Le Couple

Ce que tout mari doit savoir

28/01/2013 | par Anonyme

Comment j’ai cessé d’être cruel avec ma femme et sauvé mon mariage.

En dix ans de mariage, ma femme et moi avons été bénis de quatre beaux enfants. Mais le mariage lui-même fut souvent difficile et douloureux. Nous fûmes divorcés pendant deux ans et demi. Puis nous nous remariâmes. Ce n’est pas une suite d’événements recommandée, mais la Providence Divine m’a conduit sur ce chemin inhabituel. Heureusement, ma femme et moi nous entendions plutôt bien pendant la période de notre divorce et je voyais mes enfants presque chaque jour. Mais le divorce n’était vraiment pas une situation idéale. Il y eut des moments où la haine que j’éprouvais pour ma femme était si intense qu’il me serait impossible de formuler ces pensées à voix haute.

Je me rends compte à présent que mon mariage manquait d’une harmonie réelle depuis le tout début. Au moment du divorce, je ne connaissais pas le concept de chalom bayit, la paix au foyer, cette approche particulièrement juive de la paix conjugale. Je n’avais pas vraiment une notion claire du caractère précieux de la relation conjugale. Notre premier mariage fut une alternance entre des périodes de calme et des périodes de tension et de discorde. Je ressentais toujours un sentiment de manque. Je n’éprouvais jamais de paix intérieure, sachant que le calme était de courte durée. Il y avait toujours une tempête qui se préparait au tournant. Nous pouvions tenir quelques semaines, voire même un mois ou deux pendant lesquels les choses allaient assez en douceur, mais je savais toujours que c’était temporaire. Et inévitablement, j’accusais les hauts et bas de ma femme.

Inévitablement, j’accusais les hauts et les bas de ma femme.

Nos problèmes n’étaient pas dramatiques. C’était simplement la négativité journalière qui rongeait notre mariage. Ma femme émettait une critique sur ma famille. Je prenais immédiatement l’insulte à cœur et l’attaquais directement pour l’affront infligé aux personnes qui m’étaient les plus chères. Après tout, elle savait à quel point j’aimais mes parents et que chaque attaque dirigée contre eux me touchait à mon point le plus faible. Comment osait-elle me blesser de cette manière ? Un autre sujet sensible concernait les enfants. Elle exprimait souvent son mécontentement sur ma manière de m’occuper des enfants. Elle ébranlait mon assurance, et refusait de me soutenir lorsque je prenais une décision. Je ne pouvais comprendre son comportement agressif et passif, en particulier lorsqu’on en venait à des sujets touchant les enfants.

Réagissant vite, je devenais extrêmement défensif et basculais en « mode de victoire » : je ressentais qu’il me fallait absolument remporter la bataille. Cette dynamique déclenchait une sorte de guerre froide, où nous n’échangions pas un mot pendant des jours, voire même des semaines. Je choisissais la voie de la facilité en me renfermant sur moi-même et en n’ayant aucun échange avec elle lorsque je sentais qu’elle était contrariée contre moi. Je m’échappais pendant des heures interminables pour me consacrer à des activités abrutissantes, comme regarder la télévision ou surfer sur Internet. Après un certain temps, j’étais généralement capable de nous remettre sur la bonne voie avec humour, mais même mon humour finissait par cesser de faire son effet, et la réconciliation devenait quasi impossible. Sous peu, un autre incident stupide, ou une insulte, ou un manque de communication se présentait pour nous permettre de démolir encore plus notre mariage.

Je parvins à la conclusion que ma femme était malheureuse et déraisonnable, et ne pouvait admettre le fait que j’étais au fond un bon (quoiqu’imparfait) mari et père. C’est presque comme si sa personnalité ne pouvait se satisfaire d’une période de trop grand calme.

Après des années au cours desquelles notre mariage se détériorait lentement, nous prîmes la décision mutuelle de divorcer. Mais une personne emporte ce qu’elle est où qu’elle aille, et la vie de divorcé ne me procura pas le soulagement que j’espérais. Ma femme ressentit également une souffrance et une vulnérabilité. Au bout de deux ans et demi, nous prîmes la décision radicale d’offrir à notre mariage une nouvelle chance.

Une seconde chance

Ce fut un sentiment formidable d’obtenir une seconde chance d’être un mari et père à plein temps. Combien de personnes divorcées ont-elles l’occasion de se réunir en famille à nouveau ? Tout se déroulait très bien et nous étions très prévenants l’un envers l’autre. Il semblait que nous avions tous deux évolué et appris beaucoup sur nous-mêmes à l’époque de notre divorce. Malheureusement, après plusieurs mois, nous tombâmes à nouveau dans les mêmes vieux schémas négatifs et les pièges après la fin de notre période de « lune de miel. » Nous suivions des sessions de thérapie conjugale, mais il semblait que ces sessions étaient l’occasion trouvée par ma femme pour me reprocher tous mes défauts. Elle exprimait les raisons de son mécontentement, mais je ne la comprenais pas. Elle réagissait toujours de façon excessive, prétendant que je ne la « saisissais pas. »

Ses questions agaçantes commençaient et je mettais un terme à la conversation.

J’étais frustré au plus haut point lorsque j’entendais les mots : « Tu ne me saisis pas ». Jusqu’à très récemment, je n’en comprenais pas le sens et ne savais comment réagir à cette accusation. Ma femme ne comprit jamais pourquoi je n’avais pas besoin du même degré d’attention qu’elle. De son côté, elle ne me « saisissait » pas du tout ! Si, par exemple, je brisais un objet ou que je me coupais le doigt, le fait qu’elle me demande si j’allais bien me mettait en colère. Instinctivement, je lui répondais d’un ton sec en émettant un commentaire sarcastique. Elle ne comprenait pas qu’il fallait simplement me laisser seul pour que je me sente bien.

Je n’avais tout bonnement pas besoin de son implication. Lorsqu’elle me demandait comment s’était déroulée ma journée, je ne ressentais en général aucun intérêt à partager ces moments avec elle, il y avait peu de choses à raconter, et il m’était franchement désagréable d’avoir à en parler. En de rares occasions, je décidais de partager « les simples faits », mais lorsque ses questions agaçantes, multiples et incessantes commençaient inévitablement, je devenais abrupt et impoli, et cela mettait un terme efficace à la conversation. Je n’avais aucun problème à relater ces événements à mon père ou à un ami proche, mais pour une certaine raison, je trouvais ma femme très agaçante.

Plus récemment, nos différences sur notre manière de ressentir et d’observer notre judaïsme entrèrent en jeu. Plus j’étudiais et j’observais, plus je devins critique à l’égard de ma femme et de toutes les choses qu’elle n’effectuait pas ou effectuait « de travers. » J’étais déçu qu’elle ne veuille pas s’améliorer ni évoluer, et étais préoccupé de causer du tort à nos enfants en nous abstenant de leur procurer un enseignement adéquat. Je pensais souvent que je me sentirais mieux si je rencontrais une femme religieuse qui me seconderait dans mon ascension spirituelle plutôt que de me retenir et de me laisser à un niveau aussi affligeant.

Je pense que nous sentions au plus profond de nous-mêmes que nous nous étions remis ensemble pour des considérations financières ainsi que pour le bien des enfants. Je regrettais amèrement de m’être remis avec elle, car peu importe comment j’agissais, ou quels que fussent mes efforts pour tenter d’être un bon mari, je n’arrivais jamais à la satisfaire. Elle n’était tout simplement pas capable d’être satisfaite ! Je me sentais si stupide. Nous en arrivâmes au stade où nous fûmes sur le point de renoncer et d’admettre avec beaucoup d’embarras que nous avions commis une terrible erreur - à deux reprises ! Notre second mariage ne tiendrait même pas un an.

Accepter la responsabilité

Je me sentis acculé et désespéré, pensant à l’immense souffrance de mes enfants à court et à long terme. Je me trouvais à l’un des tournants les plus profonds de mon existence, et à ce moment-là, quelque chose se passa qui modifia mon monde intérieur et toute ma vision du mariage. Deux personnes, à une semaine d’intervalle, me recommandèrent le même livre sur le mariage : Le jardin de la paix, du rav Chalom Arouche.

À la lecture du livre, je me sentis libéré d’un poids. Soudain, je fus capable de voir ma situation sous un angle tout à fait différent. Toute la confusion que je vivais dans mon mariage devint claire comme de l’eau de roche. Je réalisais que sous tous mes reproches, mes critiques et mes accusations se trouvait une vérité fondamentale. J’étais la cause véritable de notre conflit conjugal.

J’étais la cause véritable de notre conflit conjugal.

Comment pouvait-ce être entièrement de ma faute ? Ma femme devait porter une certaine part de responsabilité dans la rupture de notre mariage ! Qu’en était-il de sa conduite pitoyable ?

La kétouba, le contrat de mariage juif, établit clairement que le mari est responsable du bonheur de sa femme et de ce fait, il est principalement responsable du chalom bayit. Ce fut un changement radical pour moi. Ce n’est peut-être pas politiquement correct, mais je pense que c’est la vérité. Ce sont les hommes qui doivent être à l’origine du don, en particulier lorsqu’il est question de conférer de l’honneur. Comme le Talmud l’indique : « Il n’y a pas de bénédiction dans un foyer où la femme n’est pas honorée. » Toutes les bénédictions qu’un mari reçoit sont dues au mérite de sa femme.

Lorsqu’un mari honore et aime son épouse, elle se sent fortifiée et réagit en fonction. Ses plaintes et ses côtés agaçants sont à présent quasi inexistants, et la frustration et la tension liées à l’intimité ont disparu. Nous ne nous sommes jamais sentis aussi proches et aussi en sécurité dans notre mariage, et toutes ces transformations sont dues aux changements cohérents et profondément enracinés en moi que ma femme voit et perçoit.

Le chalom bayit est l’une des mitsvot les plus importantes de notre existence ; la valeur d’un homme dépend beaucoup de la manière dont il traite son épouse, non seulement en public, mais aussi à huis clos. Une analogie pertinente serait peut-être de considérer le mari comme un soleil et la femme, une fleur. Si la fleur ne s’épanouit pas (la femme agit négativement, se retire, se plaint, agace, ou est agressivement passive), il convient de vérifier en premier lieu si elle reçoit une quantité suffisante de lumière vivifiante du soleil.

Je réalise que cette théorie est antithétique et contraire à la psychologie actuelle du mariage. Je sais que beaucoup fronceront les sourcils à l’idée que l’harmonie conjugale est principalement une responsabilité de l’homme. J’avais moi aussi mes réserves il y a peu de temps. Mais je constatai ensuite comment tout s’arrangea lorsque je commençais à traiter convenablement ma femme.

Je n’ai jamais maudit, ni abusé physiquement de ma femme, mais je réalise à présent que j’étais réellement un mari cruel. À chaque fois que j’étais cupide et avare avec l’argent, critiquant chaque centime qu’elle dépensait, c’était une forme de cruauté. À chaque fois que je ne lui offrais pas toute mon attention ou que je me montrais abrupt lorsqu’elle me parlait ou demandait mon aide, c’était de la cruauté. Peut-être que ces actes apparaissent comme des défauts ordinaires, or, lorsque je cessais d’accuser ma femme et commençais à envisager notre relation avec une vision plus intérieure, je commençais à voir à quel point j’étais responsable de la détérioration de notre mariage, et à quel point sa « mauvaise conduite » et « ses plaintes » étaient simplement une réaction à mon incompréhension totale de ce qu’elle souhaitait réellement de ma part.

Une fois que je commençais à me laisser guider par cette vision intérieure, je vis un homme généreux avec son temps, son attention et son argent avec toute personne qui avait besoin de moi - excepté ma femme ! Rechercher de l’honneur et de la reconnaissance en dehors de mon mariage (parfois même de la part d’étrangers) tout en ignorant simultanément les besoins de ma femme est réellement de la cruauté.

En quelques mois, j’ai subi une remarquable transformation (demandez donc à mon épouse !). Je ne mettrai jamais en doute l’aptitude des gens à changer, peu importe le niveau de bassesse qu’ils ont atteint. Je regrette sincèrement d’avoir tant fait souffrir ma femme. J’ai un mouvement de recul lorsque je pense que j’étais prêt à mettre un terme à mon mariage, en particulier maintenant où je comprends que les problèmes provenaient de ma manière défaillante de penser et de mon ignorance. Je suis profondément reconnaissant envers le Tout-Puissant d’avoir lu Le jardin de la paix avant qu’il ne soit trop tard. Ce fut une tragédie d’avoir divorcé la première fois, mais ruiner une deuxième chance eût été indescriptible.

D.ieu nous envoie les épreuves dont nous avons besoin. Je pense que ma femme et moi étions destinés l’un à l’autre. Ma femme ressentit un changement, différent de toutes les tentatives précédentes que j’avais effectuées dans le passé. Nous sommes en accord l’un avec l’autre à un niveau bien plus profond, et je me suis engagé à lui procurer l’attention aimante qu’elle mérite chaque jour. Cette formule a l’air de fonctionner. Nous avons passé un temps record sans incident majeur et nos relations au jour le jour ont été chaleureuses et positives. Notre dynamique conjugale et familiale a changé. En certaines occasions, lorsque ma femme exprimait une hostilité à mon égard, je savais exactement d’où provenait le message et comment réagir. Il ne m’importe pas de savoir si je pense qu’elle avait raison ou non : je connais maintenant la teneur d’une fin de partie.

Je ne souhaite pas embellir les choses et faire croire que cette transformation ait l’air trop facile, mais ce ne fut pas aussi difficile que je l’escomptais. En effet, je mis en avant mon désir personnel et sincère de changer, et une fois lancé, je sentis que D.ieu me guidait pour m’aider à devenir le meilleur mari que je pouvais devenir. Vous n’êtes pas obligés de me croire. Si vous pensez que votre mariage n’est pas aussi formidable qu’il devrait être, lisez Le jardin de la paix, mettez ces idées en pratique et voyez vous-même si vous constatez une différence.

Que le Tout-Puissant nous aide tous à devenir les maris et pères que nous sommes destinés à devenir.

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