Société

Quand Sony capitule devant la terreur

22/12/2014 | par rabbin Benjamin Blech

Le pire ennemi de la civilisation est l’apaisement face au mal.

La firme Sony Pictures vient de perdre plus de 200 millions de dollars, mais il se peut que nous-mêmes ayons perdu quelque chose de bien plus précieux.

Cédant à la pression de pirates informatiques, le studio cinéma a finalement annulé la sortie de son film, The Interview, pour lequel il avait investi une petite fortune.

Commandités par le gouvernement nord-coréen, lequel fut contrarié par le scénario qui tournait en dérision son glorieux dirigeant Kim Jong, ces hackers ont paralysé le système informatique de Sony Pictures puis menacé de perpétrer des attaques terroristes dignes du 11 septembre contre les salles de cinéma qui diffuseraient le métrage controversé. Craignant pour ses téléspectateurs, les plus grandes chaînes de cinéma ont toutes annulé sa projection.

C’est ainsi que la Corée du Nord a remporté la bataille sans avoir à tirer la moindre balle. Ce qui ressort une fois de plus est le nouveau paradigme de l’affrontement de l’Occident face au terrorisme : sous la menace de violences, sa seule réaction est la capitulation.

Entendu, dans ce cas précis, l’enjeu est visiblement insignifiant. Le monde ne regrettera certainement pas une comédie stupide qui parodie un projet d’assassinat du dictateur nord-coréen par la CIA. Mais ceux qui, aux quatre coins du monde, souhaitent nous détruire ne manqueront pas de remarquer que notre réaction par défaut face à la menace est simplement la politique d’apaisement – et c’est là une réalité qui s’est manifestée dans le récent passé dans des instances bien plus graves que les déboires hautement médiatisées d’un grand studio cinématographique.

Il n’a fallu que très peu de temps après la guerre de cet été de Gaza contre Israël pour que la vérité commence doucement à émerger. Les journalistes couvrant l’affaire depuis Gaza même étaient parfaitement conscients des multiples violations de la Convention de Genève auxquelles ils assistaient. Des hôpitaux faisaient office de bases militaires. Des écoles de l’UNESCO stockaient des armes et des missiles. Des civils, dont des femmes et enfants, étaient retenus de force en otage dans des zones dangereuses dans l’espoir de les jeter en pâture médiatique s’ils étaient tués ou blessés. L’existence de tunnels était connue de beaucoup. Et pourtant rien de tout cela ne fut signalé dans la presse. Pourquoi ? Parce qu’on signifia aux journalistes en des termes on ne peut plus clairs ce qu’ils avaient droit de rapporter dans la presse, et ce qu’ils n’avaient pas intérêt à révéler sous peine d’expulsion ou de mort.

Les combattants de Gaza menacèrent, et les médias baissèrent la tête, dans la crainte et la soumission les plus abjectes. Et même une fois la guerre terminée seules quelques âmes courageuses eurent l’audace de l’admettre.

Les menaces fonctionnent à merveille contre les démocraties. Alors, trop souvent, le mal parvient à s’imposer.

La présente liste d'exemples est longue et vraiment effrayante. Ceux qui s’opposent aux idéaux de l’Occident ont appris à mettre au défi ce qui leur déplait, sachant bien que de simples menaces de violence leur suffiront à avoir gain de cause :

  • En Angleterre, des établissements scolaires qui enseignaient la Shoah ont été avertis que ces leçons « blessaient » la sensibilité musulmane. Résultat : beaucoup d’écoles ont rayé ces programmes de leur curriculum.
  • La célèbre maison d’édition américaine Random House a annulé ses projets de publication de The Jewel of Medina, un roman d’amour sur le prophète Mohammed et sa fiancée enfant Aïcha parce qu’elle craignait des menaces de mort similaires à celles qui accueillirent le livre de Salman Rushdie, Les Versets sataniques ou le genre d’émeutes qui suivirent la publication des caricatures de Mohammed au Danemark.
  • Une affiche de l’Équipe de lutte contre le terrorisme du FBI (JTTF) montrant les « visages du terrorisme global » fut contrainte de réviser sa publication car on les avertit que l’affiche montrant seize photos de terroristes recherchés n’est pas seulement offensante contre les Musulmans et minorités ethniques, mais qu’elle encourage également le profilage religieux – peu importe si la quasi-totalité des personnes recherchées comme des terroristes étaient effectivement musulmans.

Il semble que bien des choses offensent la sensibilité musulmane, et la menace d’une réaction violente à suivre, si ce n’est d’une élimination, porte trop souvent ses fruits.

Du sublime au grotesque, les manchettes récentes reflètent les possibilités incroyables de furie musulmane : les concours de beauté ; la vente de produits à base de porc, la lettre X, le nombre 39, le conte des trois petits cochons ; l’Apple Store sur la Cinquième avenue ; les semelles de chaussures ; le Pape ; Mickey Mouse ; les poupées Barbie ; les cravates ; la musique dans les stations radio, les taxis, les ascenseurs et les transports publics ; un restaurant américain qui a affiché une pancarte montrant du jambon, sans oublier les parents d’un bébé autiste de 15 ans à bord d’un bus qui entonnèrent le générique de Pépa Cochon afin de tranquilliser leur enfant pendant le voyage et qui furent ensuite agressivement accostés par une femme musulmane en hijab qui se déclara contrariée par leur choix de berceuse, suite à quoi, les parents et l’enfant furent contraints de descendre du bus « pour le bon maintien de l’ordre ».

Burger King va prochainement retirer et modifier le logo de ses gobelets de crème glacée parce que, si l’on regarde de très proche et l’on est doté d’une imagination débordante, le logo évoque pour certains Musulmans le mot Allah en arabe. Ne voulant pas offenser leurs sentiments religieux, Burger King a cédé.

Et c’est ainsi que nous commençons à perdre les valeurs qui sont si chères à l’Occident.

La « victoire » de la Corée du Nord sur Sony devrait nous servir d’avertissement. Le pire ennemi de la civilisation est la politique d’apaisement face au mal. On ne peut pas laisser triompher ceux qui menacent de violences pour la simple raison que nous n'avons pas le courage de les affronter. C’est là une leçon que l’histoire nous a enseignés plus d’une fois et, comme George Santayana l’a si bien dit, la triste vérité est que « ceux qui n’apprennent pas de l’histoire sont condamnés à la répéter. »

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