Développement Personnel

La vraie beauté

04/11/2014 | par Sara Debbie Gutfreund

Trois enseignements de notre Matriarche Ra’hel

Lorsque quelqu’un vous regarde, cela ne signifie pas qu’il vous aime. La beauté de votre ligne svelte vous rend populaire. Mais cela ne veut pas dire que l’on vous apprécie pour ce que vous êtes vraiment. Vos tenues sont élégantes mais est-ce que pour autant les autres sont bons avec vous ? Lorsque vous attirez le regard des autres, cela n’est pas la preuve qu’ils voient votre personnalité authentique.

La beauté règne autour de nous. Ce sont les étoiles qui scintillent dans la nuit et le soleil qui se couche sur la mer. C’est une route enneigée ou une forêt tropicale. Cette beauté de la nature est une métaphore d’une autre beauté, spirituelle, qui nous engage à rechercher la grandeur. La beauté intérieure que chaque être humain porte en lui est là pour lui permettre de transformer le monde. La véritable beauté n’est pas innée mais s’acquiert après de nombreuses années.

Je me souviens de la première fois où j’ai vu la vraie beauté. C’était à la fin d'une longue journée pluvieuse. Je faisais la queue au supermarché, une queue désespérément lente dans un supermarché bondé. Une femme se tenait à la caisse avec son mari. C’était un couple de personnes âgées qui déchargeait son caddie plein de provisions. Ils posaient les produits un par un sur le devant de la caisse. Du lait, du poulet, des produits ménagers. Pendant ce temps, la pluie battait les fenêtres en face de nous. Lorsque le mari chercha son portefeuille dans sa poche, il regarda sa femme avec un mélange de panique et de surprise.

« J’ai oublié mon portefeuille ! », dit-il assez fort pour que toutes les personnes de la file d’attente puissent entendre. Le jeune caissier avait l'air exaspéré et épuisé. Je levai les yeux vers le visage de la femme, m’attendant à voir apparaitre des signes de colère ou une lueur d'irritation. Mais elle avait l’air parfaitement sereine. Comme si elle se promenait tranquillement par un jour de beau temps. Elle ne ressemblait pas à une femme âgée qui vient de marcher de longues heures dans les allées d’un supermarché bondé pour faire des courses qu’elle n’était finalement pas en mesure d'acheter. Apparemment, l’oubli de son mari ne l’avait ni irrité ni contrarié. Elle était souriante, comme s’il venait de lui raconter une bonne blague.

Elle a présenté ses excuses au caissier et à la personne derrière elle dans la queue et a dit : « Je suppose que nous ne devions pas faire de courses aujourd’hui. » Elle le pensait vraiment. On pouvait le voir dans ses yeux quand elle se retourna pour partir.

À l’approche de la hiloula de Ra’hel imenou, je repense à cette femme. Car notre matriarche incarnait ce genre de beauté. Elle nous a enseigné à puiser dans nos forces intérieures pour les mettre au service du bien.

Voici trois sources de beauté et d’inspiration :

1. La beauté de la bonté. La grandeur d’âme légendaire de Rachel vis-à-vis de sa sœur Léa est remarquable. Elle lui donna les signes de reconnaissance qui lui permirent de se marier avec Yaakov. Cela nous apprend à nous mettre à la place de l’autre. À aimer notre prochain comme nous-mêmes. Elle se sacrifia pour éviter de causer de la peine à sa sœur, même si cela signifiait renoncer à son propre bonheur.

2. La beauté de la patience. Rachel a attendu sept années avant de se marier avec Yaakov et de nombreuses années jusqu'à ce qu'elle soit en mesure d'avoir des enfants. Elle nous a appris à rester concentré sur nos objectifs, peu importe s’ils semblent proches ou loin de nous. « Quand nous ne sommes plus en mesure de changer une situation, nous pouvons encore nous changer nous-mêmes », explique le psychiatre Viktor Frankl.

3. La beauté de la foi. Nos Sages nous disent que Rachel a été enterrée à Beith Lechem, séparée du reste des patriarches et des matriarches qui ont été enterrés à ‘Hévron, afin qu'elle puisse rester à proximité des frontières d'Israël, en attendant que ses enfants puissent rentrer chez eux. Rachel iménou pleure lorsqu’elle voit les exilés de Babylone et pleure aussi pour nous, qui sommes encore loin de ce que nous aspirons à être. Mais ses larmes ne sont pas des larmes de désespoir. Elles procèdent de la foi et viennent du cœur d’une mère aimante. D’une mère qui croit en l'avenir de ses enfants. Qui sait qu’ils finiront par retrouver le chemin de la maison. Et qu’ils retrouveront cette beauté qu’elle initia dans le monde.

Grâce à Ra’hel, je sais que c’est la bonté, la patience, la foi et l’intégrité qui fondent la beauté. Et que l’occasion de l’expérimenter peut se faire par un jour pluvieux d’hiver, en faisant la queue dans un supermarché. Ra’hel nous attend en priant. Elle attend que nous cherchions la beauté en chacun de nous afin de la transformer en lumière infinie.

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