Réflexions

Dis papa, pourquoi on n’a pas de sapin?

22/12/2014 | par Millie Salomon

Boulevard Haussman, 22 décembre. Un père et sa fille admirent les vitrines étincelantes des grands magasins parisiens. Quand soudain, la question fatidique tombe...

Une conversation peu banale a eu lieu durant la période de Hanouka, devant l’une des devantures d’un grand magasin parisien. Elle nous a été transmise par le témoin de cette scène vécue, un père aimant qui tentait de répondre aux questions de sa fille de 8 ans…

La petite fille, Sarah, émerveillée devant une vitrine des Galeries Lafayette, où de grands sapins décorés illuminent la rue, pose la question qui la turlupine :

– Dis papa, pourquoi on n’a pas de sapin ?

– Parce ce qu’on a une ‘hanoukia ! C’est aussi joli, non ?

– Nan ! Le sapin brille plus et clignote. Et les boules de couleurs sont belles et lumineuses !

– Mais nous avons une autre lumière à la maison ! La lumière du miracle !

– Le miracle du père Noël, personne n’y croit !

– Non, je te parle d’un autre miracle, bien réel, celui–là ! Nos ancêtres ont gagné une bataille perdue d’avance. Ils étaient très peu nombreux et ont vaincu des armées très puissantes.

– Comment ?

– Ça c’est le secret des Juifs !

– Dis-le moi !

– Ils ont prié, ils y ont cru ! Et tu sais qui étaient les chefs de guerre de nos ancêtres ?

– Les Maccabées !

– Mais qui étaient les Maccabées ?

– Ils se sont battus contre ceux qui voulaient nous détruire…

– En fait, les Maccabées n’étaient pas des soldats. C’étaient des Cohanim, des descendants d’Aharon le grand prêtre, dont l’arme était les mots de prière…  Même les enfants participaient en jouant à la toupie pour protéger les personnes qui étudiaient malgré les décrets d’interdiction !

– C’est ça que je vais avoir comme cadeau, une toupie ? Mes copines, elles vont se moquer de moi !

– Mais non, tu pourras demander ce que tu veux comme cadeau… Mais ces toupies–là sont magiques, tu perds quelque chose…

– Pourquoi magiques ?

– Tu sais ce qu’il y avait écrit dessus ?

– Des lettres en hébreu…

– Tu sais lesquelles ? (Sarah fait une moue dubitative.) Ces lettres signifient « Un Grand Miracle s’est Produit Là–bas !»

– Le miracle de la lumière qui a brillé huit jours !

– Oui, ce miracle et aussi celui de la victoire militaire.

– Ils ont gagné la guerre ?

– Oui et c’était impensable. Les ennemis des Juifs étaient bien armés, entraînés, féroces. Ils enlevaient les femmes à leur mari, empêchaient la circoncision, voulaient annuler la sanctification du nouveau mois et le chabbath. Ils voulaient détruire notre culture, notre foi.

Sarah et son père marchent toujours sur le Boulevard Hausmann. Des loupiotes scintillent sur tout le chemin.

– Mais qu’est–ce que je vais raconter à mes copines qui fêtent Noël ? Elles ne vont rien comprendre…

– Tu leur diras qu’on allume une bougie chaque jour et qu’on mange des beignets !

– Et pour le 24 décembre, on va faire quoi ?

– Ils fêtent un soir et nous on en fête huit ! Tu vois qu’on a de la chance…

– Mais on va s’ennuyer !

– Tu sais quoi, le 24 décembre, je te raconterai toute l’histoire de Hanouka. Comment les prières des Cohanim montaient au ciel, comment Judith tua Holopherne, comment une petite flamme peut inonder de lumière un océan d’obscurité. Je te raconterai le secret de notre éternité et la joie d’être Juif, malgré vents et tempêtes. Et je te raconterai la grandeur de l’Âme et la force de l’amour entre D.ieu et Israël…

– Mais j’ai peur de ne pas être comme tout le monde !

– Pourquoi, tu crois qu’on est des extra-terrestres ? Tu vois bien que je n’ai pas d’antennes sur la tête !

– Oui, mais on ne fait rien comme les autres !

– Avant, on apprenait à tous les Français (aux Bretons, comme aux Juifs) : « Nos ancêtres les Gaulois » ! Ce n’était pas tout à fait juste.

– Pourquoi ?

– Parce que même ceux qui habitaient en France depuis très longtemps avaient quand même encore une petite différence, c’est que leurs ancêtres, c’étaient Abraham, Isaac et Jacob !

– Et Sarah, comme moi !

– Oui, et si tu regardes l’histoire, nous sommes encore là, et nous portons toujours les mêmes noms !

– David, Raphaël ! (les noms des frères de Sarah.)

– Oui, tu vois, on n’a pas changé, on est fier d’être appelé par le nom d’Israël.

– C’est qui Israël ?

– C’est celui qui s’est battu avec l’ange et qui ne renonce jamais, c’est celui qui se sent toujours proche des hautes sphères. C’est celui qui ne se prosterne devant aucune idole et qui a l’amour du prochain pour idéal. C’est celui qui veut porter la flamme du judaïsme pour les générations, qui peut défier les étoiles sans fusée ni navette. C’est celui qui est animé par l’étincelle brillant dans tes yeux et qui brillera dans ceux de tes enfants, et dont la lumière, faite pour durer un jour, dure depuis 2000 ans…

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