Les 48 Voies de la Sagesse

Voie n°40 : Rendre les autres méritants

14/02/2012 | par Noa'h Weinberg

Tout le monde possède des qualités, même si elles sont parfois difficiles à discerner sous la douleur et la confusion qui les dissimulent.

Nous vivons tous côte à  côte dans ce monde. Il nous paraît évident de réagir lorsque nous voyons quelqu’un courir un danger physique. Nous avons la même responsabilité envers lui lorsque le danger est d’ordre moral.

Imaginez un instant que vous vous trouvez dans une chambre d’hôtel et que vous voyez l’occupant de la chambre voisine enjamber le balcon et s’apprêter à sauter dans le vide. Allez-vous vous précipiter vers lui pour l’aider ? Ou bien allez-vous observer la scène en retenant votre souffle et en écoutant la foule crier : « Vas-y ! Saute ! ».

Vous savez que vous ne devez pas rester indifférent. Mais que pouvez-vous faire pour l’aider ? S’il vous dit « Pourquoi ne sauterais-je pas ? », qu’allez-vous lui répondre ? De plus, avez-vous même le droit de l’empêcher de sauter ?

Il ne suffit pas de « comprendre » les problèmes des autres. Vous avez le devoir de leur venir en aide. Luttez contre cette tendance qui consiste à rester en dehors, à critiquer et à hocher la tête devant les erreurs des autres. La Voie de la Sagesse N°40 s’appelle « Ma’hriya lekaf ze’hout », c’est-à-dire : « juger favorablement ». Nous devons aider les autres à modifier leurs habitudes de vie et à reprendre le bon chemin.

En tant qu’êtres humains, nous ne sommes pas indifférents et nous voulons apporter notre aide. Vous ferez tout ce qui est en votre pouvoir pour l’empêcher de sauter. Vous ne vous pardonnerez jamais d’être resté là sans rien faire.

Il s’agit de voir maintenant comment cela se traduira dans votre vie.  

ACCEPTER D’ETRE RESPONSABLE.

Aider les autres, c’est savoir être responsable. L’une des plus importantes et des plus anciennes leçons du Judaïsme, c’est d’accepter d’être « le gardien de son frère ». Nous vivons tous près les uns des autres dans ce monde. Il nous paraît évident d’aider quelqu’un qui court un danger physique. Nous avons la même responsabilité envers lui lorsque le danger est d’ordre moral.

Aidez votre ami à faire face au problème qui le tourmente. Si vous sentez qu’il a besoin d’aide, n’hésitez pas à agir, même si, dans un premier temps, il vous en veut  de forcer ses défenses.  Même s’il s’agit de quelqu’un que vous n’aimez pas, vous ne pouvez pas vous dérober en vous disant : « Bien fait pour lui ! ».

Qu’il s’agisse d’un alcoolique, d’un employé paresseux ou d’un ami qui vous a trahi, accordez-lui le bénéfice du doute avant de jeter l’éponge. Faites tout ce qui est en votre pouvoir pour le ramener à la raison. Essayez de l’aider d’au moins dix façons différentes avant de couper toute relation. N’apprécieriez-vous pas que l’on vous accorde la même considération ?

Si l’on veut apporter une aide efficace aux autres, il est très important d’avoir un plan. Et pas seulement un plan, mais plusieurs plans de rechange ! Si votre premier plan échoue, essayez-en un second. Si vous aimez suffisamment l’humanité, vous aurez la patience qui vous permettra de trouver la meilleure méthode d’approche.

    Soyez créatifs. Cherchez toutes les solutions possibles. Soyez résolus à poursuivre vos efforts jusqu’au bout sans vous décourager.   

SACHEZ MOTIVER LES AUTRES

Il ne s’agit pas d’ « expliquer » ou de « donner des leçons de morale » à quelqu’un qui a besoin d’aide. Ne lui parlez pas de sa blessure, essayez plutôt d’arrêter le saignement. Essayez de le réinsérer dans la vie.

Efforcez-vous de motiver les autres afin qu’ils mènent une vie plus fructueuse. Pour cela, concentrez-vous sur leur problème particulier : par exemple, manque de confiance en soi, arrogance, etc…

Il ne s’agit pas d’ « expliquer » ou de « donner des leçons de morale » à quelqu’un qui a besoin d’aide. Ne lui parlez pas de sa blessure, essayez plutôt d’arrêter le saignement. Essayez de le réinsérer dans la vie.

Pour parvenir au but, il faut isoler la cause du problème. Il ne vous appartient pas de changer les gens, mais de savoir qu’ils  sont susceptibles de changements. Vous pouvez leur apporter un éclairage différent qui changera peut-être le regard qu’ils portent sur la vie, et leurs actions s’en ressentiront. C’est une forme de critique correctrice.

Si, par exemple, vous connaissez quelqu’un de déprimé, son état vient de ce qu’il pense que sa vie n’a pas de sens. Apprenez-lui à apprécier ce qu’il possède. Proposez-lui des choses concrètes : « Viens,  allons courir… ou  nager…ou dessiner... ou acheter un nouveau chapeau. » Parlez-lui d’un problème où il pourra vous apporter son aide, ou essayez de le persuader de faire du volontariat dans une organisation où il pourra faire du bien aux autres. Tout cela l’aidera à sortir de sa dépression.

Les autres doivent sentir que l’intérêt que vous leur portez est sincère. Ils seront en confiance avec vous et se confieront plus volontiers. Vous ne leur direz pas directement comment ils pourraient vivre mieux, mais vous serez en sympathie avec eux et peut-être auront-ils envie de s’inspirer de votre approche positive de la vie.

Les erreurs humaines proviennent souvent d’une ignorance de ce qu’est la vie. Voyez s’il y a des questions auxquelles vous seriez capable de répondre. Vous devez analyser ce qui ne va pas. Par exemple, d’où vient l’insatisfaction de notre génération ? Une certaine décadence, l’égoïsme, le goût des solutions rapides et faciles, etc…Comment votre aide peut-elle se situer ? De toute manière, le simple fait d’essayer fera de vous quelqu’un de meilleur.  

JUGER LES AUTRES FAVORABLEMENT

En jugeant quelqu’un avec un préjugé favorable, nous lui accordons, a priori, des qualités. Tout le monde possède des qualités, même si elles sont parfois difficiles à discerner sous la douleur et la confusion qui les dissimulent.

Vous est-il déjà arrivé  d’acheter quelque chose dans un magasin et de vous apercevoir qu’un autre magasin, en ville, vendait le même article deux fois moins cher ? Vous étiez furieux contre le premier magasin !

En général, lorsque nous voyons quelqu’un commettre une mauvaise action, nous supposons instantanément qu’il s’agit d’un acte volontaire.

Les 48 Voies de la Sagesse disent : Ne considérez pas le propriétaire du premier magasin comme un vulgaire voleur. Voyez-le plutôt comme une victime des rationalisations. Il est probable que, lorsqu’il a fixé son prix, il s’est persuadé qu’il était légitime de surfacturer l’article en question car son magasin était mieux situé et offrait un meilleur service.

Cela vous paraît-il scandaleux ? Qu’en pensez-vous ? Etes-vous certain d’avoir toujours été au-dessus de tout soupçon ?

Lorsque vous voyez quelqu’un mal se conduire, il est normal de se poser des questions. Mais ne tirez pas de conclusions avant d’avoir bien pesé tous les éléments. Il peut s’agir d’une simple erreur de bonne foi, ou d’un fait qui nous avait totalement échappé. Pensons-y avant de nous mettre en colère et d’émettre des jugements définitifs.

A titre d’exercice, essayez de juger favorablement vos parents. Ils ne font peut-être pas toujours exactement ce que nous aurions souhaité, mais il est certain qu’ils nous aiment et ne veulent que notre bien. Soyez patients avec eux, et laissez-leur le bénéfice du doute.  

VOIR CE QUE CHACUN A DE BON EN LUI

Dans l’ensemble, les gens aspirent à se conduire correctement. Par conséquent, si quelqu’un commet une faute  et se comporte mal, c’est à lui-même  qu’il cause le plus de tort. En prenant ceci en considération, vous parviendrez à réduire votre animosité envers lui.

Ainsi, si vous connaissez quelqu’un d’arrogant, ne le repoussez pas en vous disant que c’est un incorrigible vantard. Plaignez-le au contraire. Son arrogance de surface cache un grand sentiment d’insécurité. Dites-vous qu’il doit souffrir de son arrogance qui éloigne les gens de lui et finit par l’isoler.

Il est facile de ne voir que  les aspects négatifs de certaines personnalités. En jugeant quelqu’un avec un préjugé favorable, nous lui accordons, a priori, des qualités. Tout le monde possède des qualités, même si elles sont parfois difficiles à discerner sous la douleur et la confusion qui les dissimulent. Faites l’effort de mettre au jour ces qualités.  

En quoi « accorder de la valeur aux autres » est une Voie de la Sagesse ?

En tant qu’être humain, vous devez vous intéresser aux autres autant qu’à vous-même. Leur vie et leur souffrance sont aussi réelles que les vôtres. Lorsque nous aidons les autres, notre esprit est objectif et fonctionne bien. Nous pouvons ensuite l’exercer de la même manière pour nous-mêmes. Compatir aux souffrances de l’humanité ne suffit pas. Il faut trouver un remède. Faites partager aux autres les choses intéressantes que vous avez pu entendre. En entendant de sages paroles, demandez-vous : « Comment cette idée peut-     elle aider mon ami ? » Lorsque quelqu’un fait quelque chose qui vous cause du tort, ne pensez pas systématiquement qu’on vous veut du mal. Ayez un préjugé favorable lorsque vous jugez les autres. Si vous voyez leurs côtés positifs, vous parviendrez à les aider. Nous avons tous besoin des autres. Apportez votre aide chaque fois que vous le pouvez. En dernier ressort, c’est vous le responsable.  

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