Les 48 Voies de la Sagesse

Voie n°33 : Remplir ses obligations

14/02/2012 | par Noa'h Weinberg

Remplir ses obligations aide à développer son potentiel et est la base de l’estime de soi.

Beaucoup de gens se plaignent des obligations comme d’un fardeau pénible. Mais remplir ses obligations aide à développer son potentiel et est la base de l’estime de soi.

Les êtres humains recherchent le plaisir. La plupart des gens recherchent le plaisir dans la carrière, les vacances, les voitures ou les maisons. Dans notre génération, beaucoup de gens se plaignent des obligations comme d’un fardeau pénible. C’est peut-être la raison pour laquelle les gens attendent si longtemps pour se marier. Imaginez que vous soyez assailli par les responsabilités et les enfants à soutenir ! 
 
C’est une approche superficielle. Il est certes difficile d’assumer ses obligations, mais c’est un plaisir immense de faire ce qu’il y a à faire. Vous développez votre potentiel. Cela a du sens, c’est un réel plaisir. Cela donne de l’énergie. 
 
La Voie n°33 s’intitule Ohev ‘et ha'tsedakot – littéralement "aime la droiture." Une fois que vous réalisez le plaisir de remplir vos obligations, il est plus facile de les assumer. Et puisque de toute manière vous devez les assumer autant le faire avec plaisir !

 
LES BONNES ACTIONS AU BON MOMENT

 
Voici un exemple qui illustre la façon dont remplir ses obligations peut devenir un plaisir, malgré la lourde responsabilité  : 
 
Vous êtes dans une file d’attente au supermarché et le caissier vous rend trop de monnaie. Alors, vous souriez fièrement et vous rendez ce qui est en trop. 
 
Comment vous sentez-vous ? 
 
Comme un être responsable. Vous avez fait la bonne action. Vous êtes une bonne personne. 
 
Imaginez à quel point ce plaisir est intense. Un petit détail vous donne le sentiment d’être grand. Vous vous êtes retenus de grappiller quelques centimes. Quelque chose de si élémentaire vous transforme en héros. 
 
Maintenant imaginez être assis sur un banc dans un parc. Un individu passe devant vous et une enveloppe tombe de sa poche. Vous vous écriez, "Excusez-moi, monsieur, vous avez fait tomber une enveloppe."  
 
Il répond, "Mince, vous m’avez sauvé la vie. Je n’arrive pas à y croire. Savez-vous ce que contient cette enveloppe ? Toutes mes économies ! Si je les avais perdues, je serais devenu fou furieux !" 
Maintenant comment vous sentez-vous ? 
 
Incroyable ! Vous ne venez pas simplement de rendre un peu de monnaie, vous avez pratiquement sauvé la vie d’un individu ! 
 
La leçon est que s’il est plaisant de remplir une obligation facile, c’est une énorme satisfaction d’assumer des obligations difficiles !

 
CORPS / ÂME

 
Qu’est-ce qui fait que nous voyions les obligations comme une cause de dépression ou comme une satisfaction ? Cela dépend de la façon dont nous nous percevons comme « corps » ou comme « âme ». 
Le corps n’aime pas les obligations, parce qu’elles réclament des efforts. Le corps préfèrerait être en vacances. 
 
L’âme tire profit des obligations. Cela lui donne un sentiment d’importance, de dignité, d’éternité. 
 
Représentez-vous ce qui est important dans la vie. Quand vous aurez cette clairvoyance, vous aurez la volonté d’ignorer les plaintes du corps – et d’écouter le désir ardent de l’âme. Et ensuite vous vous identifierez au désir de l’âme pour remplir vos obligations.

ETRE BON, C’EST VOUS FAIRE UNE FAVEUR

 
Pourquoi est-ce si difficile d’être “bon” ? Parce que la perception de soi comme « bon » est un besoin fondamental de tout être humain. C’est ce respect de soi et d’estime de soi qui procure l’énergie de vivre. Si une personne ne pense pas être “bonne”, elle perd l’essentiel de son désir de vivre. 
 
Pensez à cela : quand vous aidez une vieille dame à traverser la rue, le sentiment de satisfaction que vous ressentez est bien plus grand que le bénéfice direct qu’elle en tire ! Sachant toute l’énergie dont nous bénéficions à faire une bonne action, il est étonnant que les gens ne courent pas à longueur de journée pour fournir de l’aide !

Imaginez-vous en vacances à New-York, contemplant le paysage dans une de ces excursions en bateau autour de l’île de Manhattan. Alors que vous admirez la Statue de la Liberté, un des passagers tombe du bateau. Il ne sait pas nager ... il se noie. Alors vous plongez dans l’East River – pleine d’ordures, de poissons morts – mais vous n’en avez cure, vous essayez de sauver une vie. Vous l’empoignez, il lutte ... vous plongez sous l’eau sombre. Finalement il arrête de lutter, mais il est lourd comme du plomb. Vous le poussez de toutes vos forces ... vous suffoquez, l’eau sent mauvais.  
 
Finalement, après une éternité, vous le sortez de l’eau sur la berge. Des gens sont présents pour donner un coup de main, et une ambulance emporte le noyé à l’hôpital. Grâce à D-ieu, il est vivant, toussant et crachant un peu d’eau sale, mais il va s’en sortir. Vous rentrez à l’hôtel et prenez une douzaine de douches pour vous débarrasser de la vase et de l’odeur de poisson pourri. Vous vous dites, "Je ne reviendrai jamais ici pour le reste de ma vie !" 
 
Maintenant 30 ans plus tard, quelles sont vos vacances les plus mémorables ? C’était la fois où la personne est tombée du bateau et que vous avez sauvé une vie !

En fin de compte, réaliser l’action adéquate reste le plus grand des plaisirs. 
 
L’enjeu, par conséquent, est de se concentrer sur les bénéfices procurés par remplir ses obligations. Plutôt que de simplement "vous jeter à corps perdu" dans une obligation, anticipez-la sous un angle positif. Demandez-vous : "Que vais-je retirer comme plaisir de cette action ?"  
 
Ensuite, prenez le temps de goûter à ce plaisir. Mémorisez ce sentiment de façon à vous le rappeler la prochaine fois.  
 
Comme conseil pratique, planifiez vos bonnes actions. Appelez un ami qui a besoin qu’on lui remonte le moral ou proposez de faire les courses à l’épicerie pour une personne malade ou faites des recherches pour aider quelqu’un à trouver du travail. Quand vous faites ces choses, ne sentez-vous pas votre respect de soi grandir ?  
 
Se percevoir comme "bon" est le carburant qui remplit notre réservoir et qui nous propulse hors du lit le matin. Ne faites pas comme celui qui essaie d’être bon. Il vous écrasera irrésistiblement !

DROITS / DEVOIRS

A l’époque, l’idée de responsabilité civique était une valeur partagée dans la société américaine. Mais aujourd’hui nous vivons dans une société où chacun se sent concerné par ses droits : "Que peut-on faire pour moi ? Comment puis-je en tirer profit ?" 
 
Cependant, la perspective juive considère toujours le point de vue de la responsabilité. Par exemple, quand le Talmud discute des dommages de propriété, il établit toujours la loi dans les termes : "Chimon est responsable de payer à Levi," plutôt que sous la forme "Levi a le droit de prendre telle somme de Chimon."  
 
Les Sages disent : "Celui qui fait une bonne action qui a été ordonnée est plus grand que celui qui le fait volontairement." Pourquoi ? Parce que lorsque vous êtes contraint, votre désir d’indépendance renforce votre résistance. Ainsi lorsque nous triomphons pour réaliser une bonne action, nous grandissons grâce à elle. 
 
Il est important d’éduquer un enfant à remplir ses obligations depuis le plus jeune âge. Pour lui permettre de tirer profit de l’expérience, marquez une pause une fois que l’enfant a fait une bonne action et demandez-lui ce qu’il ressent. Puis demandez-lui, "Voudrais-tu vendre ce plaisir pour un euro ?" Sans façon ! Ceci démontrera à l’enfant la grande valeur de réaliser des bonnes actions. 
 
Faites une liste de vos obligations envers le genre humain, D-ieu, la société, la famille, les amis, les professeurs ou soi-même. Puis prenez plaisir à les réaliser.

 
LES DEVOIRS LES PLUS PROFONDS

 
Le judaïsme dit que notre plus grande obligation est de devenir grand. D-ieu nous a donné les outils et nous ne devons pas les gaspiller. 
 
C’est la raison pour laquelle la sagesse est une obligation. La sagesse est l’eau qui nous aide à grandir. Sans elle, nous sommes desséchés. Pour beaucoup de gens, la lutte principale n’est pas de "faire la bonne action," mais plutôt ne pas être sûr de ce qu’est une bonne action ! 
 
La joie est aussi une obligation. Les sociétés occidentales pensent que le bonheur est optionnel. ("Si je veux être déprimé, c’est mon choix !") En réalité, être heureux est une chose que l‘on doit à ceux qui nous entourent. Lorsqu’une personne vit dans la joie et l’optimisme, son énergie se répand. Inversement, une personne malheureuse diffuse la tristesse. 
 
Imaginez ce que vous ressentiriez si vos parents ou vos amis étaient toujours tristes. Cela ne vous déprimerait-il pas ? Alors travaillez à donner de la joie aux autres, de la même manière que vous voudriez qu’on vous en donne.

 
EN QUOI "REMPLIR SES OBLIGATIONS" EST UNE VOIE VERS LA SAGESSE ?

 

 
- Pour être une personne bonne, vous devez ressentir de la joie d’être bon. 
 
- Les obligations sont plus faciles à réaliser quand vous ressentez le plaisir de faire la bonne chose. 
 
- Faire la bonne chose est une expérience spirituelle, un plaisir de loin plus grand que le succès matériel. 
 
- Après une tâche ardue, prenez le temps de réfléchir sur votre sentiment de grandeur. 
 
- Les obligations nous aident à renforcer notre potentiel. 
 
- Les obligations sont inévitables dans la vie, alors prenez y plaisir !

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