Les Basiques

8 leçons surprenantes sur les lois de Hanouka

04/12/2012 | par Israël Rutman

Des éclairages surprenants sur les lois et coutumes de la fête de Hanouka.

Hanouka est l’une des fêtes les plus chéries et célébrées du calendrier juif. Les descriptions impressionnantes des miracles de la victoire juive sur les Grecs au 2ième siècle avant J.C et le miracle de l’huile qui dura huit jours au lieu d’un lors de la ré-inauguration du Temple, sont une source d’inspiration intemporelle. Comme chaque fête, Hanouka possède ses lois et coutumes. Une analyse plus approfondie nous permettra de mettre à jour des enseignements surprenants.

1. La Mitsva du partage

Si une personne possède tout juste assez d’huile et de mèches pour lui-même pour les 8 jours de Hanouka et que son voisin pauvre n’en a pas du tout, il devra partager avec lui, même s’il ne lui restera plus assez d’huile pour les 8 bougies du dernier jour. 

Et pour cause, l’habitude voulant qu’on rajoute chaque jour une bougie jusqu’à en allumer 8 le dernier jour est en fait un Hiddour, un embellissement de la Mitsva. La Mitsva stricto sense consiste à allumer une bougie par soir et par ménage. Moralité ? Il est préférable permettre à un autre Juif d’accomplir la Mitsva plutôt que d’embellir notre propre Mitsva.

2. Renouer avec ses traditions

A l’origine, on devait allumer les bougies à l’extérieur de la maison, à la porte ou dans la cour, au coucher du soleil ; afin que les gens revenant de leur travail voient les bougies de la fête. Hanouka est unique en son genre. C’est le seul commandement du judaïsme qui exige une telle publicité.

A l’époque des Hasmonéens, le peuple juif faisait les frais d’une assimilation galopante sous l’influence de la culture grecque. Nos Sages ont institué le devoir d’allumer les bougies à l’extérieur pour répandre les miracles que D.ieu avait faits pour Son peuple. Ce n’était pas juste une célébration destinée aux prêtres Hasmonéens à l’intérieur du Temple mais une manière d’inciter tous les juifs à renouer avec leurs traditions.

3. Une bénédiction unique en son genre

La plupart d’entre nous connaissons la bénédiction à réciter lors de l’allumage des bougies. Ce que nous connaissons moins, c’est la bénédiction destinée à celui qui n’allume pas les bougies. Lorsqu’une personne voit des bougies de Hanouka allumées, même si ce n’est pas elle qui les a allumées, elle récitera la bénédiction« Sur les miracles que tu as faits à nos ancêtres ». Le fait de réciter une bénédiction alors qu’on n’accomplit effectivement aucune Mitsva (et personne ne le fait pour nous), est aussi une spécificité de Hanouka. Elle résulte de la sollicitude de nos Maîtres pour l’ensemble du peuple juif, y compris ceux qui n’accomplissent pas les Mitsvot. Les bougies sont exposées à la vue de tous. 

Lorsque la vue des bougies éveille chez le Juif un regain d’intérêt nouveau pour son identité juive, c’est là l’accomplissement d’une dimension particulière de la Mitsva qui donne lieu à une louange sous forme de bénédiction. (Souccat David)

4. Le sens des priorités

Le Talmud soulève le cas d’un homme qui a tout juste assez d’huile pour allumer soit les bougies de Hanouka soit celles de Chabbat mais pas les deux. Que faut il faire dans un tel cas ? Quelle Mitsva est prioritaire ?

Le Talmud tranche que le Chabbat l’emporte à cause par les bougies sont destinées à favoriser l’harmonie familiale.

Les bougies de Hanouka témoignent du miracle de la fiole d’huile et sont placées à l’extérieur de la maison alors que celles de Chabbat sont destinées à éclairer l’intérieur de la maison. Nos Sages ont donné la préséance à la lumière éclairant le foyer afin d’y faire régner une ambiance agréable et pour que les membres de la famille puissent profiter des repas du Chabbat.

On raconte sur le ‘Hafets ‘Haim, l’un des chefs spirituels du Judaïsme européen avant la seconde guerre mondiale, l’histoire suivante :

L’heure de l’allumage des bougies était arrivée. Un invité se trouvait dans la maison du Rav et attendait avec impatience de vivre ce grand moment aux côtés du Grand Maître. L’heure passait et le ‘Hafets ‘Haïm ne se levait toujours pas pour allumer les bougies et ce, au grand étonnement de l’invité qui savait que le Rav était réputé pour son respect scrupuleux des Mitsvot. Finalement, bien après que l’heure propice à l’allumage soit passée (à posteriori, on peut allumer durant toute la nuit), la porte de la maison s’ouvrit et l’épouse du ‘Hafets ‘Haim entra. Sans un mot, le Rav se leva et procéda à l’allumage des bougies. Le ‘Hafets ‘Haim conscient de l’étonnement suscité par son comportement expliqua qu’il avait retardé l’allumage pour que sa femme puisse y assister. Il savait la satisfaction que lui procurait sa participation à l’allumage. Si elle l’avait manqué, elle aurait été très déçue.

L’allumage des bougies de Hanouka est une Mitsva très importante et il faut l’accomplir avec empressement en faisant attention à chaque détail. Mais, puisque nos Sages nous enseignent que l’harmonie familiale a préséance sur Hanouka, le ‘Hafets ‘Haim a décidé qu’il était juste de repousser l’allumage par égard pour les sentiments de son épouse.

5. Le devoir d’agir, non pas de réussir

La bougie doit contenir suffisamment d’huile (ou de cire) au moment de l’allumage pour qu’elle brûle trente minutes après la sortie des étoiles. Si la bougie s’éteint avant, on peut la rallumer sans bénédiction mais on n’est pas obligé de le faire car la Mitsva a été accomplie par le fait même de l’allumage.

Cette loi fait écho à la conception juive du monde voulant que notre devoir dans ce monde soit de prendre les bonnes décisions et de faire en sorte de les concrétiser ; mais que si finalement nos rêves de succès sont anéantis, cela ne signifie pas pour autant que nous avons échoué. En fin de compte, une fois qu’on a fait tous les efforts nécessaires, le succès ou l’échec sont entre les mains de D.ieu.

6. L’ambition juive

A Hanouka, nous ajoutons chaque soir une nouvelle bougie jusqu’au huitième et dernier soir où nous allumons huit bougies.

Cette loi vient souligner le caractère croissant du miracle, à savoir que la quantité d’huile suffisante pour un jour suffit pour huit jours. Mais elle symbolise également l’ambition juive, le devoir d’essayer sans cesse d’atteindre une meilleure appréciation des miracles divins et un niveau spirituel plus élevé.

7. Petit et grand

A Hanouka, on retrouve les notions de « Hallel » et « Hodaah ». Le Hallel est le chant où on loue D.ieu pour les miracles qu’il a accomplis pour le peuple juif. La Hodaah est une reconnaissance que nous ne méritons pas les merveilles qu’Il fait pour nous.

Un juif doit évoluer dans la vie avec cette double reconnaissance de la magnificence de D.ieu d’une part, et de la petitesse de Ses créatures de l’autre. (Sfat Emet)

8. Le feu de l’âme

Certaines catégories de mèches et d’huiles qui ne conviennent pas pour l’allumage des bougies de Chabbat conviennent toutefois à l’allumage de celles de Hanouka. Chaque lettre du mot Nefech (âme en Hébreu) renvoie à l’une un des composantes de la bougie : Ner (flamme), Ptila (mèche) et Chemen (huile). Les âmes juives qui ont du mal à s’illuminer  - qui  ne sont pas en phase avec leur identité juive peuvent, grâce au pouvoir spécial des bougies, briller avec éclat à Hanouka . Parce qu’à Hanouka, plus qu’à tout autre moment de l’année, chacun a la possibilité de renouer avec son âme juive. (Sfat Emet)

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