Société

Comment affronter la dépression d’un proche ?

18/08/2014 | par Aish.fr

Quand un proche sombre dans la dépression, c’est tout son entourage qui bascule à son tour dans l'univers de la maladie. Comment aider au mieux celle ou celui qui affronte la maladie ?

Le suicide hautement médiatisé de Robin Williams a réveillé l’attention du public quant aux dangereuses conséquences de la dépression. Même si, personnellement, je n’ai jamais été affectée d’un tel trouble, j’ai vécu aux côtés de plusieurs proches atteints de dépression : mon père, ma sœur, mon mari et ma fille. Et cela est en soi une expérience très douloureuse que je ne souhaite à personne.

La dépression peut parfois être de nature héréditaire et elle semble particulièrement répandue chez les juifs d’origine ashkénaze. Peut-être est-ce dû à l’histoire tumultueuse que nous avons traversée et qui se transmet dans notre ADN psychologique. Cela dit, les épisodes dépressifs ne présentent pas forcément de cause évidente. S’il est parfois possible d’identifier un certain évènement traumatisant comme catalyseur de la dépression, dans la plupart des cas, celle-ci résulte simplement de la structure psychologique du patient. Au départ, j’ai donc été prise de court lorsque, quelques années en arrière, ma fille, qui avait pourtant tout pour elle, sombra sans raison apparente dans le sombre nuage de la dépression.

J’ai malheureusement pris l’habitude de reconnaître ce masque tristement familier sur le visage d’un proche ; les lèvres serrées, les yeux légèrement gonflés, les épaules voutées et tout une allure générale qui exprime l’impuissance tout en vous priant de garder vos distances. Il m’a fallu un certain temps pour comprendre que je n’étais en rien responsable de la dépression de mon père, de ma sœur, de mon mari ou de ma fille, et que je n’avais rien fait de mal pour la causer.

J’ai aussi appris quelques techniques qui m’ont permis d’affronter au mieux cette expérience. Et que j’aimerais partager avec vous :

1. Offrez tout votre amour et votre soutien au proche en détresse. Une personne en dépression a du mal à croire en elle, même si tout dans sa vie lui sourit. Vos marques d’affection auront un effet très positif sur elle, même si à ce moment précis, elle est incapable de l’exprimer ni encore moins de vous rendre la pareille.

2. Obtenez de l’aide pour affronter votre propre anxiété. Pour être à même d’accompagner au mieux votre proche en détresse, vous devez soigner votre propre moral. Confiez votre désarroi à vos amis proches ou à des groupes de soutien. Au besoin, considérez l’éventualité d’un suivi thérapeutique ponctuel.

3. Vous ne pouvez pas convaincre une personne de ne pas se laisser aller à la dépression. Acceptez la réalité telle qu’elle en vous disant que ces épisodes dépressifs ne sont que passagers. Et répétez-le à votre proche.

4. Une personne en proie à une dépression grave ne doit en aucun refuser de se faire soigner ni rester dans le déni. Son comportement affecte l’ensemble de son entourage et il lui incombe donc de reconnaître le problème et d’accepter de le traiter. Il est recommandé de rappeler à votre proche qu’il n’y a rien de culpabilisant à suivre un traitement médical pour régulariser ses humeurs. Tout comme un diabétique a besoin d’insuline, une personne atteinte de dépression sévère aura besoin de recourir à un traitement médical à court ou long terme.

5. Prenez soin de vous-même et ne laissez pas la vague de dépression vous emporter sur sa trainée dévastatrice. Tout comme dans l’avion où vous devez enfiler votre propre masque à oxygène avant d’aider votre enfant à mettre le sien, vous devez effectuer des activités qui vous remontent le moral. En outre, il est extrêmement important pour le proche atteint de dépression de constater que vous prenez soin de vous-même envers et contre tout et ce, d’autant plus dans le cas où il utilise, sciemment ou non sa dépression, comme un moyen d’exercer un certain contrôle sur vous.

6. Notre composition génétique nous vient de Dieu et parce qu’elle est unique, il n’est pas toujours facile de trouver du premier coup la bonne méthode thérapeutique pour s’en sortir. Pour certains, il faudra une combinaison d’antidépresseurs et de thérapie cognitive-comportementale. D’autres réagiront mieux à la thérapie comportementale dialectique, à la thérapie psycho dynamique ou à la réduction du stress basée sur la pleineconscience etc. Ce ne sont là que quelques exemples de traitements qui peuvent se révéler efficaces. Le tout est de trouver un bon thérapeute qui aura l’honnêteté de vous diriger vers d’autres confrères si lui-même ne parvient pas à trouver le traitement adéquat.

7. Vivez au jour le jour. Ne vous laissez pas aller au désespoir en rivalisant de scénarios catastrophes quant à l’état mental de votre proche. Une amie m’a offert une petite carte plastifiée avec le message suivant : « L’inquiétude n’ôte pas les soucis de demain ; elle ne fait qu’ôter les forces d’aujourd’hui. » Gardez vos forces en repoussant vos inquiétudes à long terme.

8. Priez. La maladie d’un proche est l’occasion de vous rapprocher de Dieu et de Lui demander de vous aider. Il m’est arrivé de confier à Dieu : « Je ne peux pas m’en sortir sans Toi. J’ai absolument besoin de ton aide. » Et cela m’a donné beaucoup de réconfort.

L’année dernière, juste avant Roch Hachana, je me suis mise à prier avec une intensité sans précédent pour que ma fille sorte de sa dépression. À la même période, j’avais reçu un dépliant de la part d’un certain organisme caritatif basé à Jérusalem qui vous propose de prier 40 jours d’affilée au Kotel moyennent un don. Même si je croyais en la prière, j’avais toujours considéré ces initiatives comme une simple manière de ramasser de l’argent. Mais l’année dernière, la situation était si sombre que je me suis dit que je n’avais rien à perdre à tenter ma chance. J’ai écrit une lettre à cet organisme dans laquelle j’ai décrit la situation de ma fille et tout le talent et potentiel qu’elle possédait. J’ai même inséré une photo d’elle. En même temps, j’ai demandé à tous les membres de notre famille proches de réciter une prière pour sa guérison pendant 40 jours d’affilée. Au début, son état n’a fait qu’empirer. Et puis subitement, au bout de 2 semaines, nous avons découvert un nouveau traitement qui lui a réussi à merveille. Je suis persuadée que rien ne résiste à une prière sincère et que le Tout-Puissant est l’ultime guérisseur.

Quand un proche sombre dans la dépression, c’est tout l’entourage qui bascule à son tour dans l'univers de la maladie. Mais avec de la foi, de la patience, des efforts et un travail d’équipe, vous parviendrez à traverser ces nuages sombres et verrez à nouveau le soleil illuminer vos existences.

Si vous souffrez de dépression ou de pensées suicidaires, demandez de l’aide sans tarder.

L’auteure utilise un pseudonyme.

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