Monde Juif

Le peuple juif a besoin de vos prières

13/10/2015 | par Sara Debbie Gutfreund

Ne vous laissez pas prendre au piège du « syndrome du spectateur » spirituel.

« Peux-tu imaginer ce qui se passe en Israël ? » m’a demandé ma mère lorsque je lui ai téléphoné au cours de Souccot. J’ai senti mon cœur se serrer, mon souffle se couper. Je n’avais pas du tout suivi les nouvelles pendant la fête. Ma maison était pleine d’invités ; les enfants chahutant dans les escaliers et les plats de victuailles circulant entre la Soucca et la cuisine. Et je me suis retenue de lui répondre : Ne m’en parle pas Maman. Je ne veux pas le savoir. Parce qu’une partie de moi-même ne voulait pas apprendre ce qui s’était passé.

À ce moment précis, mon petit dernier a fait irruption dans la pièce et a tiré sur ma jupe : « Maman, porte-moi. » Il s’est frotté les yeux tandis que je le prenais dans les bras et n’a pas tardé à orienter notre conversation téléphonique vers d’autres sujets moins graves. Mais après avoir récité le Chéma avec lui et l’avoir bordé dans son lit, je me suis forcée à enfin entrer dans mon bureau. Je me suis installée devant mon ordinateur et alors que le joyeux brouhaha de mes invités résonnait à mes oreilles depuis l’étage inférieur, j’ai consulté les nouvelles. Les manchettes semblaient tout droit tirées de films d’horreur. Un père et une mère abattus dans leur voiture, sous le regard impuissant de leurs enfants assis sur la banquette arrière. Un jeune homme assassiné en route pour prier au Kotel. Sa jeune épouse poignardée. Son enfant de deux ans atteint par des coups de feu à la jambe. Et le père de famille ayant volé à leur secours tué lui aussi. J’ai fermé les yeux et entendu quelqu’un m’appeler d’en bas.

« Avons-nous encore du café au goût noisette ? Maman, où es-tu ? »

J’ai lu les noms des personnes blessées et j’ai entendu mon nom résonner depuis la cuisine une deuxième fois. Puis une troisième fois.

« Maman ! » suivi de près par : « Quelqu’un sait où Maman est partie ? »

J’ai éteint mon ordinateur. J’ai fermé la porte de mon bureau. Que puis-je faire de toute manière ? me suis-je surprise à penser. Certes, je pouvais prier, mais tout le monde entier priait pour les victimes, pour la situation, pour les titres de presse cauchemardesques qui empiraient de jour en jour. Pourquoi ma prière y changerait-elle quelque chose ? Je suis retournée en bas, me laissant distraire par les petits caprices d’invités en quête de café, d’enfants dévorant des biscuits et jouant aux cartes dans la Soucca, d’une vie ô combien éloignée de la peur grandissante qui s’abattait  à chaque coin de rue en Israël.

Mais tandis que je fouillais le garde-manger à la recherche de café au goût noisette, mon cœur saignait. Pour chaque Juif qui avait été blessé. Pour ces vies innocentes qui avaient été fauchées de façon si cruelle. Pour ces enfants devenus subitement orphelins. Pour ces parents, amis et familles des victimes déchirés par la douleur. Pour la peur qui s’infiltrait insidieusement dans notre Terre bien-aimée.

Au cours des jours suivants, mon portable a été inondé de messages et d’emails urgents appelant à réciter des psaumes et à se réunir pour prier en faveur d’Israël. Et les nouvelles ont continué à pleuvoir. D’autres attaques au couteau. Tel-Aviv. Afula. Jérusalem. Des rues que j’avais arpentées tant de fois avec mes enfants. Des endroits que j’avais toujours considérés hors danger désormais couverts de sang juif. Mais je n’y peux rien, ai-je de nouveau pensé. Je n’habite pas là-bas. Et il y a tant de choses à faire en ce moment. Je ne peux pas y penser maintenant.

Pourtant, toutes les occupations auxquelles je m’affairais me donnaient l’impression d’être couvertes par un voile grisâtre. Les excursions que nous faisions. Les plats que je concoctais. Et tout me semblait tellement lourd, tellement camouflé sous un sombre chagrin inexprimé, parce que je ne priais même pas. Je comptais sur quelqu’un d’autre pour prendre le temps de le faire. Pour articuler les mots. Pour implorer de l’aide. Et puis soudain, j’ai pensé au syndrome du spectateur, le phénomène qui se produit lors d’une situation d’urgence quand tout le monde assume que quelqu’un d’autre réagira. Que quelqu’un d’autre alertera les pompiers. Que quelqu’un d’autre appellera la police. Que quelqu’un d’autre aidera l’enfant perdu.

Et tandis que je ramassais une décoration de la Soucca tombée à terre, qui se trouvait être un miroir en forme de cercle orné de la prière « Sauve Ton peuple et bénis Ton héritage, » j’ai vu mon propre reflet. Et j’ai tenu ce miroir entre mes mains, observant mes larmes ruisseler telles des gouttes de pluie tombées des cieux. Puis je l’ai reposé soigneusement sur la table, j’ai fermé les yeux et j’ai commencé à prier.

C’est à ce moment que j’ai compris que le syndrome du spectateur ne se produit pas seulement dans la sphère physique. Il nous guette également dans la sphère spirituelle. Nous oublions que chacune de nos prières importe. Nous oublions que chacune de nos larmes aide. Nous oublions que chaque Juif, sans exception, a un rôle à jouer.

Toi aussi tu as un rôle à jouer. Tu peux prier. Et il n’y a aucune prière comme la tienne. Aucune larme comme les tiennes. Le peuple juif a désespérément besoin de toi maintenant. Et aucune parole ni prière ne peuvent remplacer les tiennes.

Peu importe l’endroit où nous vivons. Prier, défendre et soutenir Israël est un impératif qui concerne chaque Juif. Faites des dons pour aider les victimes. Élevez-vous contre la diffamation d’Israël décrit comme un agresseur alors que nos frères sont attaqués à chaque coin de rue. Les nouvelles pleuvent. Ne soyez pas indifférents à la souffrance d’un autre Juif. Prenez position maintenant. Priez maintenant. Ne soyez pas un spectateur spirituel.

Israël a besoin de l’aide, des prières et de la sollicitude de chaque Juif. « Sauve Ta Nation et bénis ton héritage. » Prenez le miroir et observez la personne dont le peuple juif ne peut se passer. Vous-même.

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