Société

Famille et Travail : mon cœur balance…

16/12/2012 | par Tzivia Reiter

Trouvez votre propre rythme pour concilier carrière et famille.

Jongler entre carrière et vie de famille est une lutte constante pour ces mères qui travaillent. Il ne s’agit pas seulement de diviser notre temps, mais aussi et surtout notre énergie physique, émotionnelle et psychologique entre ces deux sphères de notre vie.

Johanna, une comptable, confie :

« J’ai l’impression que ma journée me file entre les doigts, me laissant à peine le temps de faire tout ce que je dois faire. Le soir venu, je m’écroule dans mon lit à bout de forces, m’endormant parfois dans la chambre des enfants ou toute habillée. Puis, je me lève le lendemain matin et le même scénario se répète. »

Aussi épuisant que cela puisse paraître, la plupart d’entre nous avons réussi à mettre en place une routine réalisable au quotidien pour nos familles. Ce qui peut vraiment nous mettre à bout de nerfs – et le simple fait d’y penser – c’est de gérer les situations imprévues qui peuvent se présenter et perturber ce délicat équilibre.

Aliza, une avocate, témoigne :

« Lorsqu’il y a une vraie urgence, je n’ai aucune difficulté à déterminer mes priorités ; j’irai toujours retrouver mes enfants s’ils ont besoin de moi. Ce qui est bien plus délicat, c’est lorsque je suis confrontée à des situations qui ne sont pas de cet ordre. Par exemple, lorsqu’il y a une pièce de théâtre de l’école ou un voyage de classe : dois-je modifier la date d’un rendez-vous que j’ai mis quatre mois à obtenir ? Il faut que je pèse l’importance de l’occasion pour l’enfant en la mesurant aux conséquences sur ma vie professionnelle. Voilà où se situe la lutte pour moi. »

Quelques solutions pratiques

Comment alléger la pression inhérente à cet exercice de jonglage ? Certaines mères se sont inspirées des idées ci-dessous dans leur recherche d’une meilleure symbiose entre travail et famille.

Misez sur la flexibilité

Quelle femme ne souhaiterait pas avoir la liberté de choisir ses propres heures ou d’ajuster son emploi du temps comme elle l’entend ? Bien entendu, toute mère qui travaille n’a pas la chance d’avoir un tel emploi. Toutefois, quiconque estime que ses horaires de travail ne sont pas adaptés à sa vie de famille doit prendre du recul et évaluer les options qui s’offrent à elle. Des ajustements mineurs peuvent créer une véritable différence mais dans d’autres cas, il se peut qu’un changement plus important soit nécessaire.

Aliza dut traverser plusieurs années d’épreuves et d’erreurs avant de parvenir à un mode de vie plus équilibré :

« Je pense que l’on peut réussir aussi bien sa carrière professionnelle que son rôle de mère, mais l’on ne peut atteindre l’équilibre parfait. Ce n’est que maintenant, après quatorze ans de travail, que je me sens bien plus près de l’équilibre que je ne l’aie jamais été.

« Lorsque mon aîné a fêté ses trois ans, j’ai commencé à travailler à plein temps comme avocate ; mon deuxième enfant est né peu de temps après. Pour moi, ces années restent entourées d’un épais brouillard. Je me souviens des conversations téléphoniques avec mon mari, des discussions frénétiques à 19h pour déterminer lequel d’entre nous était plus occupé et lequel devait rentrer en premier à la maison. Ce petit jeu a duré plusieurs années. Je n’arrêtais pas de penser : est-ce réellement la vie que je souhaite mener ?

« A la naissance de mon troisième fils, et dès mon retour de mon congé de maternité, j’ai demandé à travailler à mi-temps. Dans un bureau d’avocats, un poste à mi-temps est synonyme d’une paie de 80 % du salaire et d’un travail de cinq jours par semaine jusqu’à 17:30. Mais même si je quittais le travail à 17:30 comme prévu, les clients me cherchaient encore et comptaient sur ma disponibilité. Ensuite, à la maison, je travaillais de 22:30 à deux heures du matin pour compenser, car il restait encore du travail. J’étais extrêmement nerveuse et stressée, et personne n’y trouvait son compte. Mes collègues étaient habitués à la présence constante des employés au bureau, ils n’étaient donc pas contents. Je gagnais moins, mais ne travaillais pas vraiment moins, donc je n’étais pas satisfaite. Le poste à mi-temps dans un bureau d’avocats ne fonctionnait pas pour moi.

« J’ai quitté cet emploi pour rejoindre une nouvelle société et j’y ai négocié un meilleur contrat qui prenait en considération mon mode de vie et les besoins de ma famille. La situation s’est nettement améliorée depuis. Je travaille de 9h à 18h les lundis, mercredis et jeudis. Le vendredi matin, je travaille à la maison, ce qui me permet de préparer le Chabbat. Je suis libre le mardi. J’ai même obtenu de l’avancement : j’ai été embauchée comme vice-présidente puis promue au poste de directrice générale après huit ans.

« L’avantage principal, c’est que dans mon poste actuel, j’ai beaucoup de flexibilité. J’ai rarement l’occasion de choisir entre le travail et la famille, car mes employeurs comprennent ma situation. Je manque des réunions pour assister aux fêtes scolaires de mes enfants et ils me souhaitent « mazal tov. »

« Il ne faut pas sous-estimer la flexibilité. Il est encore plus précieux d’avoir un lieu de travail souple avec vos besoins qu’un travail à mi-temps. Pour moi, c’est la clé du bonheur, car cela élimine tout ce stress d’ajuster le temps de travail aux besoins de la famille. »

Faites les choses à votre façon

Voici une devise fréquemment employée par les mères qui travaillent depuis longtemps : Prenez les dispositions qui conviennent à votre famille, même si celles-ci diffèrent de la norme.

Sarah se souvient :

« Je fermais mon entreprise l’été pendant deux mois chaque année pour passer du temps de qualité avec ma famille. Nous emmenions les enfants à la campagne ; c’était génial pour tout le monde. Certains proches remarquaient qu’il s’agissait d’une décision médiocre en termes commerciaux, mais je la considérais comme un excellent investissement pour ma famille. »

Demandez de l’aide

Outre leurs myriades de responsabilités, de nombreuses femmes se font de fausses idées sur l’idéal de la Superwoman. Elles se mettent la pression pour tout faire, et toutes seules.

Rachel, directrice d’une maison de retraite, raconte :

« J’ai grandi avec l’idéal que la mère juive est censée tout faire. Il m’était difficile de prendre de l’aide, car je pensais que cela indiquerait à tout le monde que je ne pouvais me débrouiller toute seule. Mais après quinze ans de travail, j’ai appris que je n’ai pas besoin de tout faire toute seule. J’ai décidé de prendre plus d’aide à la maison pour le ménage et ça m’a beaucoup aidé. »

Il existe plusieurs moyens d’alléger votre charge :

Identifiez vos points faibles

Comment décider dans quel domaine vous avez besoin d’aide ? La clé consiste à identifier vos points faibles – ces aspects de votre travail ou de votre vie de famille qui sapent votre moral ou votre énergie, mais qui ne vous offrent pas assez de résultat pour qu’ils en vaillent la peine. Ensuite, n’hésitez pas à prendre de l’aide dans ces domaines.

Mettez votre masque à oxygène en première !

Les hôtesses de l’air recommandent aux parents de placer leurs masques à oxygène en premier. La raison tient à ce que les adultes ont besoin de leur propre réserve d’oxygène vitale pour avoir la force et la présence d’esprit d’assurer le bien-être de leurs jeunes protégés. 

Ce principe est valable pour les mères qui travaillent. Prenez du temps pour faire peau neuve et vous revigorer. Vous ne pouvez vous occuper correctement de votre famille si vous ne prenez pas d’abord bien soin de vous.

Déborah, une dentiste, avait l’habitude de mettre ses propres besoins en veilleuse, avant de se rendre compte que cette attitude produisait l’effet inverse :

« Si mon bébé se réveillait le matin avant que je n’aie l’occasion de prendre une douche, j’allais la chercher dans sa chambre, même si cela signifiait renoncer à ma douche. Ceci se produisait généralement après que je me sois levée pour elle à au moins deux reprises dans la nuit ! Lorsque je passais toute la journée sans prendre d’abord soin de moi, je me sentais détestable et négligée ; ce qui me faisait commencer la journée du mauvais pied. Je finissais par être indignée de la situation dans laquelle je me trouvais. J’ai fini par comprendre que si je la laissais jouer dans son berceau pendant dix minutes de plus, rien de terrible ne lui arriverait et j’aurais le temps de prendre une douche rapide et de me sentir bien dans ma peau. »

Apprenez à dire non !

Ne prenez pas d’engagement si cela vous pousse au-delà de vos limites, même si vous sentez qu’un non serait inapproprié, comme si l’on vous demande d’héberger des invités supplémentaires le Chabbath ou de faire du volontariat. Vous et votre famille ne devez pas pâtir de l’aide accordée à autrui.

Faites des mises au point régulières

Procédez régulièrement à une évaluation de votre mode de vie et de votre situation ainsi que celle de votre famille. Vous sentez-vous constamment tourmentée et stressée ? Si oui, arrêtez-vous et définissez ce qui vous pousse à bout. Manquez-vous d’organisation ? Endossez-vous trop de responsabilités supplémentaires ? Manquez-vous de sommeil ?

D’autres facteurs de risques supplémentaires peuvent indiquer un problème, comme : vous vous sentez constamment débordée, vous ne ressentez jamais de plaisir lorsque vous êtes avec vos enfants, vous sentez que « le temps vous file entre les doigts » sans aucune joie ni satisfaction, et vous vous sentez épuisée de façon chronique. 

Si vous pouvez définir le problème, agissez. Il vous sera peut-être nécessaire de réévaluer vos choix de travail ou d’autres décisions domestiques et d’effectuer des changements. Si vous ne parvenez pas à mettre le doigt sur le problème, envisagez d’en parler à une tierce personne, une amie, une autre mère qui travaille, un Rabbin ou une Rabbanite, ou un thérapeute de confiance auprès de qui vous pourrez prendre des conseils.

Si l’un de vos enfants semble avoir des difficultés, faites la même analyse que pour vous-même – tentez d’identifier le problème, ou parlez-en à quelqu’un qui peut vous aider à le résoudre. Parfois, le fait même d’en parler peut produire une immense différence. Mais soyez prête à opérer des ajustements à votre routine si nécessaire.

En effectuant cette évaluation, tentez de vous concentrer sur les choses pour lesquelles il vous faut être reconnaissante : vos enfants, votre mari, votre santé, votre travail, et les petits cadeaux qui vous sont prodigués durant la journée. Faites un effort conscient pour être positive et reconnaissante envers D.ieu pour les bénédictions dont Il vous a comblée, cela vous placera dans la perspective nécessaire pour contrebalancer le stress et l’épuisement.

Extrait de : Briefcases and Baby Bottles: The working mother's guide to nurturing a Jewish home, un livre innovateur sur l’équilibre toujours insaisissable entre la carrière et la famille recherché par de si nombreuses femmes juives.  

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