Israel

Israël sous le feu des missiles

11/07/2014 | par Sara Yoheved Rigler

Même si vous vivez à des milliers de kilomètres d’Israël, vous pouvez vous aussi participer à l’effort de guerre !

Ayant grandi à New York, je ne connaissais la guerre qu’à travers les livres d’histoire. Mais depuis mon installation en Israël, j’ai déjà vécu cinq guerres !

La première fut la guerre du Golfe en 1991. Sadam Hussein ayant menacé de brûler tous les Juifs d’Israël, nous dûmes nous réfugier dans des « chambres scellées » à grand renfort de plastique et de ruban adhésif. Quand la sirène se déclenchait, nous nous précipitions vers nos abris de fortune où nous enfilions nos masques à gaz… Tremblant de peur, nous nous agglutinions autour du poste de radio pour connaître les dernières nouvelles. En tout, ce furent 39 missiles Scud qui s’abattirent sur Israël, démolissant des immeubles mais ne faisant qu’un seul mort. En lieu et place de gaz toxique, l’air d’Israël fut saturé de miracles…

En lieu et place de gaz toxique, l’air d’Israël fut saturé de miracles…

Mais la deuxième Intifada (2000-2004) ne nous fit pas autant de cadeaux. Les lignes de fronts de cette guerre ne se trouvaient pas dans les champs de batailles mais au cœur même de notre vie quotidienne ; dans nos bus, nos centres commerciaux, nos Bar-mitsvot et nos Séders de Pessa'h… Plus de 1 000 Israéliens y furent assassinés, pour la plupart par des kamikazes. Pendant quatre ans, nous vécûmes dans l’angoisse et la prière. Les enterrements d’enfants étaient devenus monnaie courante.

Puis ce fut au tour de la deuxième guerre du Liban, en été 2006, déclenchée par l’enlèvement de 2 soldats réservistes par les terroristes du Hezbollah à la frontière libanaise. 44 Israéliens perdirent la vie au cours des bombardements du Hezbollah sur le nord d’Israël et la majorité des résidants de cette région fuirent vers le sud. Hôtels, centres communautaires et particuliers ouvrirent leurs portes pour accueillir cette masse de réfugiés. Malheureusement, 121 jeunes soldats y laissèrent leur vie. Quant aux deux réservistes enlevés, ils nous revinrent morts, en échange de la libération de l’archi terroriste Sami Kuntar et de quatre autres prisonniers du Hezbollah.

Alors que le nord d’Israël luttait pour sa reconstruction, ce fut au tour du sud d’essuyer les attaques de missiles du Hamas, que les Gazaouis avaient élu comme gouvernement officiel. Plus d’un millier de roquettes s’abattirent sur des cibles civiles israéliennes. La vie dans le sud d’Israël devint un cauchemar permanent ponctué d’alertes rouges, et de courses effrénées vers les abris de sécurité. C’est la raison pour laquelle en décembre 2008, Israël lança l’Opération Plomb Durci, une offensive terrestre pour stopper le Hamas. Notre participation à l’effort de guerre se traduisit par la prière et l’envoi de colis de nourriture et de vêtements à nos soldats au front.

Après une période de calme relatif, les attaques de roquettes depuis Gaza, auxquels s’étaient ajoutés les missiles Grad russes de plus longue portée, se multiplièrent, semant la terreur dans des grandes villes telles Beer Chéva et Ashdod. En réaction, Israël lança l’Opération Colonne de Nuée. La communauté internationale, silencieuse face aux bombardements du Hamas contre Israël, condamna fermement la campagne militaire de défense israélienne. Pris entre les attaques du Hamas et l’opprobre international, Israël essuya 1 456 roquettes et missiles, qui firent 6 victimes israéliennes, 240 blessés et d’innombrables victimes de névrose post-traumatique.

De nouveau en guerre

Et nous voilà de nouveau en guerre ! Quelques 40 000 réservistes – pour la plupart mariés et pères de famille – ont été mobilisés le long de la frontière de Gaza. Durant les huit derniers jours, près d’un million d’Israéliens ont cherché abri dans les refuges anti-missile. Quelques 300 missiles du Hamas ont été tirés sur Israël durant ces dernières 48 heures, allant jusqu’à toucher Tel Aviv et les abords de Haïfa.

Mardi soir, je donnais mon séminaire en ligne sur le couple sur le mariage suivi par des femmes du monde entier, depuis mon domicile à Jérusalem. Soudain, une femme d’Ashdod a posté un commentaire : « Nous avons eu un alerte rouge, et avons dû descendre dans les abris. Il faut que je recouche les enfants. J’écouterai l’enregistrement du séminaire demain. »

Prise de court par ce message, j’ai raconté à mes auditrices que la veille, ma propre fille assistait à un mariage champêtre dans la région de Beth Chémech, à 40 minutes en voiture de Jérusalem quand soudain une alerte rouge retentit. Les danses s’arrêtèrent net, et les mariés et leurs invités qui n’avaient pas d’abri où se réfugier se tapirent près d’un mur décoratif. Quelques secondes plus tard, un missile venant de Gaza surgit dans le ciel, aussitôt intercepté par un anti-missile du système de défense israélien Dôme de Fer qui le fit bruyamment exploser en plein air. Drôles de feux d’artifice pour un mariage !

À peine une minute après avoir repris notre conférence, j’ai entendu une sirène hurler.

Ensuite, j’ai invité les participantes de mon séminaire en ligne à consacrer quelques minutes pour prier pour la sécurité des habitants du sud et de nos soldats. Mais à peine une minute après avoir repris notre conférence, j’ai entendu une sirène hurler. J’étais vraiment surprise. Depuis la guerre du Golfe, nous autres habitants de Jérusalem n’avions jamais été victimes de raids aériens. « J’entends une sirène » ai-je dit à mes auditrices.

L’immeuble dans lequel je vis ne possède pas d’abri. Nous sommes censés utiliser celui du bâtiment en face mais il peut à peine contenir ses propres résidents. Je suis donc restée à ma place, tremblante de peur devant ma webcam, et cette fois, j’ai demandé à mes auditrices de rajouter les Juifs de Jérusalem à leurs prières. Plus tard, j’ai appris que Tel Aviv, Rehovot et toutes les grandes villes du centre du pays avaient été victimes d’attaques.

Ma boîte à commentaires s’est aussitôt remplie de messages :

  • Sirène à Bet Chemech maintenant !
  • Mon ami qui se trouve actuellement à Jérusalem m’a dit qu’une roquette venait d’atterrir dans son quartier.
  • Ne continuez pas le séminaire si c’est dangereux pour vous [du Texas]
  • Mon fils et petit-fils se trouvent actuellement à Tel Aviv [du Nouveau Mexique]
  • Soyez assurés que tous les Juifs d’Irlande, et de partout ailleurs dans le monde, prient pour vous en Israël ! [de Dublin]

Votre participation à l’effort de guerre :

Israël est en guerre. Vous habitez loin et vous vous demandez ce que vous pouvez bien faire pour aider vos frères et sœurs dans ces moments difficiles. Commençons déjà par rappeler les choses à ne pas faire :

  • Se ronger les sangs
  • Remettre la faute sur tel et tel parti politique ou obédience religieuse
  • Devenir accro aux infos (Passer un coup de fil à un proche en Israël sera plus utile que de consulter les infos pour la 8ème fois consécutive de la journée)
  • Perdre de l’énergie à haïr nos ennemis
  • Annuler votre prochain voyage en Israël (Cela nous donne l’impression d’être abandonnés)

Voici en revanche ce qui pourra sans doute se révéler utile :

  • Priez pour la sécurité de nos soldats, pour la protection de tous les Juifs d’Israël, et pour quenos dirigeants politiques et militaires agissent avec sagesse.
  • Rejoignez le projet Shmira : dans le cadre de ce programme révolutionnaire, chaque participant qui s’inscrit en ligne est jumelé avec un soldat israélien et s’engage à prier, étudier ou accomplir des bonnes actions pour garantir sa protection spirituelle.
  • Soutenez la légitimité d’Israël et son droit à l’auto-défense en écrivant des lettres ou en postant des messages sur les différents médias ou aux organismes gouvernementaux.
  • Soutenez les soldats israéliens en leur envoyant des colis de nourriture et des lettres de soutien : http://www.thankisraelisoldiers.org/
  • Engagez-vous à accomplir des mitsvot, des bonnes actions, à donner de la charité et à étudier la Torah pour le mérite du peuple d’Israël. Le judaïsme nous apprend que chaque mitsva accomplie génère un mérite qu’il est possible de dédier à la personne ou la cause que l’on souhaite.

Et enfin, faites un effort pour ressentir la douleur de nos frères et sœurs en Israël. De ces pères et ces mères qui ont envoyé leurs fils bien-aimés au front. De ces femmes dont les maris ont été mobilisés. De ces enfants vivant au sud d’Israël qui vivent dans un traumatisme permanent ; ces garçons de 10 ans qui sont redevenus énurésiques, ces adolescentes qui n’ont plus leurs règles, ces bambins de quatre ans incapables de trouver le sommeil par crainte d’une éventuelle alerte.

Soyez sensibles à leur angoisse et traduisez-le par des actions constructives accomplies pour leur mérite. Ils ont besoin de vous.

15 secondes… C’est le temps dont disposent les habitants de Sdérot pour rejoindre un abri en cas d’alerte. La preuve dans ce mini-clip remuant…

 

Un clip video d'Aish.fr

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