Les 3 semaines

Les leçons d'une période difficile

21/07/2015 | par Yossef 'Haïm Sitruk zal

Nous ne connaissons pas la date de la reconstruction du Temple, mais nous savons qu’elle approche à grands pas et que nous devons nous y préparer dès aujourd’hui.

Je voudrais vous faire partager la réflexion d’une sommité rabbinique qui a vécu il y a trois siècles en Allemagne : rabbi Yonathan Aïbechutz zatsal. On dit de lui que déjà, tout enfant, il témoignait d’une extrême vivacité d’esprit. En voici la preuve liée indirectement à la période du calendrier hébraïque dans laquelle nous entrons : on raconte que lorsqu’il était enfant, le jeune Yonathan chahutait dans sa chambre. Son père quelque peu surpris par le bruit entra dans la chambre. Immédiatement, le jeune Yonathan s’arrêta et son père put constater qu’il était muni d’une casserole sur laquelle il frappait à l’aide d’une cuillère, d’où le tintamarre occasionné. Le père lui demanda de lui expliquer son comportement. Le futur gaon lui répondit que c’était aujourd’hui roch ‘Hochech Adar à propos duquel il est dit « qu’il faut multiplier la joie » ! D’où le vacarme. « Et pourquoi t’es-tu arrêté lorsque je suis entré ? » lui demanda son père. « Parce qu’il est écrit : “Lorsque le mois d’Av (qui signifie aussi le père en hébreu) entre, on réduit la joie.” » Et effectivement, dès son plus jeune âge, rabbi Yonathan Aïbechutz savait que le début du mois d’Av était une période particulièrement difficile dans le déroulé de l’histoire juive et que cette période de 9 jours se clôturait par le jeûne de Ticha BéAv, marquant la destruction des deux Temples de Jérusalem.

Nous devons prier pour que ce lieu de Sainteté puisse être rapidement reconstruit et que sa reconstruction s’accompagne d’un nouveau regard des nations à l’égard du peuple de Dieu.

Afin de donner à ces « Tichat Hayamim », ces 9 jours, un caractère de deuil national, nos sages nous ont enseigné une série de lois. Ainsi, tout mariage et plus généralement toute festivité sont interdits. Toute consommation de viande et de vin l’est également durant cette période à l’exception, bien sûr, du Chabbat. Nos sages nous ont également suggéré de ne pas entamer de procès devant la justice durant cette période peu propice. Aujourd’hui, alors que le peuple juif revient sur sa terre et que Jérusalem se construit, il est souhaitable de profiter de ce privilège que nos ancêtres nous envient certainement : celui de pouvoir prier durant cette période de tristesse devant le vestige du Second Temple de Jérusalem, le Mur occidental, en évitant de monter sur le mont du Temple pour des raisons religieuses, parce que nous n’avons pas la possibilité de nous purifier. Et en nous rendant durant cette période et si possible durant Ticha BéAv sur l’esplanade du Kotel, nous devrons prier pour que ce lieu de Sainteté puisse être rapidement reconstruit et que sa reconstruction s’accompagne d’un nouveau regard des nations à l’égard du peuple de Dieu.

Ce jour-là, le monde comprendra que nous avons été durant l’Histoire le peuple de la fidélité, celui qui a connu la grandeur et la magnificence, qui les a perdues en exil et qui aujourd’hui est en passe de les retrouver, avec l’aide de Dieu sur la Terre d’Israël. Il comprendra également que Jérusalem est avant tout le socle de notre transmission, le lieu du passage de génération en génération. Nous ne connaissons pas la date de cette échéance, mais nous savons qu’elle approche à grands pas et que nous devons nous y préparer dès aujourd’hui.

Cette tribune a paru dans le journal Hamodia – Édition française.

 

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