Société

Finis les emails après 18 heures !

23/04/2014 | par Yvette Miller

Tandis que les Juifs célébraient Pessah, la fête de la liberté, certains employés français jouissaient d’une liberté nouvellement acquise : le droit de déconnexion de leurs Smartphones de travail en soirée. Et si on les imitait ?

Tandis que les Juifs de par le monde célébraient Pessah, la fête de la liberté, certains employés français jouissaient d’une liberté nouvellement acquise : le droit de déconnexion de leurs tablettes et autres Smartphones de travail en soirée.

Constatant que certains employés travaillaient 24h/24, puisque contraints par leurs patrons d’être joignables à toute heure, plusieurs syndicats ont donc signé des accords de principe pour limiter l’utilisation des outils de communication à distance en dehors des heures de travail. Ce sont donc près de 250 000 employés du secteur high-tech qui connaissent désormais le soulagement de quitter véritablement leur bureau en soirée, pour jouir de moments de quiétude bien mérités avec leur famille.

Alors que nous sortons de la fête de Pessah avec, espérons-le, un sentiment de liberté d’une intensité renouvelée, il est peut-être temps d’examiner notre rapport à l’esclavage électronique qui caractérise notre ère.

Une étude récente a en effet révélé qu’un adulte passe la moitié de son temps d’éveil devant un écran (ordinateur, téléphone, télévision confondus), soit près de sept heures par jour. Les enfants semblent encore plus accros puisqu’à en croire une autre étude, ces derniers passeraient plus de la moitié de leur temps d’éveil – soit sept heures et demi quotidiennes – devant les médias électroniques.

Et pourtant, il semble que l’utilisation des gadgets électroniques n’est en rien gageure de notre bien-être. Ainsi, les enfants qui passent le plus de temps devant leurs écrans sont plus susceptibles de rapporter de mauvais bulletins de notes, plus susceptibles d’être « souvent tristes et malheureux », moins susceptibles de s’entendre avec leurs parents, et deux fois plus susceptibles de « s’attirer de gros ennuis » que ceux qui y consacrent moins de temps que la moyenne.

Dans une étude révélatrice, la professeur Leslie Perlow de la Harvard Business School a demandé aux membres d’une équipe de consultants d’une grande firme internationale de se coordonner pour que chacun puisse bénéficier d’un temps hebdomadaire où ils se déconnecteraient totalement de leurs outils de travail à distance. Cette expérience fut extrêmement difficile à mettre en œuvre pour le groupe, qui était habitué à être joignable 24h/24, mais les recommandations du Prof. Perlow furent formelles : « Pas de Smartphone, pas d’ordinateurs dans le cadre du travail, pas d’emails ou SMS auxquels vous vous sentez obligés de répondre. Et dans ce temps désormais libre, la liberté de vous consacrer à toutes vos activités extra-professionnelles ».

Malgré leur réticence, la mise en œuvre de ce changement eut des effets positifs spectaculaires sur le niveau de satisfaction des employés : « Soudain, comme par magie, les employés trouvèrent le temps de faire du sport, d’aller au cinéma, de faire des programmes et de passer du temps de qualité avec leurs amis et conjoints, bref de faire tout ce qu’ils souhaitaient sans l’inquiétude de manquer une communication très importante » se félicita Perlow. Outre la gestion optimale de l’équilibre entre vie personnelle et professionnelle, la productivité des employés, désormais plus détendus, augmenta. Résultat, la firme rendit ces temps de non-connexion obligatoires.

Dans le sillage de cette expérience concluante, voici donc sept astuces pour limiter notre propre dépendance aux médias, et utiliser l’élan de Pessah pour nous libérer des chaînes de l’esclavage électronique.

1. Privilégiez la communication face-à-face

Des études montrent que 93% de la communication est basée sur la proximité physique : nous utilisons des indices du langage corporel, des expressions faciales et du ton de la voix pour comprendre et communiquer avec nos interlocuteurs. En troquant le vrai contact contre des tweets et des SMS, nous ne percevons que 7% des messages d’autrui, ce qui contribue à nous isoler.

Essayons de privilégier la communication face-à-face : en rendant visite à nos proches plutôt qu’en leur passant un coup de fil, ou si cela est impossible, en les appelant plutôt qu’en utilisant les médias sociaux. Préférons les anciennes technologies aux nouvelles lorsque cela est possible et redécouvrons le plaisir de communiquer de manière authentique avec notre entourage.

2. Fixez-vous des temps de déconnexion totale

L’un des meilleurs moyens de limiter notre dépendance aux médias est de recréer l’expérience de l’école de commerce d’Harvard dans nos propres vies en nous fixant des moments de déconnexion totale de tous les gadgets électroniques.

Le judaïsme nous en fournit une opportunité rêvée avec le jour du Chabbat, qui offre un havre de tranquillité depuis vendredi soir jusqu’à samedi soir. Pourquoi ne pas tenter l’expérience d’éteindre vos Smartphones et autres gadgets pendant ce laps de temps ? De même, fixer un moment raisonnable où vous ne répondrez pas au téléphone ou éteindre votre ordinateur peut vous aider à établir des limites.

3. Demandez l’aide d’un ami

L’un des secrets de la réussite de l’étude d’Harvard fut le travail d’équipe sous-jacent : les collègues de travail compatissaient entre eux, et pouvaient se remplacer l’un l’autre durant leur temps de déconnexion.

Essayez de trouver un ami ou un membre de votre famille qui désire également se déconnecter périodiquement des gadgets électroniques, et œuvrez en équipe.

4. Remplissez votre temps

Quand mon petit dernier avait un an, j’ai publié un libre. À l’époque, certains de mes amis en furent surpris : comment avais-je pu trouver le temps de travailler à ce projet tout en prenant soin d’un nouveau-né ? Il est vrai que la naissance de mon bébé et la perspective de publier mon livre me remplissaient d’énergie, mais concrètement parlant, la réponse tenait à une seule chose : pendant un an ou plus, je me suis déconnectée de pratiquement tous les appareils électroniques. Je n’envoyais presque plus de mails, ni de tweets, et ne regardais presque plus la télévision.

C’était en lisant combien d’heures nous passions devant nos écrans que l’idée m’était venue : en coupant court à toute utilisation des appareils électroniques, je « gagnerais » ainsi de précieuses heures chaque jour.

Essayons d’entamer un projet ou de renouer avec un passe-temps favori : il est bien plus facile de réduire notre servitude au petit écran quand nous pouvons le remplacer par une autre activité stimulante et productive. De plus, plus nous prenons l’habitude de consacrer du temps à des activités de qualité, plus il nous est facile de résister à la tentation de l’hyper-connectivité.

5.  Boostez votre confiance en vous

La Torah décrit l’homme comme un être créé bétselem Elokim, à l’image de Dieu. Cela signifie que nous avons la possibilité d’utiliser notre libre arbitre et de changer notre comportement ou nos traits de caractère si nous le souhaitons.

Bravons le puissant Pharaon et toutes ses légions et laissons l’Egypte et son esclavage derrière vous. Commençons à nous considérer comme un héritier des courageux Hébreux. Il n’est guère facile de changer, mais comme n’importe quel accomplissement significatif, cela demande du travail. Emportons le goût de Pessah avec nous et efforçons-nous de nous affranchir de l’un des plus grands asservissements de la société moderne.

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