Israel

Le véritable grief des arabes contre les juifs

23/05/2016 | par Fred Maroun

De deux choses l’une : nous voulons soit que les juifs disparaissent soit qu’ils se plient à nos caprices.

Tribune publiée à l'origine par le Gatestone Institute et reproduite avec son autorisation.

Nous les arabes, nous sommes très forts pour exiger que nos droits humains soient respectés, surtout quand nous vivons dans des démocraties libérales comme l'Amérique du Nord, l'Europe et Israël. Mais qu'en est-il de notre capacité à respecter les droits humains des autres, et plus particulièrement des juifs ?

Notre attitude envers les juifs, tout au long de l'Histoire et aujourd'hui encore, témoigne d'un refus constant de reconnaitre leur droit le plus fondamental, ce droit qui prive de sens tous les autres droits : le droit d'exister.

Le droit d'exister au Moyen-Orient avant 1948

Les antisionistes répètent souvent qu'avant la création de l’Israël moderne, les juifs vivaient en paix au Moyen-Orient et que l'hostilité du monde arabe envers les juifs a pour origine la création de l'État d'Israël. C'est un mensonge.

L'historien Martin Gilbert écrit qu’avant la création d'Israël, les juifs « occupaient le statut inférieur de dhimmi qui leur accordait la liberté de culte, mais transformait leur vie quotidienne en un flux ininterrompu de vexations et d'humiliantes restrictions ». Un autre historien, G.E. von Grunebaum, écrit que les juifs du Moyen-Orient affrontaient « une liste interminable de persécutions, de confiscations arbitraires, de conversions forcées et de pogroms ».

Le droit d'exister en tant qu'État indépendant

Le sionisme est né de la nécessité pour les juifs de devenir maîtres de leur propre destin et du refus de continuer à subir discriminations et massacres simplement parce qu'ils étaient juifs. Le projet d'un foyer national juif en Palestine a été accepté et reconnu par la Grande-Bretagne qui contrôlait la Palestine en raison du mandat que lui avait confié la Société des Nations. Le monde arabe lui, n'a jamais accepté la Déclaration Balfour de 1917 qui officialisait la reconnaissance par la Grande-Bretagne d'un projet sioniste, et il a encore moins accepté le vote des Nations Unies qui, en 1947, a partagé la Palestine et a reconnu aux juifs le droit de fonder un État.

Aujourd'hui encore, le monde arabe n'accepte pas le concept d'État juif, quelle que soit sa forme ou sa taille.

Le refus arabe du droit à l'existence d'un État juif – un droit doté d'un poids juridique international plus important que pour tout autre pays – a donné lieu à plusieurs guerres, à commencer par la guerre d'indépendance de 1948-1949. Aujourd'hui encore, le monde arabe n'accepte pas le concept d'État juif, quelle que soit sa forme ou sa taille. Même l'Égypte et la Jordanie, qui ont signé des accords de paix avec Israël, ne reconnaissent pas ce pays en tant qu'État juif, et continuent à vouer une haine antisémite à l'ensemble de ses habitants.

Le droit d'exister dans la bande de Gaza, en Cisjordanie et à Jérusalem-Est

En 2005, Israël a évacué Gaza. Ce retrait civil et militaire avait pour but de pacifier ce front-là et de permettre aux habitants de la bande de Gaza, une fois leur autonomie retrouvée, de transformer cette bande de terre en une prospère Riviera ou un deuxième Singapour et de servir éventuellement de modèle à la Cisjordanie. L'expérience s'est soldée par un échec total. Les juifs ont eu beau renoncer d'eux-mêmes à leur droit d'exister sur ce morceau de terre, les Palestiniens de Gaza n'ont pas saisi la perche qui leur était tendue. Loin d'y voir un geste de paix, ils en ont conclu que quand on tire sur les juifs, ils finissent par partir – alors, ont-ils dit : continuons de tirer.

Le débat est intense entre sionistes sur l'avenir de la Cisjordanie. Les propositions vont du retrait total et unilatéral à une annexion complète en passant par de nombreuses propositions de solutions intermédiaires. Pour l'heure, le statu quo prévaut sans perspectives aucunes.

Chacun sait, en dépit de la traitresse réecriture de l'Histoire par l'Unesco que ce morceau de terre appelé Cisjordanie a porté le nom de Judée et Samarie pendant plus de deux mille ans.

Chacun sait que Hébron abrite le Caveau des Patriarches où sont enterrés les Patriarches et Matriarches bibliques et que ce lieu représente le second lieu saint du judaïsme. Toute personne sensée sait que le droit à l'existence des juifs est incontournable sur cette terre, même si elle passe un jour sous autorité arabe ou musulmane. Mais chacun sait aussi qu'aucun régime arabe n'aura la capacité ni la volonté d'assurer la sécurité des juifs vivant en territoire arabe tant est féroce la haine antisémite du monde arabe.

Jérusalem-Est a été coupée du reste de Jérusalem pendant la guerre d'indépendance et a vécu sous la coupe du roi de Jordanie. Mais Jérusalem-Est est partie intégrante de Jérusalem, et abrite également le Mont du Temple qui est le lieu le plus saint du judaïsme. La vieille ville de Jérusalem, située à Jérusalem-Est, a fait l'objet d'un nettoyage ethnique à l'encontre des juifs après la guerre de 1948-1949.

En mai 1948, la Légion arabe de Jordanie a expulsé les 2000 juifs qui vivaient dans la vieille ville de Jérusalem, et a transformé le quartier juif en un amas de décombres.

Par deux fois dans le passé, les Premiers ministres Ehud Barak et Ehud Olmert ont proposé que Jérusalem-Est devienne partie intégrante du futur État Palestinien. Une offre qui n'est pas près d'être renouvelée. Les juifs savent qu'elle serait suivie d'un nettoyage ethnique qui aboutirait à nier le droit à l'existence des juifs à l'endroit précisément où ce droit est plus important que partout ailleurs.

Le droit d'exister au Moyen-Orient maintenant

Pendant la guerre d'indépendance d'Israël, les juifs ont fait l'objet d'un nettoyage ethnique à Gaza, en Cisjordanie et à Jérusalem-Est, et dans les années qui ont suivi, la purification ethnique a été généralisée à l'ensemble du monde arabe.

Les ennemis d'Israël, nombre d'entre eux étant arabes, remettent en question son droit à l'existence et nient aux juifs tout droit à l'existence sur au moins deux fronts : la menace nucléaire et l'étouffement démographique.

Le régime islamiste iranien a répété inlassablement son intention d'utiliser l'arme atomique pour rayer Israël de la carte. Mais au cas où le projet iranien « échouerait », le soi-disant mouvement « pro-Palestinien » – et sa variante Boycott, Désinvestissement et Sanctions (BDS) – a mis au point un Plan B : un État unique qui inclurait le retour des réfugiés palestiniens et de leurs descendants. Le refus du président palestinien Mahmoud Abbas et de son prédécesseur Yasser Arafat d'accepter une quelconque solution à deux États fait partie de ce plan.

Le droit d'exister ailleurs

Les antisionistes clament à qui veut l'entendre que les juifs sont des impérialistes au Moyen-Orient, et qu'ils doivent retourner d'où ils viennent comme les Anglais et les Français l'ont fait avant eux. L'analogie est bien sûr trompeuse : les juifs ont une présence au Moyen-Orient bien antérieure à celle des musulmans et des arabes.

Les juifs appartiennent-ils à l'Europe qui a tenté il y quelques décennies à peine de les exterminer tous, hommes, femmes et enfants ? Les juifs appartiennent-ils aux États-Unis peuplés uniquement d'indiens il y a quelques centaines d'années ?

Dire que les juifs « appartiennent » à ces zones géographiques-là ne relève d'aucune réalité ; c'est juste un slogan antisioniste.

Les juifs n'abandonneront pas

En tant qu'arabes, nous nous plaignons de l'humiliation infligée aux Palestiniens aux checkpoints israéliens. Nous nous plaignons qu'Israël construise en Cisjordanie sans permission palestinienne et nous nous lamentons que les Israéliens osent se défendre contre les terroristes palestiniens. Mais nous sommes nombreux également à avoir cessé de nous interroger sur ce qui a conduit à une telle situation. Combien d'entre nous avons le courage d'admettre qu'engager une guerre après l'autre pour nier le droit des juifs à l'existence, et refuser toute solution raisonnable au conflit a précisément engendré cette situation ?

C’est le fait d’avoir engagé une guerre après l'autre pour nier le droit des juifs à l'existence et refusé toute solution raisonnable au conflit, qui a engendré cette situation.

Notre message aux juifs tout au long de l'Histoire – et particulièrement quand ils ont eu la témérité de chercher à s'autodéterminer – a été clair : nous ne pouvons tolérer votre existence.

Pourtant, les juifs ne demandent que le droit d'exister et d'exister en égaux sur une terre où ils ont vécu et continuent de vivre depuis plus de 3000 ans.

De plus, nier le droit à l'existence d'un peuple est un crime aux proportions inimaginables. Nous, arabes, prétendons que notre manque de respect pour le droit des juifs à l'existence n'est pas la cause du conflit. Nous préférons clamer que tout est affaire d'« occupation » et de « colonies ». Mais les juifs voient bien comment les islamistes radicaux traitent les chrétiens et les autres minorités qui ont vécu au Moyen-Orient des milliers d'années avant que le prophète Mahomet voie le jour : Yazidis, Kurdes, Chrétiens, Coptes, Assyriens, Araméens et nombre d'autres encore. Où sont ces peuples autochtones d'Irak, de Syrie et d'Égypte maintenant ? Vivent-ils librement ou sont-ils persécutés, chassés des terres où ils ont leurs racines historiques, abattus par les islamistes ? Les juifs savent ce qui leur serait arrivé s'ils n'avaient pas eu leur propre État.

Le seul et authentique reproche que les arabes font aux juifs est d'exister. Nous voulons soit que les juifs disparaissent soit qu'ils se plient à nos caprices. Le problème est qu'ils refusent de se plier à notre bigoterie et qu'ils ne se laissent pas influencer par nos menaces et nos calomnies.

Quel individu, doté d'un brin de bon sens, peut les en blâmer ?

Related Articles

Donnez du pouvoir à votre voyage juif

Inscrivez-vous à l'e-mail hebdomadaire d'Aish.com

Error: Contact form not found.

linkedin facebook pinterest youtube rss twitter instagram facebook-blank rss-blank linkedin-blank pinterest youtube twitter instagram