Spiritualité

Voie n°41 : En prise avec la réalité

02/06/2015 | par Noa'h Weinberg

Vous avez été nombreux à nous réclamer la suite des 48 Voies de la Sagesse… Après plus de trois ans d’interruption, Aish.fr est heureux de vous présenter le 41ème volet de cette série incontournable.

De nos jours, trop de gens vivent dans l’illusion. Ils se réfugient dans l’univers artificiel d’un film, ou d’une quelconque autre expérience de réalité virtuelle.

Mais la réalité « authentique » n’est-elle pas ce qu’il y a de plus beau ? Le spectacle réel d’un coucher de soleil flamboyant peut-il provoquer la même émotion que celui admiré par écran interposé ? De même, le frisson de l’aventure peut-il se comparer à ce qu’on éprouve dans un parc d’attraction ? Ne vaut-il pas mieux essayer d’atteindre un haut degré de perfection morale plutôt que de se prendre pour Cléopâtre ?

Au fond de lui, chacun de nous a l’intime conviction que la vie est ce qu’il y a de plus impressionnant.

Alors pourquoi croise-t-on tant de gens malheureux ? Parce qu’ils ne sont pas en prise avec la réalité. La réalité est quelque chose d’absolu et d’irréfutable, comme le sont le jour et la nuit. Vous pouvez choisir de fermer les yeux pour ne pas la voir, mais elle est là quoi que vous fassiez.

La 41ème voie de la sagesse s’appelle Ma’amido al ha Emet, c’est-à-dire « place-le dans la vérité ». Ne menez pas une vie d’illusion. Entrez de plain-pied dans la réalité, il n’y a rien de plus grisant.

En quête de vérité

De nombreuses théories existent quant au « but de la vie ». Cette diversité d’explications prouve à quel point il est facile de se fourvoyer. Il est impératif de déterminer l’élément sur lequel se fonde votre but dans la vie. En effet, toute décision intelligente doit être étayée par des preuves. Quelle est votre source d’information ? Quelles sont vos preuves ?

Prenons l’exemple de deux voisins qui se connaissent depuis des années. Ils jouent au golf ensemble, s’invitent à des soirées et se considèrent comme les meilleurs amis du monde. Il n’y a qu’un seul sujet sur lequel ils ne sont pas d’accord : Dieu. Il s’agit de la question la plus fondamentale qui soit, celle qui oriente nos pensées dans pratiquement tous les domaines de la vie, et pourtant, nos deux amis n’arrivent même pas à se mettre d’accord au sujet de Son existence !

On peut cohabiter avec une personne sans pour autant vivre dans la même réalité. Alors comment savoir qui évolue dans la vraie réalité ?

Partez en quête de la vérité. Fixez-vous le but ambitieux de savoir ce qu’est vraiment la vie. Cherchez sans cesse des preuves pouvant confirmer, ou infirmer, vos idées. Soyez toujours ouvert aux nouvelles informations qui vous permettront d’affiner votre connaissance de la vérité.

Défendre son point de vue

Dans notre génération, les gens ne se fatiguent souvent pas à connaître la vérité, pour la bonne raison qu’ils ne croient pas que celle-ci existe. « Tout le monde a raison. Une opinion en vaut une autre » entend-on dire. C’est ainsi que nous acceptons de vivre dans la confusion. Les gens ont peur de débattre des problèmes cruciaux car ils se disent : « On va me manipuler et je ne serai plus capable de discerner si ce qu’on me dit est vrai ou non. »

C’est une aberration qu’il faut combattre en vous-même et chez les autres. Il faut avoir la certitude que la vérité existe et qu’on peut la trouver. C’est le point de départ de toute réalité.

Faites confiance à votre capacité de discerner le vrai du faux. Par exemple, vous savez que vous avez 10 doigts. Mais que se passe-t-il si quelqu’un vous affirme que vous en avez 74 ? Comment allez-vous lui prouver qu’il a tort ?

C’est l’ensemble de toutes vos expériences sensorielles précédentes qui vous permet d’affirmer que vous avez 10 doigts. C’est une conviction inébranlable.

Prenons maintenant un exemple plus corsé. Est-ce plus important d’être heureux ou d’être riche ? Pour la plupart des gens, c’est le bonheur qui prime. Mais si quelqu’un prétend le contraire, aurez-vous les arguments pour lui prouver qu’il a tort ?

Autre exemple, vous êtes né en Allemagne et avez été éduqué à la haine des Juifs dès votre plus tendre enfance. Quelques décennies plus tard, vous êtes jugé pour crimes de guerre. Pourquoi ne pourriez-vous pas clamer votre innocence, en arguant que votre opinion en vaut bien une autre ? Parce que nous savons pertinemment que certaines choses sont objectivement criminelles. Et que chaque être humain a la responsabilité de connaître cette réalité.

Soyez capable de soutenir votre point de vue. Cela vous évitera de succomber à des modes passagères… ou pire encore.

Tout est une question d’attitude

La réalité dépend en grande partie de l’attitude que nous avons vis-à-vis d’elle.

Imaginez une jeune femme voyageant de Paris à New-York pour assister au mariage d’une amie. Elle s’est fait spécialement confectionner une superbe tenue pour cette occasion. Malheureusement, juste avant de quitter son hôtel pour se rendre au mariage, un groom négligent lui renverse le contenu d’un plateau sur sa robe. Catastrophe !

Son esprit se met instantanément à envisager toutes les possibilités : se mettre en quête d’un SOS pressing, essayer d’emprunter une autre robe, ou tout simplement rater le mariage. Elle est obligée de prendre une décision.

Après réflexion, elle décide que la meilleure solution, c’est encore d’assister au mariage avec une robe tachée. Ce qui déclenchera une nouvelle série de prises de décisions de sa part. Ainsi, si une amie lui demande ce qui est arrivé à sa robe, va-t-elle balayer l’incident d’un revers de main, en soulignant que l’important est qu’elle puisse assister au mariage de son amie ? Ou va-t-elle plutôt passer la soirée à s’apitoyer sur son propre sort en s’étendant sur les circonstances de l’incident, et en criant au désastre ?

La qualité de votre vie est fonction de votre attitude face à cette dernière. Si vous décidez que ce monde-ci n’a rien de très réjouissant et que votre vie n’est qu’une suite d’échecs et d’ennuis, c’est ainsi que vous la mènerez. Par contre, si vous êtes convaincu que la vie est belle, et vaut la peine d’être vécue, la vôtre le sera.

Si vous trouvez que la vie est belle, il vous incombe de savoir pourquoi.

La plupart du temps, le véritable problème c’est que les gens n’ont pas de but. Il n’y a donc rien qui les pousse à aller de l’avant et à faire de leur mieux.

Dès l’instant où vous savez ce pour quoi vous vivez, plus rien ne vous retiendra. Vous sauterez du lit chaque matin avec l’émerveillement d’un enfant devant toutes les opportunités que vous offre la vie.

Si le monde a quelque chose de laid, vous avez le choix entre vous plaindre ou agir pour le rendre meilleur. Tout dépend de votre attitude. Ne restez pas les bras croisés en répétant : « J’aurais voulu que le monde soit différent. » Ce qu’il y a de beau dans la vie, c’est que vous pouvez agir sur la laideur. Vous en avez la possibilité, si vous en avez la volonté. Il y a des dizaines de manières différentes d’agir. C’est vous qui décidez de votre vie. Personne ne peut le faire à votre place. Alors, posez-vous la question : « Est-ce que j’utilise tout mon potentiel ? Si non, pourquoi ? Qu’est-ce qui me retient de le faire ? »

Combattre la folie

Le judaïsme affirme que l’ignorance est le plus terrible, le plus douloureux et le plus destructeur de tous les maux. Elle est même responsable du suicide de certaines personnes. Celles-ci perdent de l’argent en bourse, et soudainement, la vie ne vaut plus d’être vécue. Que s’est-il passé ? Ces personnes ont perdu le contact avec la réalité.

Le bon sens dépasse de loin le fait de ne pas être enfermé dans un asile psychiatrique. C’est ce qui vous garde de la confusion et vous permet de voir la beauté de la Création. Le bon sens vous donne des ailes, il élargit votre horizon de manière impressionnante.

La folie, quant à elle, est contagieuse. Imaginez que vous soyez enfermé avec des malades qui voient tous des serpents ramper sur les murs. Il y a fort à parier qu’au bout de six mois, vous croirez, à votre tour, voir des reptiles sur les murs.

Les gens acceptent souvent les choses les plus ridicules pour la simple raison que tout le monde les accepte. C’est d’ailleurs sur ce principe que fonctionnent la mode et le marketing de masse.

Quelle est la meilleure manière de survivre dans un asile psychiatrique ? C’est d’essayer de soigner vos compagnons de cellule. Sinon, vous êtes voués à subir leur influence.

S’attaquer à la racine du problème

Nous avons tous, un jour ou l’autre, essayé d’aider une personne qui traverse une mauvaise passe ; un ami, un collègue, un cousin… « Je ne suis bon à rien, je suis trop faible, je suis nul » vous confie la personne. Alors vous le soutenez, vous lui remontez le moral, vous l’encouragez à affronter de nouveau la vie, et puis… le lendemain matin, la voilà de nouveau au creux de la vague.

Pourquoi cette rechute ? Le problème, c’est que vous ne l’avez pas réintégrée assez solidement dans la réalité. Vous avait fait du simple « rafistolage », et la pièce que vous aviez posée est tombée.

Pour réintégrer une personne au sein de la réalité, ne vous contentez pas de solutions superficielles. Attaquez-vous à la racine du problème. Trouvez la fêlure qui la pousse vers des actions négatives. Quel est le cœur du problème qui bride sa personnalité ? Cherchez le ressort stratégique qui lui ferait faire volte-face, déployer tout son potentiel et la remettre en marche dans la bonne direction. C’est ainsi que vous trouverez des solutions plus efficaces et permanen.

Imaginez le scénario d’un adolescent qui est en conflit permanent avec son père, et ne tient aucun compte de ses conseils. Comment pourrait-on aider ce parent frustré ? En essayant de lui faire comprendre un principe de base : « Il ne sert à rien de dire à quelqu’un ce qu’il devrait faire. On ne peut que lui montrer ce qu’il y gagnerait. » Voilà qui aidera le père à reconsidérer son approche.

Et comment aider le fils, qui est persuadé que son père le déteste, à changer son point de vue ? En lui demandant de réfléchir au scénario suivant :

« Tu voyages en à l’autre bout du monde, tu te fais renverser par une voiture et tu te retrouves à l’hôpital. À ton avis, qui va parcourir 8000 kilomètres pour s’assurer que tu reçois les meilleurs soins ? Tu le sais bien : ton père. Et pourtant, tu prétends qu’il te hait ! »

En l’aidant à prendre conscience du fait que ses parents lui sont totalement dévoués et ne peuvent donc en aucun cas le haïr, vous avez aidé cet ado à voir plus clair. Tout au moins, jusqu’à la prochaine fois où son père le traitera de bon à rien !

Des solutions sur mesure

Sachez qu’il n’existe pas de solutions toutes prêtes. Tout comme chaque être humain a un aspect physique unique, chacun d’entre nous obéit à des motivations et des besoins différents. L’un dévoue son existence à la poursuite d’un certain idéal, l’autre la consacre à la quête de biens matériels, tandis que le troisième recherche les honneurs. Il n’existe donc pas de solution passe-partout applicable de manière universelle.

(Cela dit, il est vrai qu’il existe en l’homme des aspirations universelles : le désir d’être bon, de développer ses capacités potentielles, d’aider son prochain etc.)

La meilleure façon de résoudre un problème, c’est d’en trouver soi-même la solution. Car lorsque la personne parvient à déterminer les obstacles qui l’empêchent de se réaliser pleinement, elle s’investira davantage dans la mise en œuvre de cette solution.

Remettre quelqu’un « sur les rails » ne fait pas de vous une espèce de gourou fournissant des réponses appropriées. Cela signifie être un intermédiaire capable d’exposer à autrui ses erreurs et de le guider dans sa quête personnelle vers une solution pertinente.

N’oubliez pas de vous attaquer à vos propres problèmes, car avant de réintégrer autrui dans la réalité, vous devez bien la connaître vous-même. Efforcez-vous donc de résoudre vos propres problèmes et plus vous vous perfectionnerez, plus vous serez à même d’aider votre prochain.

Cela dit, dans certains cas, si vous-même vous trouvez dans une impasse, il peut être utile, pour vous en sortir, d’essayer de résoudre les problèmes d’autrui. En effet, il est plus facile d’être objectif envers les autres qu’envers soi-même. Et lorsque vous aurez réussi à trouver de bonnes solutions pour votre entourage, vous pourrez vous en inspirer dans votre propre vie.

Dieu et les Juifs

Vous marchez dans la rue et vous voyez un enfant courir après son ballon en plein milieu de la chaussée. Soudain une voiture s’arrête de justesse dans un grand crissement de freins. Le chauffeur sort la tête par la portière et se met à crier en traitant l’enfant d’insensé. Certains passants hochent la tête d’un air désapprobateur, d’autres pointent un index accusateur vers l’enfant. C’est alors qu’on voit un homme se lancer à la poursuite de l’enfant, il le rattrape bientôt et lui donne une bonne tape sur le derrière. Qui est cet homme ? Son père. Tous les passants se désolent de voir cet enfant faire montre d’une telle imprudence. Mais seul son père tient à lui donner une leçon pour qu’il ne recommence plus jamais.

Dieu se soucie du peuple juif plus qu’aucun parent ne se soucie de son enfant. Le peuple juif a pour mission de transmettre les valeurs de la Torah et Dieu ne permettra pas que nous disparaissions. C’est pourquoi Il doit à tout prix nous maintenir ancrés dans la réalité. Même si nous disons « Cela nous est bien égal d’être juifs, nous voulons nous assimiler », le Tout-Puissant répond : « Pas question. J’ai conclu un pacte avec Abraham et vous m’êtes bien trop précieux pour que vous disparaissiez. Si Je vous enseigne en quoi consiste votre différence, vous finirez par la comprendre. »

Dieu ne nous « punit » jamais. Il ne fait que nous instruire, nous maintenant ainsi sur la voie royale de la réalité.

De plus, le Tout-Puissant ne cherche jamais à se venger de ses enfants. Imaginez que votre fils fasse les pires bêtises, mette sa vie en danger et vous cause de terribles souffrances. Et puis un jour, il revient vers vous et vous confie : « Papa, je suis désolé. Je sais que j’ai commis des fautes graves. Pardonne-moi, je t’en supplie. » Qu’allez-vous lui répondre ? « C’est maintenant que tu te décides à me demander pardon ? » Ou bien allez-vous fondre en larmes, le serrer sur votre cœur et fêter son retour ?

Un père ou une mère ne cherchent jamais à se venger de leurs enfants. Il en est de même pour notre Père céleste.

En résumé…

  • Demandez-vous constamment : Quel est mon but dans la vie ?
  • Faire le bien est une nécessité. Aider les autres à se remettre sur le droit chemin n’est pas un simple aspect de la vie, c’en est le but-même.
  • Attaquez-vous à la racine des problèmes. Tranchez dans le vif et réveillez tout le potentiel qui sommeille en vous.
  • Posez-vous la question : « Est-ce que je désire sincèrement être en prise avec la réalité ? »
  • Prenez position vis-à-vis des enseignements que vous recevez : « Est-ce que j’ai le désir d’intégrer cette sagesse ou est-ce que je choisis de l’ignorer ? »
  • Soyez en prise avec la réalité. Cela vous encouragera à aspirer au bon sens.

Aish.fr a besoin de votre soutien pour boucler la série des « 48 Voies de la Sagesse ».

Si vous désirez sponsoriser l’un des sept volets restants de la série pour la réussite d’un proche ou l’élévation de l’âme d’un être cher dont le nom figurera à côté de l'article, contactez-nous à l’adresse : [email protected].

Related Articles

Donnez du pouvoir à votre voyage juif

Inscrivez-vous à l'e-mail hebdomadaire d'Aish.com

Error: Contact form not found.

linkedin facebook pinterest youtube rss twitter instagram facebook-blank rss-blank linkedin-blank pinterest youtube twitter instagram