Société

Pourquoi ces fanatiques décapitent-ils leurs victimes ?

08/09/2014 | par rabbin Benjamin Blech

Pearl, Foley, Sotloff... Trois victimes d’une exécution ignoble perpétrée par des fanatiques islamistes. Quelles motivations profondes se cachent derrière une telle barbarie ?

Daniel Pearl, James Foley, Steven Sotloff

Trois hommes. Trois journalistes reporters. Trois victimes d’une même barbarie ignoble perpétrée par des fanatiques islamistes. D’un même mode d’exécution que l’État islamique et ses adeptes menacent d’infliger à l’Occident et à tous les infidèles de par le monde.

Et d’un même mode d’exécution qui suscite les réactions viscérales les plus primaires de dégoût de crainte et d’horreur.

Car si tout meurtre, quel qu’en soit le procédé, nous révolte au plus haut point, la décapitation, elle, relève d’une cruauté qui dépasse les frontières de l’imaginable. Et, ironie du sort, dont la simple évocation suffirait presque à nous faire perdre la tête.

Mais cela n’a guère empêché les ennemis jurés du monde civilisé d’en faire leur mode d’exécution de prédilection. À mon humble avis, cet entichement des terroristes actuels pour la décapitation répond à une motivation subconsciente qui dépasse la simple volonté d’effrayer la communauté internationale.

Comme l’enseigne la Bible, l’être humain est créé à l’image de Dieu. Mais la similitude avec notre Créateur ne s’exprime guère à travers notre apparence physique. C’est par le biais de notre esprit que nous abordons Sa sagesse, appréhendons Sa grandeur et ressentons Sa sainteté. Voilà pourquoi notre tête, siège de notre esprit, est chargée de diriger le reste de notre corps.

Cette relation privilégiée avec Dieu s’incarne notamment dans le commandement quotidien des téfilines, ces phylactères, que nous attachons « en signe sur notre main et comme frontaux entre nos yeux ». Les deux boîtiers qui les composent servent en effet à nous rappeler notre relation privilégiée avec Dieu et notre devoir de mener une vie de sainteté. Ainsi, nous plaçons la première sur la main pour symboliser notre volonté de dédier nos actions à Dieu. Quant à la seconde, nous la mettons sur notre tête, siège de notre activité intellectuelle, prouvant ainsi que nos actions sont soumises à la souveraineté de notre esprit, lequel véhicule notre image divine.

C’est donc la symbiose entre notre tête et notre corps qui définit notre identité spirituelle.

Un principe qui va nous permettre d’élucider une mystérieuse histoire figurant dans le Talmud qui relate l’histoire d’une décapitation qui se produisit à l’époque biblique.

Lorsque notre patriarche quitta ce monde, sa dépouille mortelle fut conduite à Hébron, à la Caverne des patriarches appelé Méarat Hama’hpéla en hébreu. Ce tombeau abritait huit concessions ; Adam, Ève, Abraham, Isaac, Rébecca y étant déjà inhumés, il ne restait plus qu’une seule tombe disponible. Or si Ésaü, le frère jumeau de Jacob concédait avoir vendu son droit d’ainesse à ce dernier, il clamait n’avoir pas renoncé à celui d’être enterré dans la Caverne, et avec l’aide de ses hommes armés, il barra le chemin à la procession funéraire. Les fils de Jacob envoyèrent donc le rapide Nephtali en Égypte pour chercher l’acte de transaction prouvant que leur père avait acheté sa place à Ésaü.

Troublé par toute cette agitation, Houchim, le fils sourd de Dan en demanda la raison et, quand il apprit qu’Ésaü retardait l’enterrement de son vénérable grand-père, il en devint furieux. D’un puissant coup de son épée, ‘Houchim trancha la tête d’Ésaü qui roula dans la Caverne de Makhpélah et vint reposer sur la poitrine d’Isaac où elle demeure jusqu’à ce jour. C’est ainsi que « la tête d’Ésaü repose sur la poitrine de Isaac ».

L’histoire s’arrête là. Il s’avère donc qu’à ce jour, le caveau le plus saint de notre tradition n’abrite pas seulement les restes saints de nos huit patriarches, mais aussi la tête d’un autre de nos ancêtres, tout près de la poitrine de son père.

Quel est donc le sens de cet étrange épisode ?

En tant que jumeau de Jacob, Ésaü possédait un même potentiel de grandeur spirituelle. Mais il choisit d’emprunter une voie différente ; une vie consacrée à la « chasse » des plaisirs matériels de ce monde, une existence purement hédoniste. Il laissa donc son corps, et non pas sa tête, guider son comportement.

Parce qu’il n’avait pas su sublimer son existence physique, le corps d’Ésaü ne fut pas digne d’être inhumé dans le caveau sacré de ses pères. Mais sa tête, son lien avec l’image de Dieu et le siège d’un potentiel spirituel inexploité, eut le privilège d’être réunie avec son père, lui qu’il l’aimait non pas pour ce qu’il était mais pour tout ce qu’il aurait pu devenir.

L’association tête-corps incarne la symbiose entre la pensée et l’action. Les séparer l’un de l’autre véhicule une symbolique forte ; une volonté perfide de rejeter le pouvoir de l’esprit. Un désir pervers de détruire le seul et unique présent divin qui constitue le trait distinctif du monde civilisé. Une tentative de réduire l’Homme à l’état d’un être dénué d’esprit, pour en faire un barbare motivé exclusivement par ses désirs charnels.

Ce combat contre l’étincelle divine qui fait de nous des hommes, c’est celui qu’il nous faut à tout prix mener contre ces sauvages islamiques qui décapitent leurs ennemis sous l’œil de la caméra si nous tenons à ce que civilisation perdure.

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