Souccot

Chemini Atséret et Sim’hat Torah

13/10/2014 | par Shraga Simmons

Fête de clôture des solennités de Tichri, Chemini Atséret célèbre notre dernier « tête à tête » avec Dieu avant le retour à la routine de l’année.

Imaginez que vous organisez une immense fête à laquelle vous conviez toutes vos connaissances. Mais il ne s’agit pas d’une fête ordinaire : il est question d’une semaine complètede nourriture, de musique et de divertissement. Peu à peu, le rythme se ralentit et les convives commencent à partir. Vous êtes l’hôte et vous vous rendez discrètement auprès de vos meilleurs amis à qui vous glissez : « Quand tout le monde sera parti, reste dans les parages ; c’est là que je vais sortir les bonnes bouteilles. »

Chaque année, nous célébrons une fête d’une semaine appelée Souccot. Autrefois, pendant la semaine de Souccot au Saint Temple de Jérusalem, on offrait un total de 70 offrandes de taureaux. Le Talmud explique qu’ils correspondent aux 70 nations du monde. En effet, le Temple n’était pas uniquement destiné aux Juifs. Lorsque le Roi Salomon construisit le Temple, il demanda spécifiquement à Dieu de tenir compte des prières des non-juifs qui viennent au Temple (Rois I, 8 :41-43). Et le prophète Isaïe se réfère au Temple en tant que « Maison pour toutes les nations » (Isaïe 56:7).

Le Temple était le centre universel de la spiritualité, un foyer à partir duquel la conscience de Dieu se répandait dans le monde. En réalité, le Talmud soutient que si les Romains avaient réalisé à quel point la présence du Temple leur était bénéfique, ils ne l’auraient jamais détruit !

Ensuite, à la fin de Souccot, Dieu ajouta un jour particulier, appelé Chemini Atséret, littéralement le « huitième jour d’Assemblée. » Ce jour-là, un seul taureau était offert, qui représentait le peuple juif.

Le Midrach compare ce jour au dernier repas qu’un roi offre à ses fils avant que ces derniers prennent congé de lui : « Mes enfants, s’exclame le souverain. Il m’est difficile de me séparer de vous, restez encore un jour ! »

Chemini Atséret représente donc un jour de grande intimité avec notre Créateur qui demande à Ses enfants juifs de rester auprès de Lui pour passer des moments privilégiés en sa compagnie. (Talmud- Souccot 55b)

Chemini Atséret est un véritable jour de fête public, comme on le voit dans Lévitique 23:36. Bien qu’il suive immédiatement la fête de sept jours de Souccot et qu’on le considère souvent comme une partie de Souccot, c’est en réalité une fête en soi, distincte de Souccot. De ce fait, on récite la bénédiction de Chéhé’hiyanou, et l’obligation de vivre dans la Soucca ne s’applique pas.

Au-delà de la nature

Na’hmanide (un Sage originaire d’Espagne du 12e siècle) explique un beau concept kabbalistique : le nombre sept représente le monde de la nature. On dénombre sept jours dans la semaine, sept notes dans la gamme musicale et sept directions (gauche, droite, haut, bas, devant, derrière et centre). « Sept » - représenté par les sept jours de Souccot - est le monde de la nature. « Huit » - symbolisé par Chemini Atséret - désigne ce qui est au-delà de la nature.

Le peuple juif, explique le Talmud, est au-delà de la nature. Nous avons survécu à toutes les persécutions, exils, difficultés et expulsions possibles. Et malgré tout, nous avons réussi et prospéré bien au-delà de notre petit nombre. Comme Mark Twain l’écrit : « Toutes choses restent mortelles, à l’exception du Juif ; toutes les autres forces passent, mais il demeure. Quel est le secret de son immortalité ? »

Le « secret », comme nous le savons, c’est le don précieux que Dieu a octroyé au peuple juif, la Torah. Comme le rabbin Emmanuel Feldman l’écrit :

« La Torah est le pont mystérieux reliant le Juif à Dieu, par lequel ils interagissent et communiquent, et par l’intermédiaire duquel Dieu accomplit Son alliance avec Son peuple pour les soutenir et les protéger. »

Aucune coïncidence donc, si à Chemini Atséret, nous fêtons aussi l’achèvement d’un cycle annuel de lectures de la Torah et le début d’un nouveau cycle. On se réfère affectueusement à cet événement en nommant cette fête Sim’hat Tora, littéralement, « La joie de la Torah. » (En dehors d’Israël, Sim’hat Torah est célébré le jour suivant Chemini Atséret.)

D’où vient la coutume de finir à la fois la lecture de la Torah et de la recommencer simultanément le même jour ? Nos Sages l’expliquent : « Pour montrer que la Torah nous est chère comme un nouvel objet et non comme un antique commandement délaissé. Comme il est tout nouveau pour nous, nous courons tous pour l’accueillir. » Nous chantons et dansons pendant des heures autour de la bima (l’estrade où l’on lit la Torah), portons les Rouleaux de la Torah et exprimons notre joie d’avoir l’occasion de nous rapprocher si intensément de Dieu. 

À Chemini Atséret, alors que nous achevons cette saison de fêtes, nous récitons à Dieu une prière particulière pour la pluie. La pluie représente les bénédictions de la croissance et de l’abondance. Grâce à tout l’ardent travail d’Eloul, de Roch Hachana, de Yom Kippour et de Souccot, nous avons parcouru un long chemin. Notre rôle consiste à présent à maintenir cette énergie tout au long de l’année. 

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