Développement Personnel

6 Mitsvot # 3: Savoir que Dieu est Un

29/12/2011 | par Noa'h Weinberg

Le bien, le mal, le succès, l'échec. La vie est pleine de défis qui nous détournent de la vérité.

 

Tout le monde sait ce que représente le Chema', le serment d'allégeance des Juifs : " Ecoute, Israël, Hachem notre Dieu, Hachem est un " (Deutéronome 6, 4).

L'idée d' " unité  " est essentielle pour une compréhension correcte de Dieu. En fait, Maïmonide écrit que le plus haut niveau de sagesse que puisse atteindre un être humain est de comprendre l'unité de Dieu.

Pourquoi cette notion d' " unité de Dieu " revêt-elle une telle importance pour nous ? Pourquoi récitons-nous le Chema' deux fois par jour et aspirons-nous à prononcer ces mots juste avant de mourir ? Est-il si important que Dieu soit un et non trois ?

Attachement à Dieu ou autonomie

Avant la création du monde, seul Dieu existait. Il n'existait aucune entité séparée sous aucune forme.

Même après la création, tout dans le monde est resté une partie de Dieu.

La seule différence est que, par le miracle de la création, Dieu a donné à chaque être humain le libre arbitre. Avec lui, nous avons la possibilité, unique en son genre, de penser pour nous-mêmes et d'agir sur nos pensées. C'est comme si nous conservions, à l'intérieur de Dieu, une certaine autonomie.

Par le miracle de la création, Dieu a donné à chaque être humain le libre arbitre, une certaine autonomie.

Nous n'en restons pas moins une partie de Dieu. Parce que qu'il n'existe rien d'autre.

Ainsi, quelle signification cela a-t-il d'avoir fait de nous une entité séparée de Dieu ?

Rabbi Moché 'Hayim Luzzatto (Italie - XVIIIème siècle) explique dans son célèbre livre Messilath yecharim (" Le sentier des justes ") : Le but de la création est de procurer du plaisir. Le plaisir ultime est l'attachement à Dieu. Où ce plaisir est-il le plus manifeste ? Dans le monde éternel des âmes, où nous percevons avec une clarté absolue l'unité de Dieu, et où nous reconnaissons que nous lui sommes totalement attachés, comme nous l'avons toujours été.

L'autonomie de ce monde-ci, autrement dit le libre arbitre, pourrait inciter certains à penser qu'il existe quelque chose d'autre en dehors de Dieu. Aussi faut-il constamment, toute sa vie, surmonter cette illusion - et ne voir que la seule existence qui soit est celle de Dieu, de voir que Dieu est un.

Le mal n'est pas indépendant

Nous avons évoqué, à  propos de la deuxième mitsva " permanente ", celle de " ne pas croire en d'autres dieux ", la présence du yètsèr hara', notre tendance autodestructrice à nous éloigner de Dieu. Nous avons dit que c'est une erreur de suivre le yètsèr hara', parce qu'il est une illusion, une satisfaction temporaire qui n'apporte que déceptions.

Cette mitsva de savoir que " Hachem est un " va beaucoup plus loin. Si le yètsèr hara' existe, il doit aussi faire partie de Dieu. Et s'il fait partie de Dieu, il est par définition quelque chose de bien. Ce qui conduit à la question évidente : Comment le yètsèr hara' peut-il être bon ?

Prenons le cas d'un sportif, d'un champion de saut en hauteur. Quand l'entraîneur surélève la barre, est-ce pour essayer de rendre la vie difficile à l'athlète, ou pour augmenter ses potentialités ? Il ne veut, bien entendu, que sa réussite ! Et s'il est un bon entraîneur, il sait exactement quand il devra élever la barre. Bien sûr, l'athlète peut échouer à cette hauteur. Mais l'entraîneur sait qu'avec assez de concentration et d'efforts, il réussira.

L'entraîneur sait qu'avec assez de concentration et d'efforts, l'athlète réussira.

Puisque le but de la création est de procurer un plaisir éternel, celui du yètsèr hara' doit être de nous permettre de gagner un plaisir supplémentaire. C'est ainsi que le yètsèr hara', bien qu'il semble nous éloigner de Dieu, nous fournit en réalité des occasions de nous rapprocher de Lui. Le mal nous donne des moyens de lutter pour la vérité, afin que nous prenions plaisir à cette découverte.

En l'absence de " défi ", il est impossible d'apprécier à sa juste valeur ce que l'on a fait de bien, car on l'aurait fait de toute façon. Tous les défis, toutes les nuisances, ne sont là que pour valoriser ce que nous avons de meilleur en nous, pas pour nous entraver.

Un axiome nous apprend en pensée juive que Dieu ne nous impose jamais d'épreuve qui soit trop difficile à surmonter.

Il faut apprendre à savoir lire correctement les messages de la vie. Quand notre yètsèr hara' vient nous inciter à pécher, il nous dit en réalité : " Ceci est un défi. Voyons si tu sauras le relever ! "

Le bien et le mal vont dans la même direction

Si nous méconnaissons le mal, c'est parce que nous ne le prenons pas au sérieux. Nous pensons qu'il est une voix indépendante. Mais cela est une illusion.

Supposons que l'on dise : " J'aimerais bien étudier la Tora aujourd'hui, mais j'ai un mal de tête que m'en empêche. "

C'est là un malentendu sur la mitsva de savoir que " Hachem est un ". Est-ce que le mal de tête est une nuisance venue de la planète Mars ? Bien sûr que non ! Ce mal de tête a été spécialement conçu pour nous rapprocher de Dieu, tout autant que la prière, la charité, ou toute autre occasion d'accomplir une mitsva.

Pourquoi alors un mal de tête ? La croissance spirituelle peut prendre beaucoup d'aspects différents, et il y a une certaine leçon qu'un mal de tête vient nous enseigner. Le tout est de découvrir quelle est cette leçon.

Tout dans la vie appartient au même système, provient de la même source, poursuit le même but. Evidemment, il y a différents morceaux dans le puzzle, différents muscles spirituels qui ont besoin d'être touchés et aguerris. Mais le " mal " et le " bien " font tous partie du même but.

A l'époque du Temple, une personne qui s'était sortie d'une situation difficile, comme quelqu'un qui avait guéri d'une maladie, présentait une " offrande d'actions de grâces ". Que l'on doive remercier Dieu parce que nous nous sentons mieux, cela on peut l'admettre ! Mais c'est tout de même Lui aussi qui a commencé par nous rendre malade !

De cela aussi nous sommes reconnaissants. Aussi difficile à comprendre que cela paraisse, les maladies et les épreuves sont d'une certaine manière ce dont on avait besoin dans le plan général de vie. A cause de cette épreuve, on est maintenant une personne plus forte, une personne plus sage, une personne plus compatissante.

A cause de cette épreuve, on est maintenant une personne plus forte, une personne plus sage, une personne plus compatissante.

Nous autres humains tendons à chercher la voie de la facilité, heureux d'y trouver une excuse à nos renonciations. Un mal de tête nous empêche-t-il de nous concentrer correctement ? Nous y découvrirons une bonne raison pour arrêter. Mais en fait, puisque cette douleur fait partie de l'enjeu de la mitsva de savoir que " Hachem est un ", elle devrait nous fournir l'occasion de relever un nouveau défi.

Cela s'applique tout autant à la fixation de buts dans la vie. Nous devons, bien sûr, établir des repères afin de pouvoir réaliser des progrès significatifs. Mais nous ne devons pas tenir ces plans pour intangibles. Il faut au contraire être assez flexible pour pouvoir affronter de nouveaux défis. C'est ainsi que Dieu gouverne et nous guide. Il peut " changer le climat " pour être certain que nous nous dirigeons dans la bonne direction. Mais si nos projets sont définis si clairement qu'ils ne peuvent pas souffrir de changements, cela correspond à un manque de foi dans la conscience que " Hachem est un. "

Nous devons constamment lutter contre l'illusion qui nous incite à penser que les forces du bien et du mal se battent l'une contre l'autre. Dans la réalité, tout ce qui nous arrive dans la vie définit la même direction. Le " mal " est un défi qui nous rapproche de Dieu, en nous donnant la chance à faire le bon choix et de mériter d'atteindre Sa proximité.

Les autres hommes sont aussi sous notre responsabilité

Le Talmud enseigne : " Pourquoi Adam a-t-il été créé seul ? Afin que chacun se dise : "Le monde entier n'a été créé que pour moi." "

Cela n'est-il pas quelque peu égocentrique ?

Au contraire ! Cela constitue une reconnaissance que tout dans le monde - y compris les besoins de tous les autres êtres humains - a été créé pour nous personnellement. Si quelqu'un a besoin d'aide, cela fait partie de notre défi. Tout ce qui existe sur terre, avec tous ses problèmes, ainsi que la beauté, offre de nouvelles occasions. Tout a été créé " sur mesures " par Dieu.

Chaque expérience que l'on rencontre est quelque chose dont on a besoin pour en tirer un enseignement. Nous devons nous tourner vers tout ce qui nous entoure et nous demander : " Qu'est-ce que cela vient me dire ? Cela a-t-il été envoyé pour faire partie de mon cheminement vers la perfection ? "

Si Dieu nous propose beaucoup de responsabilités en même temps, il faut savoir deviner celle qu'Il veut que nous choisissions. Quel est l'équilibre à atteindre ? Le dilemme lui-même a été envoyé par Dieu, afin d'aider à se rendre meilleur. Il n'est pas le résultat de quelque force rivale qui se glisserait sur notre route. La vie n'est pas divisée en différents aspects que nous aurions à concilier les uns avec les autres : " J'aurais bien voulu, mais… " Une telle chose n'existe pas. On nous a donné l'assortiment complet des possibilités, et il existe, selon nos aptitudes, une réponse claire pour nous.

Mais il faut que l'on reste objectivement honnête avec soi-même, et que l'on ne choisisse pas le confort physique ou émotionnel quand on affronte le défi.

En voici un exemple. On dit souvent : " Je sais que je dois étudier la Tora et venir en aide à autrui, mais si je le fais, je ne pourrai pas gagner ma vie. " Cela veut-il dire qu'il existe des forces différentes ? Mettons tout cela en équation : Dieu nous a imposé la responsabilité d'élever une famille ; Il nous a imposé celle d'aider à préserver le monde ; Il nous a imposé celle d'apprendre à Le connaître par Sa Tora.

Comment gérer toutes ces responsabilités ? Que veut Dieu que nous fassions ? Dans quelles proportions et quand ? Voilà les questions à se poser.

Nous récitons le Chema' deux fois par jour pour affirmer que " Dieu est un ". C'est parce que nous devons vivre avec cette réalité 24 heures par jour - et lutter contre la tentation permanente de nous dire : " J'aurais aimé étudier, mais je suis fatigué. J'avais aimé faire cette mitsva, mais je ne me sens pas bien. "

La mitsva de savoir que " Hachem est un " exige que nous fassions tout entrer dans l'équation, y compris nos maux de tête, et travaillions pour trouver l'approche qui convient. Nous ne menons pas de vies doubles, une pour nous-mêmes et une autre au plan religieux. Notre vie n'en fait qu'une.

Même la mort peut nous rapprocher de Dieu

Le Talmud raconte l'histoire extraordinaire de Rabbi Akiva. Il y a près de 2 000 ans, les Romains ont essayé d'abolir le judaïsme et de rendre illégale l'étude de la Tora. Comme Rabbi Akiva ne pouvait pas supporter l'idée d'abandonner la Tora, il rassembla autour de lui ses disciples et continua de la leur enseigner.

Les Romains arrêtèrent Rabbi Akiva et le mirent à mort en déchirant brutalement la peau de son corps avec des fourches de fer. Pendant son supplice, Rabbi Akiva récita joyeusement le Chema' - " Ecoute, Israël, Hachem notre Dieu, Hachem est Un. "

Ses disciples, étonnés, lui demandèrent : " Rabbi, comment pouvez-vous louer Dieu sous une telle torture ? "

Rabbi Akiva répondit : " Toute ma vie je croyais qu'une personne doit donner à Dieu tout ce qu'il a. Maintenant que j'en ai l'occasion, je le fais joyeusement ! "

Rabbi Akiva ne tenait-il pas à la vie ? Il est certain que mourir n'est pas un but dans la vie ! Nous cherchons à nous rapprocher de Dieu - et une fois morts nous ne pouvons plus rien accomplir. Il semblerait que la mort soit un aspect de la vie que nous déplacerait dans la direction contraire. Tout le reste peut être considéré comme un défi, une occasion, une manière de se rapprocher de Dieu. Sauf la mort. La mort arrête le processus de perfectionnement. On reste au niveau que l'on avait atteint pendant sa vie - et cela pour l'éternité.

Si donc il existe une chose que personne ne devrait vouloir, c'est la mort. Voilà pourquoi les disciples de Rabbi Akiva étaient intrigués. Ils demandaient : " Rabbi, nous comprenons que l'on veuille mourir pour la sanctification du Nom de Dieu. Mais d'où vient cette joie ? Il ne reste plus rien à perfectionner ! "

Il ne fait aucun doute que Rabbi Akiva voulait vivre, et qu'il appréciait la vie plus que nous le ferons jamais. Et pourtant Rabbi Akiva enseignait à ses disciples que même s'il semble que la mort va contre le processus de perfectionnement, offrir jusqu'à ce processus de perfectionnement en sacrifice à Hachem représente le niveau le plus élevé de perfectionnement qui soit ! Sommes-nous prêts à renoncer à toutes ces occasions de nous rapprocher de Dieu simplement parce que telle est Sa volonté ? Voilà qui nous rapprocherait de Lui autant qu'il est possible !

Offrir jusqu'à ce processus de perfectionnement en sacrifice à Dieu est en soi le niveau le plus élevé de perfectionnement.

Quand un empêchement nous retient d'étudier ou de nous perfectionner confortablement, nous sommes tentés de considérer cet empêchement comme émanant d'une autre source. Mais Rabbi Akiva nous a enseigné une leçon essentielle contenue dans la mitsva de savoir que " Hachem est un ". Indépendamment des circonstances - même si elles rendent plus difficile d'étudier, de se perfectionner - c'est encore une occasion, une autre étape vers un rapprochement en direction de Dieu. 
Bien sûr, un mal de tête est différent de la mort. Mais philosophiquement, le concept est le même.

Avec la mitsva de savoir que " Hachem est un ", il n'y a rien à craindre

Dans les prières de Chabbath après-midi, nous récitons : " Tu es un, et Ton Nom est un, et qui est comme Ton peuple Israël… " Cette prière parle de la fin des temps, quand le peuple juif sera uni, qu'il œuvrera dans l'harmonie vers un seul et même but, et quand toute l'humanité reconnaîtra que tout vient de Dieu.

Dans la vie quotidienne, nous sommes souvent tiraillés parce que nous avançons un jour dans une direction, et le lendemain dans une autre. Mais que se passe-t-il quand nous voyons le but particulier de toute chose ? Cette prière nous apprend que le résultat de cet état d'exaltation est menou'hath chalom - la tranquillité totale, la paix de l'esprit.

Nous sommes assaillis sans être sur nos gardes par plus de défis que nous en attendions. C'est lorsque nous commençons d'écouter les faux messages. Mais si l'on connaît la vérité, il n'y a lieu de craindre aucune surprise. Si l'on sait que tout ce qui se dresse sur notre chemin fait partie de plan de Dieu, alors vraiment rien ne peut se dresser sur notre chemin.

Cette vision procure un sentiment profond de sécurité. Quand on est persuadé que tout ce que Dieu envoie est pour notre bien, alors il n'y a rien à craindre.

Le roi Salomon a dit qu'il n'existe qu'une chose à redouter : l'oubli de l'unité de Dieu.

La prière du Chabbath parle aussi de menou'hath émeth wéémouna - une paix de vérité et de sécurité. Pendant Chabbath, nous tournons le dos à nos efforts quotidiens pour former le monde - et laissons à la place les choses aller de manière naturelle. C'est à ce moment de la semaine que nous percevons le plus intensément que Dieu a créé le monde et qu'il existe un but à tout.

La clarté de la mitsva de savoir que " Hachem est un " nous donne cette paix de l'esprit sept jours par semaine. Bien sûr, nous devons encore lutter pour définir ce qui est vrai, et trouver ensuite la force de nous y tenir. Mais au moins nous ne sentons pas que nous luttons contre quelque force extérieure. Nos buts ne peuvent jamais nous devenir inaccessibles parce que " les choses n'ont pas fonctionné ". Il n'existe rien de tel. Les difficultés ne sont rien d'autre qu'un nouveau défi dans notre progression vers la perfection.

Le seul revers possible ne vient que de soi-même. C'est lorsque l'on ne porte pas son attention sur la manière dont les défis sont envoyés par Dieu pour nous guider.

Pourquoi la mitsva de savoir que " Hachem est un " est-elle si importante ? Parce que, en réalité, il n'existe rien d'autre. Dieu est tout.

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