Monde Juif

Tuerie au Musée juif de Bruxelles

25/05/2014 | par Yvette Miller

Comment réagir face à la déferlante antisémite qui ravage l'Europe ?

Décidément, la vie juive en Europe vire à l'insoutenable...

Samedi 24 mai, un individu armé a pénétré dans le Musée juif de Belgique et y a ouvert le feu, faisant 4 morts. Parmi les victimes, on compte un employé du musée de 23 ans, un couple de touristes israéliens d’une cinquantaine d’année habitant Tel Aviv, ainsi qu'un volontaire du musée. Le suspect interpellé peu de temps après le crime a fini par être relâché, et la police est actuellement à la recherche de deux hommes aperçus à proximité de la scène du crime.

Dans les heures suivant cet attentat, les autorités belges se sont empressées de condamner aussi bien les meurtres que le climat antisémite général qui a conduit à ce crime. Le ministre de l’intérieur belge a aussitôt annoncé un renforcement des mesures de sécurité dans tous lieux fréquentés par la communauté juive. Le premier ministre Elio Di Rupo a pour sa part déclaré tout son soutien à la communauté juive de Belgique qui compte 42 000 Juifs, affirmant que toute la nation belge est « unie et solidaire face à cette attaque odieuse dans un lieu culturel juif ».

Si de telles déclarations sont bienvenues, elles ne suffisent visiblement pas à apaiser les craintes des Juifs belges ; en effet durant les dernières années, la Belgique a été le théâtre d’un antisémitisme croissant, avec une hausse de 30% des actes recensés.

Selon le Premier ministre israélien Binyamine Netanyahou, cet attentat est « le résultat de l’incitation à la haine permanente contre les Juifs et Israël.

« On continue d'entendre des calomnies et des mensonges contre l'Etat d'Israël sur le sol européen alors même que les crimes contre l'humanité et les actes meurtriers commis dans notre région sont systématiquement ignorés », a déclaré samedi soir le Premier ministre israélien dans un communiqué.

Raya Kalenova, secrétaire générale adjointe du Congrès juif européen a pour sa part confirmé que le moral de la communauté juif en Belgique était « très, très bas. Les gens ne prennent même plus la peine de signaler les attaques antisémites. Ils trouvent cela inutile et ne se sentent pas protégés. L’atmosphère générale n’est vraiment pas bonne en Belgique, notamment à cause du sentiment anti-israélien. »

Un sentiment qui ne fait que s’accentuer. Trois semaines avant cet attentat fatal, Bruxelles a accueilli un congrès anti-juif organisé par le député foncièrement antisioniste Laurent Louis. Ce rassemblement, qui a réuni des négationnistes et le sinistre comédien Dieudonné, a été interdit par les autorités mais il a tout de même réussi à attirer des centaines de manifestants avant d’être dispersé par les forces de l’ordre. Qui plus est, à l’heure de l’attaque, Bruxelles accueillait un autre évènement anti-israélien, un concert et concert au Parc du Cinquantenaire où de virulentes dénonciations de l’État juif ont été entendues.

Alors que nous pleurons les victimes de la tuerie de Bruxelles, nous sommes en lieu de nous demander ce que nous pouvons-nous faire pour combattre le climat de haine qui ravage les communautés juives à travers l’Europe et au-delà ? Comment pouvons-nous porter le deuil pour ces quatre victimes, assassinés au cœur d’une grande capitale européenne pour le simple fait d’être nés Juifs ?

Permettez-moi de partager avec vous cinq suggestions

1. S’unir comme un seul homme

La fusillade du Musée juif de Bruxelles nous rappelle que, quelle que soit notre nationalité, nous faisons partie du peuple juif. Ces victimes sont nos frères et sœurs. Leur tragédie est la nôtre.

2. Faire une bonne action à la mémoire des victimes

Dans le judaïsme, on réagit à la tragédie en faisant du bien autour de nous. Quand nous voyons le mal se manifester dans le monde, la Torah nous enjoint d’augmenter la bonté et la justice.

Pour le mérite de l’âme des victimes de l’attentat, essayons de prendre sur nous l’accomplissement d’une nouvelle mitsva comme allumer les bougies de Chabbat ou lire un texte juif.

3. Combattre la haine par la fierté

La meilleure défense contre l’antisémitisme consiste à ne pas avoir peur de se rapprocher du judaïsme et d’en apprendre plus sur notre tradition. Accomplissons un geste pour approfondir notre relation avec le judaïsme, Israël et le peuple juif aujourd’hui, à la mémoire des victimes de Belgique qui furent tuées parce qu’elles étaient juives.

4. Défendre le peuple juif et Israël

N’ayez pas peur d’appeler l’antisémitisme par son vrai nom : une haine irrationnelle du peuple juif. Quand vous entendez des gens faire preuve de double standard à l'encontre de l’État juif, ou calomnier le peuple juif ou une pratique, défendez-vous haut et fort.

Ne cherchez surtout pas des raisons logiques pour justifier de tels actes. Rien ne peut justifier le meurtre de personnes innoncentes.

5. Faire du volontariat dans sa communauté

Pour le mérite des victimes de l’attentat de Bruxelles, pourquoi ne pas vous rapprocher de votre communauté juive locale et de consacrer un peu de temps aux personnes qui ont besoin d’aide.

L’union fait la force ! En prêtant main forte à ceux qui sont dans le besoin, nous répandons le bien autour de nous et nous nous sentons aussitôt plus forts, plus unis, plus soudés!

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