Israel

Israël pleure ses morts

18/11/2014 | par Eli Levine

La société entière est en deuil après le décès de trois nouvelles victimes du terrorisme.

Un jeune étudiant en Thora âgé de seize ans est décédé suite à ses blessures lors de la seconde attaque du tramway, vendredi dernier. Cette semaine, c’est encore deux victimes du terrorisme aveugle qui sont à déplorer. Ces trois jeunes ont été abattus à coups de barre de fer et de couteau. À eux trois, ils avaient 62 ans.

Shalom Aharon, 16 ans, était un jeune étudiant de Thora, extrêmement assidu. Il a été assassiné lors du second attentat à la voiture bélier. Dahlia Lemkus, 26 ans, était thérapeute pour enfants. Elle a été tuée à un arrêt de bus à Gush Etzion. Une autre attaque terroriste a eu lieu ce jour-là dans une gare de Tel-Aviv, provoquant la mort Almog Shiloni, 20 ans. Suite à ces meurtres, Israël était en émoi, après plusieurs attentats ayant coûté la vie à trois personnes.

La plupart des violences durant les dix dernières années a été limitée aux régions avoisinantes de Gaza et du Nord (pendant la guerre de 2006 avec le Hezbollah). Les attentats actuels sont un retour en arrière qui rappellent l'époque de l'Intifada, le soulèvement arabe, quand les Israéliens vivaient dans la peur constante d’attaques dans les autobus et les centres commerciaux. Les représentants du gouvernement se veulent rassurant et affirme que le récent regain de violence ne doit pas laisser craindre une nouvelle Intifada. Pourtant, les Israéliens vivent aujourd’hui dans l’inquiétude.

Le matin de l’attentat, Shalom Aharon ne se sentait pas très bien et c’est pour cela qu’il n’était pas allé à la Yechiva. Puis, son état s’étant amélioré, il avait décidé de se rendre chez ses grands-parents, voulant accomplir une mitsva. Il marchait vers sa destination lorsque le tueur, après avoir assassiné un agent de la sécurité avec sa voiture, est descendu de son véhicule avec une barre de fer et a commencé à matraquer les passants. Il s’en est pris très violemment à Shalom Aharon, le laissant pour mort sur la chaussée. Deux jours plus tard, le jeune garçon décédait de ses blessures. Durant les discours funèbres, plusieurs membres de sa famille, grands érudits de Thora, ont insisté sur la notion de foi et de confiance en D.ieu.

Dahlia Lemkus était connue pour son sens du ‘hessed et l’aide qu’elle apportait aux jeunes mariées. Pendant que le père de Dahlia, conducteur bénévole de l'ambulance de Tekoa était en mission, Dahlia se dévouait pour garder les enfants de ceux qui devaient se rendre à l'hôpital.

« Dahlia était très impliquée dans les actes de charité » explique Liora Bedein, une amie proche de Dahlia. « C’était une femme hors du commun, qui aimait faire le bien. Un véritable modèle. Elle était très spéciale ».

La mère de l'un des enfants dont s’occupait Dahlia, Avital Trebelsky, raconte : « C’était une jeune femme vraiment incroyable. Elle prenait à cœur son travail et faisait beaucoup progresser les enfants. Elle aimait ses élèves comme s’il s’agissait de ses propres enfants. » Chaque semaine, Dahlia faisait deux heures de route de Tekoa à Sderot afin de donner un cours à la fille d’Avital, âgée de 4 ans.

Almog Shiloni devait rejoindre sa base et sa mère lui proposa d’aller d’abord acheter des tee-shirts, car tous les siens étaient très usés. Il répondit qu’il ne pouvait pas différer son départ, ne voulant pas faire attendre ses camarades. Ils se souciaient des autres et n’aurait pas négligé son devoir pour son propre intérêt.

Shalom Aharon, Dahlia et Almog sont plus que des chiffres dans une étude statistique. Toute la nation juive est en deuil aux côtés de leurs familles. Pour chaque victime d’attentat, ce sont des centaines d’autres, parents, proches, amis, qui sont blessés et souffrent du contre-coup du drame.

Les statistiques présentées dans les médias ne peuvent rendre la tragédie vécue par les familles et par tous ceux qui ont vécu le drame de près ou de loin.

Les statistiques ne rendent pas compte de l'effet produit sur les familles par l'homme blessé qui a tenté de secourir Dahlia. Ils ne tiennent pas compte de l'histoire de l’agent de sécurité qui a tiré sur l'agresseur de Dahlia une minute trop tard.

Les articles parus dans les médias ne reflètent pas les sentiments de la communauté de Tekoa, qui traverse cette difficile épreuve pour une deuxième fois depuis treize ans. En 2001, Koby Mandell, 13 ans, avait été enlevé et assassiné par des terroristes. Son parcours a certains points communs avec celui de Dahlia. Tous deux enfants d'immigrants anglophones, ils habitaient Tekoa. Leurs familles se connaissent. Cet attentat ravive donc une plaie encore ouverte.

Toute la localité de Tekoa est en deuil. Un résident a expliqué à aish.fr : « Tout le monde pleure. Tout est tristesse ».

En effet, les récentes attaques, toutes commises avec des voitures et des couteaux, ont révélé certaines lacunes dans le système de protection et de sécurité israélien. Si tout le monde peut être attaqué par n’importe qui avec des armes improvisées, la crise sera difficile à résoudre.

Il est à noter, cependant, que les deux attaques auraient pu être stoppées par des témoins sur place, qui ont réussi à arrêter les terroristes (malheureusement trop tard). L'attaquant de Tel-Aviv a été frappé au visage par un homme de 50 ans, tandis que celui de Gush Etzion a été plaqué par un homme, puis blessé par balle par un agent de la sécurité. Personne n’est d'humeur à célébrer les actes de bravoures de ceux qui ont empêché d'autres dommages. Il est pourtant remarquable que ces personnes n’aient pas été indifférentes. La société entière montre d’ailleurs son empathie, en multipliant les actes de ‘hessed et les prières.

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