Spiritualité

Voie n°36 : Savoir gérer la pression sociale

14/02/2012 | par Noa'h Weinberg

Ne perdez pas votre temps à essayer d’impressionner les autres, car même si vous parvenez à les convaincre de votre importance, en êtes-vous bien convaincu vous-même ?

Ne perdez pas votre temps à  essayer d’impressionner les autres, car même si vous parvenez à les convaincre de votre importance, en êtes-vous bien convaincu vous-même ?

J’ai connu un jeune homme qui parlait toujours en inclinant toujours légérement la tête de côté car quelqu’un lui avait dit, un jour, que de profil, il ressemblait à un acteur célèbre. Mais la plupart des gens ne se disaient pas qu’il avait un profil d’acteur, ils pensaient plutôt qu’il ne tournait pas très rond.

C’est un exemple de ce qui arrive lorsque le désir de faire bonne impression sur les autres conditionne toutes nos actions. Se prévaloir de ses réussites fait partie de la nature humaine. Lorsque nous avons quelque raison d’être fiers de quelque chose, nous tenons à le faire savoir. Vous pourrez le vérifier lors de prochaines conversations : voyez la rapidité avec laquelle votre interlocuteur (ou vous-même) commence à vous parler de ses succès personnels.

A quoi est dû ce désir d’en imposer aux autres ? L’être humain a besoin de reconnaissance, mais quelquefois, nous ne nous sentons pas à la hauteur de nos ambitions, et nous avons besoin de nous sentir confortés par l’opinion des autres.

Si les autres vous font des compliments, vous allez peut-être commencer à les croire. Un acteur qui prend à la lettre ce que lui écrivent ses admirateurs est en grand danger. Parce que son succès repose sur un château de cartes, et qu’il risque de tomber de haut.

Trop rechercher le respect des autres, c’est reconnaître que l’on n’a pas suffisamment confiance en soi-même. Cela revient à penser : « je ne vaux peut-être pas grand-chose, mais si j’arrive à persuader les autres du contraire, c’est que je ne suis pas si nul que ça ». Raisonner ainsi, c’est vouloir faire passer des bijoux en « toc » pour de l’or : ils en ont la couleur et le brillant, mais ils sont sans valeur. Et au fond de soi, on a l’impression d’être un faussaire.

La Voie de la Sagesse N°36 est : mitra’hek min hakavod, c’est-à-dire : tiens-toi à l’écart des honneurs. Elle nous apprend à ne pas rechercher l’estime des autres mais à nous efforcer de la trouver en nous-mêmes. Essayez de définir ce qui vous paraît donner un sens à votre vie et servez-vous en comme d’un guide en vue d’un certain dépassement de vous-même. Les gens qui sont en harmonie avec eux-mêmes n’ont pas besoin de la reconnaissance publique pour s’estimer à leur juste valeur.

Nous avons là un conflit classique entre le corps et l’âme. Le corps se satisfait de l’illusion que les autres nous accordent une certaine importance. Mais l’âme,elle, ne se contente pas de quelque chose d’aussi superficiel. Le corps dit : «Profitons de notre importance temporaire ». L’âme dit : « Faisons en sorte que cette importance soit réelle ». Le corps recule devant les difficultés que cela implique. L’âme sait ce qu’il convient de faire. 
 
Soyez libres de vos opinions

Si vous dépendez de l’opinion des autres pour vous déterminer, vous serez vite semblable à une feuille que le vent agite et oriente en fonction des modes passagères auxquelles vous serez soumis.

Si vous avez confiance en votre valeur personnelle, vous serez mieux préparés à suivre vos propres opinions plutôt que celles émanant de la société.

Dieu dit des Juifs que c’est « un peuple à la nuque raide », ce qui est une bonne et une mauvaise chose. C’est une mauvaise chose car cela signifie être obstiné et peu disposé au changement. Mais c’est également une bonne chose, car c’est savoir tenir bon et résister aux modes et aux tendances passagères. Si les Juifs n’avaient pas été un peuple à la nuque raide, ils n’auraient pas survécu jusqu’aujourd’hui.

 
Nous souhaitons tous la réussite et le succès, il n’y a rien de plus normal. Mais nous ne devons pas vivre pour les autres. Nous devons nous garder de choisir une carrière, un style de vie ou même nos loisirs en ayant uniquement en vue les conventions sociales. Vous voulez être quelqu’un de bien ? Alors, conduisez-vous bien. Pas pour vous attirer le respect et l’attention des autres, mais parce que vous voulez que votre vie ait un sens et que vous voulez vous réaliser pleinement, sans tenir compte de l’effet produit éventuellement sur les autres.

Soyez sans crainte. Lorsque l’on suit sa propre voie, il se peut qu’au début, il y ait une réaction de rejet de la part des autres, mais vous pourrez au moins vous endormir la conscience tranquille en sachant que tôt ou tard, la vérité prévaudra. 
 
Interrogez-vous sur vos motivations

Assurez-vous que les choix que vous faites correspondent bien à ce que vous souhaitez profondément et ne tiennent pas compte d’un quelconque effet que vous chercheriez à produire sur les autres. Posez-vous toujours la question :  
« Quelle est ma motivation ? ». Vous avez, par exemple, choisi de passer vos vacances en Europe. Avez-vous réellement envie de visiter l’Europe, ou bien pensez-vous déjà au succès que vous vaudra le récit de vos aventures auprès de vos amis ?

Voici quelques exercices pratiques auxquels vous pouvez vous livrer :

1. Faites la liste des différents domaines qui suscitent habituellement l’admiration des autres : la richesse, la force, l’habileté, l’éducation, l’intelligence, la carrière, la santé, le sport. Y a-t-il des choses plus importantes qui mériteraient de figurer sur la liste ?

2. Faites la liste de ce que vous faites pour impressionner les autres. Pourquoi pensez-vous que les choses que vous avez énumérées vous font paraître important ?

3. Demandez-vous pourquoi vous éprouvez le besoin d’impressionner les autres. A quoi pensez-vous finalement parvenir en agissant ainsi ?

Etes-vous impressionné  ?

La vantardise de certaines personnes est criante : « Regardez-moi », semblent-ils dire, « Ne suis-je pas quelqu’un de bien ! ».

Le judaïsme affirme que celui qui accomplit une bonne action et s’en vante n’en sera pas récompensé. Supposons que vous ayez entendu parler d’une veuve et de ses enfants qui ont à peine de quoi subsister. Vous allez lui apporter de la nourriture, vous occuper d’elle, et la remettre d’aplomb sur le plan financier. Si vous commencez à vous vanter de ce que vous avez fait, vous n’aurez fait que vous servir de cette bonne action pour gonfler votre ego.

Les gens se méfient généralement de ceux qui « en font trop ». Et les honneurs ont la bizarre propriété de fuir ceux qui les recherchent à tout prix.

On dit dans le judaïsme que lorsque vous faites une bonne action, les seuls qui doivent en avoir connaissance sont Dieu et vous. Ne craignez rien: Dieu saura trouver le moyen de vous récompenser largement.

Jouer un rôle

Il n’y a rien de plus destructeur que de vouloir jouer un rôle pour se poser auprès des autres. Nous cherchons à nous conformer au goût des autres en jouant à être ce que nous ne sommes pas. Avez-vous remarqué à quel point votre personnalité peut se modifier en fonction de vos différents interlocuteurs ? Au gymnase, nous jouons les sportifs, avec nos amis, le bon copain toujours prêt à plaisanter, avec notre patron, le type sérieux sur qui on peut compter. On peut ainsi endosser dix ou vingt rôles au cours de la journée !

Examinez les différentes images de vous que vous projetez , et essayez de les décrire. Vous verrez que parfois, il vous arrive de jouer des rôles contradictoires, et là est le danger, car en endossant successivement des personnalités différentes, on finit par ne plus savoir qui on est réellement.

Méfiez-vous de la pression exercée par les médias et du désir de se conformer aux modéles qu’ils véhiculent. Peut-être souhaitez-vous inconsciemment ressembler au cow-boy Marlboro ? Demandez-vous sincèrement : « Ne suis-je pas en train de jouer un rôle ? Est-ce vraiment ainsi que je veux être ? ».

Qui êtes-vous réellement ?

Des rôles positifs

Jouer un rôle peut avoir un aspect positif. On peut ainsi permettre à des qualités latentes de s’extérioriser, car lorsque nous jouons un rôle de manière positive, cela peut stimuler notre moi intérieur.

Choisissez un rôle qui vous convienne et pensez-y dans tous les actes de la vie quotidienne. Supposons que vous vouliez devenir quelqu’un de vraiment « bien dans sa peau ». Commencez par faire semblant d’être gai, souriant, amical , recherchant la compagnie des autres. Vous verrez que votre corps s’y habituera et que le personnage que vous aviez commencé à jouer finira par devenir votre vraie nature.

Vous pouvez vous demander : quelle différence y-a-t-il entre jouer un rôle vis-à-vis des autres ou vis-à-vis de soi-même ? La réponse est que jouer un rôle pour permettre à son potentiel intérieur de se réaliser est un exercice positif, alors que prétendre être ce qu’on n’est pas, uniquement pour recevoir des compliments ne l’est pas. C’est si vrai qu’on se sent souvent honteux lorsqu’on a voulu épater les autres en jouant à être ce qu’on n’est pas, alors que lorsqu’on a recours au même procédé pour essayer d’améliorer sa personnalité, on se sent au contraire meilleur.

Le jeu de rôle peut avoir une autre application positive : préparer à l’avance une stratégie en vue d’une situation que l’on prévoit difficile. Si vous devez, par exemple, prendre la parole en public, entraînez-vous devant une glace pour trouver le ton et les attitudes justes. Ou bien, si vous avez tendance à vous heurter avec votre patron, essayez de simuler des discussions afin de réduire les affrontements et la tension. Vous vous épargnerez, ainsi qu’aux autres, beaucoup de contrariétés et de souffrance. 
 
En quoi « savoir résister à la pression sociale » nous fait progresser sur la Voie de la Sagesse ?

- Ne cherchez pas à tout prix à vouloir être reconnu. 
- Chercher l’approbation des autres c’est renoncer à faire l’effort de se dépasser soi-même. 
- Si vous avez besoin de l’opinion des autres pour savoir qui vous êtes, vous devriez peut-être vous interroger pour savoir en quelle estime vous vous tenez. 
- Lorsque vous agissez pour impressioner les autres, vous sentez en vous-même un vide intérieur. 
- Posez-vous la question : Si j’avais le choix, est-ce que je préfèrerais être célèbre et malheureux, ou heureux mais inconnu ? 
- Lorsque vous ressentez le besoin de vous mettre en avant, demandez-vous qui vous cherchez à impressionner. 
- Même si vous parvenez à convaincre à les autres que vous êtes quelqu’un de formidable, vous en êtes-vous convaincu vous-même ?

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