Réussir ses rencontres

Les rencontres en quatre questions

13/04/2014 | par Gary Tolchinsky

Célibataire à durée indéterminée ? Dans l’esprit de Pessah, voici quatre questions cruciales à méditer pour que votre prochaine rencontre soit différente des autres !

« Chaque phase de votre existence doit être vécue pleinement. Peut-être n'êtes-vous qu'en transit vers une destination qui vous parait plus importante – quoi qu'il en soit, il y a une raison précise à votre présence ici et maintenant. » (Rabbin Tsvi Freeman)

Je suis ce qu’on appelle un « célibataire à durée indéterminée », et je recherche l’âme sœur depuis bien plus longtemps que je ne veux l'admettre. J’en suis donc arrivé à la conclusion qu'il devait y avoir plus de sens à rechercher l'âme sœur qu'à finalement la trouver.

Aussi important soit le but final de trouver sa partenaire pour la vie, j'ai pris la ferme décision de découvrir la raison d'être du processus de recherche lui-même. Ne pas en trouver signifierait à terme un glissement vers la négativité, le manque de confiance en moi et le désespoir.

Pendant la nuit de Pessah, on évoque la naissance du peuple juif au travers des « Quatre questions » de la Haggada. En s'interrogeant sur la différence entre la nuit du Séder et les autres nuits, nous nous retrouvons plongés dans les thèmes principaux de notre libération d'Égypte.

C'est pourquoi, fidèle à l'esprit de Pessah, j'ai décidé d'offrir à mes « compagnons de célibat » quatre questions qui, je l’espère, leur permettront de sortir grandis de leurs rencontres, quand bien même elles s’avèreraient infructueuses. Certes cette démarche ne vient pas renier les sentiments de souffrance et de frustration naturels et légitimes inhérents à cette quête qui semble sans fin. Mais elles peuvent justement offrir un sens à ce stade parfois douloureux de la vie.

1. Que puis-je offrir à l’autre ?

Lorsqu'on évoque le fait de faire un acte de 'hessed – de faire du bien à autrui – on s’imagine participer à une distribution de colis pour nécessiteux, faire une visite aux malades ou rendre service à un ami. Même si ces actions exigent un investissement non négligeable en terme d'argent ou de temps, on en tire généralement un sentiment d'épanouissement fort agréable, par la satisfaction d'avoir aidé autrui et d'avoir été fidèle à une valeur cardinale à nos yeux.

A priori, on n'imagine pas que le fait de se rendre à une rencontre matrimoniale puisse être un acte de 'hessed. On s'y rend dans l'idée d'y trouver l'âme sœur, donc d'entamer une relation sentimentale, et pourquoi pas, de passer un moment temps agréable ce faisant.

Si cette finalité est bien évidemment importante, une telle rencontre est aussi une formidable opportunité de témoigner du respect et de l'attention à la personne rencontrée. Et les modalités varient selon chacune bien entendu. Parfois, le simple fait d'offrir un bon dîner au restaurant et d'écouter attentivement mon interlocutrice peut lui faire un bien fou après une dure semaine de travail, et même lui remonter le moral. Ou bien la personne peut évoquer un souci qu'elle rencontre chez elle ou au travail, et je peux lui proposer une solution entendue lors d'un séminaire d'études juives. Cela peut même aller jusqu'à un approfondissement de ma émouna (NDT : foi en Dieu), si nous nous mettons spontanément à évoquer des thèmes plus spirituels, qui viennent de fait transcender l'objet premier de la rencontre.

2. Que puis-je apprendre de l’autre ?

Cette question est jusqu'à un certain point le pendant de la première, même si les deux ne sont pas toujours liées. Paradoxalement, il se peut fort que la plus longue conversation entre quatre yeux de toute ma semaine sera celle que je mènerai avec une jeune femme que je n'ai jamais vue et que je ne reverrai peut-être jamais... De fait, outre le but le plus évident de cet entretien, à savoir me marier, je m’efforce de considérer la candidate qui me fait face comme un messager susceptible de m'apprendre des choses sur moi-même, et qui me seront grandement utiles dans la vie.

Je me souviens par exemple d'une conversation avec une jeune femme qui faisait partie d'un groupe pratiquant une technique spécifique de méditation pour mieux se rapprocher de Dieu. Je dois dire que cet échange a éclairé mes lanternes et résonne encore en moi jusqu'à aujourd'hui. Une autre jeune femme rencontrée dans le cadre d'un chidoukh parlait du conflit au Moyen-Orient avec tellement de passion que je me suis mis à réfléchir sur la valeur de mon propre engagement en faveur d'Israël. D'autres demoiselles m'ont donné des conseils informels sur la conduite de ma carrière professionnelle (ce qui vous laisse deviner que la rencontre était peu sentimentale…), ou ont éclairé ma vision des choses sur d'autres thèmes.

3. Pourquoi suis-je ici ?

Bien entendu, le but d'une rencontre matrimoniale est de mieux connaitre notre partenaire. Mais peut-être n'est-ce qu'un « vernis » qui cache d'autres réalités. Je m'explique : il m'est arrivé plus souvent qu'à mon tour de féliciter le chef du restaurant où se tenait la rencontre, et de lui souhaiter bonne chance pour l'avenir. Peut-être avait-il justement besoin d'entendre un mot d'encouragement pour combattre sa légitime anxiété sur le devenir de son entreprise ? Une autre fois, j'avais rendez-vous avec une demoiselle à l'autorité portuaire de New-York (j'admets bien volontiers qu'il est des endroits beaucoup plus romantiques…). Tout à coup nous tombâmes sur un de mes amis qui n'arrivait pas à trouver sa fille dans le terminal. La jeune femme et moi-même lui avons immédiatement prêté main forte pour qu'il retrouve son enfant.

Au final, il faut bien reconnaitre que toute rencontre matrimoniale se situe au cœur d'autres situations et au contact d'autres personnes. Peut-être que nous avons été « destinés », avec notre partenaire d'une rencontre, pour faire la différence dans la vie de tiers, d'une manière qu'aucun d'entre nous auraient pu prévoir.

4. Comment puis-je m'épanouir ?

Je prie chaque jour Dieu d'accorder Sa grâce dans plusieurs domaines : envoyer la guérison aux malades, du travail aux chômeurs, et d'exaucer mes besoins personnels quotidiens. Bizarrement, si je souffre d'une rage de dents, ma prière sera d'une intensité bien supérieure à la moyenne ! Pour autant, dans les jours « ordinaires », mes prières les plus recueillies sont bien celles qui demandent de trouver mon âme-sœur. Ce faisant, j'ai été forcé de me demander ce que je veux vraiment de la vie, et les valeurs qui sont capitales à mes yeux. J'ai développé ma confiance en Dieu tout en m'investissant dans des efforts raisonnables (au lieu d'être inscrit sur 23 sites web de rencontre et d'assister chaque soir à des soirées de rencontres !). J'ai finalement réalisé que Dieu est bien la seule source de mon avenir matrimonial ; Il décide de qui sera mon âme sœur et de quand je la rencontrerai.

Sur un plan interpersonnel, je sens que la vie me teste pour voir si je peux "assumer" être la personne que je veux être. Quand un couple juif se marie, les amis leur lancent de chaleureux « Mazal Tov ! » En attendant ce moment suprême, la plupart d'entre nous devraient se contenter de mazal tov intérieurs à chaque fois qu'ils passent victorieusement des tests que personne d'autre qu'eux ne peut connaitre :

  • Sais-je résister à la tentation de dire à mes amis comment j'ai été mal traité (à mon humble avis) par une femme et d'énumérer tous ces défauts, même si cela ne sert aucun but constructif ?
  • Sais-je résister à cette grossière tentation de planter la conversation avec une jeune femme lors d'une soirée de célibataires, pour pouvoir traverser la pièce et aborder vers une autre jeune femme qui m'intéresse plus ?
  • Suis-je capable de rester attentif, courtois et agréable avec une jeune femme pour laquelle j'ai réalisé après 5 petites minutes de discussion que nous n'avons aucun atome crochu ?
  • Ai-je le courage et l'honnêteté de ne pas poursuivre une relation qui pourrait être agréable mais sans aucun avenir tangible au regard des valeurs que je recherche ?

A mesure que le Séder avance, ses Quatre questions vont permettre au peuple juif libéré d'Égypte de développer une vraie relation avec Dieu quelques semaines plus tard au mont Sinaï. Je forme des vœux fervents et je prie pour que cette nuit du Séder, ceux qui cherchent un partenaire dans la vie puissent répondre aux questions ci-dessus d'une manière significative. Ce faisant, nous pourrons gagner la liberté de mieux communiquer avec les autres et avec Dieu.

Related Articles

Donnez du pouvoir à votre voyage juif

Inscrivez-vous à l'e-mail hebdomadaire d'Aish.com

Error: Contact form not found.

linkedin facebook pinterest youtube rss twitter instagram facebook-blank rss-blank linkedin-blank pinterest youtube twitter instagram