Société

Pourim & la robe qui a déchiré la Toile

03/03/2015 | par Yvette Miller|Aish.fr

Dans la Perse antique – ou sur nos écrans d’ordinateurs – les apparences sont souvent trompeuses…

De quelle couleur est cette robe ? Bleue et noire ? Ou plutôt blanche et dorée?

Croyez-le ou non : c’est la question qui fascine Internet depuis jeudi.

Tout a commencé le 25 février, quand une future mariée écossaise publie sur Tumblr une photo de ladite robe, suivie de cet appel au secours : « Aidez moi, cette robe est-elle blanche et dorée ou bleue et noire ? Mes amis et moi n’arrivons pas du tout à nous mettre d’accord et ça nous fait très peur. »

Depuis, le vêtement tourne en boucle sur les réseaux sociaux et affole la twitosphère. Des centaines de millions d’Internautes sont pris dans les mailles de la robe mystérieuse, chacun s’efforçant de donner son avis sur LA question. Tant et si bien que vendredi après-midi, une plateforme sociale enregistre 28 millions de vues ! Même les people ont pris part au débat, comme Kim Kardashian, qui voir la robe blanche, mais ajoute que son mari Kanye West la voit bleue. Et d’ajouter une question que beaucoup d’autres ont soulevée : « Lequel d’entre nous est daltonien ?! »

Dépassant la simple querelle sur les nuances de couleur, l’affaire de la robe s’est finalement muée en débat scientifique. Perception des couleurs, luminosité ou jeu de contraste avec la couleur dominante, tout serait donc une question de contexte et d’interprétation de la part de notre cerveau.

Les apparences sont souvent trompeuses…

Ne voulant être en reste, l’équipe d’Aish.fr n’a pas pu s’empêcher de mettre son grain de sel dans ce débat tragico-existentiel… Et a remarqué que les chroniques de cette robe de la discorde tombent à pic avec Pourim !

En effet, si cette fête juive est celle de la réjouissance, elle est avant tout celle de la confusion. Confusions des apparences, à travers la coutume des déguisements ; confusion des sens, à travers le devoir de s’enivrer. Mais aussi et surtout confusion des méchants et de toutes les circonstances qui semblaient s’acharner contre les Juifs de Perse.

Aman, l’ennemi juré du peuple juif voit son projet apparemment infaillible se retourner contre lui et mener les Juifs au sommet de la gloire et du pouvoir. La potence qu’il avait construite pour Mordekhaï sera celle qu’on utilisera pour le pendre, lui et ses dix fils. Le 14 adar, date qui devait marquer le génocide des Juifs de l’Empire perse, deviendra finalement un jour de réjouissance et de triomphe contre leurs ennemis. D’ailleurs, le nom même de cette fête, « tirages au sort » en perse, renvoie à ce magistral renversement de situation.

La clé de tous ses bouleversements est bien entendu la présence divine qui est soigneusement dissimulée à travers le scénario de Pourim. Le Livre d’Esther est le seul de tout le canon biblique à ne comporter aucune mention du Nom divin. Et pourtant, Sa main est omniprésente, déguisée en coïncidence, camouflée par une série de bienheureux « hasards ». Ce n’est qu’en prenant du recul et en appréhendant le récit de la Méguila dans son ensemble que sa véritable signification émerge.

La fête de Pourim nous enseigne que nous ne disposons pas forcément de tous les éléments pour évaluer une situation. Un événement qui nous paraît tragique peut s’avérer bénéfique pour nous. Elle nous rappelle que la main de Dieu opère dans les coulisses, nous réservant des surprises.

Car les apparences sont souvent trompeuses  – que ce soit en lisant l’histoire de Mordekhaï et Esther, des milliers d’années en arrière dans la Perse antique, ou bien en observant une robe écossaise énigmatique, noire et bleue dans la réalité, mais de coloris variables sur nos écrans…

Inspiré d’un article d’Yvette Miller, paru sur Aish.com

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