Développement Personnel

Vous avez des questions ?

27/11/2014 | par Lawrence Hajioff

Parfois, la question est plus importante que la réponse.

Les Juifs aiment poser des questions. La relation enseignant-étudiant a davantage d'impact lorsque l’élève pose des questions et veut en savoir plus. La même chose est vraie que vous soyez étudiant en mathématiques, en histoire ou si vous apprenez à jouer au golf. Si vous voulez en savoir plus, vous aurez besoin de poser des questions. Aucun médecin ni homme politique, ni aucun danseur ou même comptable pourraient apprendre leur métier grâce à la simple lecture des livres. Pour être vraiment bon dans ce que vous faites, vous avez besoin d'interagir avec des gens qui ont plus d'expérience, afin de leur poser des questions.

Imaginez : vous entrez dans le bureau d'un médecin pour la première fois. Vous levez les yeux vers le mur et découvrez qu’il est rempli de titres et de diplômes issus des meilleures universités dans le monde. « Très impressionnant ! » vous exclamez-vous. « Avez-vous vraiment étudié dans toutes ces écoles et ces hôpitaux ? » Et le médecin de répondre : « En fait, pas exactement, j’ai étudié grâce à internet, j’ai lu beaucoup de littérature médicale et j’ai passé mes examens écrits avec brio. Mais j’étais trop occupé pour arpenter les couloirs de l'hôpital et rencontrer des confrères ». Vous souhaiteriez prendre vos jambes à votre cou !

Les livres sont indispensables, mais l'interaction avec des experts ne l’est pas moins, et forge l’expérience.

Bien sûr, les livres peuvent fournir beaucoup de connaissances, mais la communication et l'interaction réelle avec des experts est totalement indispensable. Ce sont elles qui ouvrent les portes de la sagesse.

Je travaille pour ma part dans un collège d'enseignement qui forme des cadres rabbiniques et m’occupe également des anciens élèves. Tous les jours, je suis inondé de questions qui se déversent sur mon bureau par mail, Facebook et Twitter. Lorsqu’on travaille avec les 20-30 ans, on doit répondre à une majorité de questions qui ont trait à l'amour, les rencontres et le mariage. Cependant, je reçois également des questions sur l'histoire juive, Israël, la Kabbale et aussi concernant la coutume qui consiste à tremper la ‘hallah dans le sel.

Après 13 années de questions-réponses, j’ai décidé de recueillir les plus courantes et les plus intéressantes dans un livre intitulé « Vous avez des questions ? ».

Le pouvoir du "Quoi"

Pourquoi ne pas intituler le livre : « Les Juifs ont besoin de réponses » ? Parce que dans de nombreux cas, les questions sont meilleures que les réponses.

L’hébreu possède des mots différents pour désigner la connaissance : la ‘hochma, la bina et le daath. Chaque terme connote sa propre forme d'acquisition de l'information.

Daath : c’est ce que nous apprenons grâce aux informations et la lecture en étudiant beaucoup.

Bina : c’est l'intuition, le genre de choses dont vous avez la connaissance grâce à une réflexion intérieure ou à un sentiment.

‘Ho’hma : c’est la sagesse. Elle est composée de quatre lettres : ’het, kaf, mem, et hé. En divisant le mot ‘ho’hma et en inversant les deux premières lettres, on obtient les mots Koa’h ma : la puissance du « quoi ». Cela révèle la racine de toute sagesse : le pouvoir de poser des questions.

Le quatrième fils

Pourquoi sont les questions sont-elles si importantes ? Le Maharal de Prague explique que les gens se sentent généralement satisfaits de leur vision de la vie et ne sont donc pas avides d'assimiler de nouvelles idées. Mais quand une personne a une question, il avoue avoir un certain manque. Cela crée un « espace vide » à pourvoir.

Durant Pessa’h, nous encourageons nos enfants à poser les quatre questions de la Haggada.

Ce n’est pas par hasard que la fête juive qui décrit la genèse de notre peuple, Pessa’h, est l’occasion d’encourager nos enfants et petits-enfants à poser quatre questions. A nos yeux, rien n’est plus cher que de voir nos descendants se tenir devant toute la famille pour chanter Ma Nishtana (même s’ils chantent faux…).

Les Quatre Fils sont les suivants : le fils sage, le mauvais fils, le simple, et celui qui ne sait pas poser de question.

Traditionnellement, nous regardons le fils méchant comme le pire de tous car sa question est à la fois cynique et irrespectueuse. Pourtant, nous lui répondons pour l’engager à la conversation. Si nous savons le prendre, il pourrait bien changer du tout au tout…

En fait le plus problématique est le dernier de la liste: le fils qui n'a pas de questions. Il est assis seul, ne participe pas à la conversation, est à peine présent, sauf pour gâcher par son regard vide toute l'excitation liée au Seder.

Notre désir de poser des questions ne nous permet pas seulement de trouver des réponses, mais nous amène à nous intégrer à la grande famille juive.

Chercher la réponse

L'importance de poser des questions est magnifiquement illustrée par l'histoire suivante : la fille d'un homme très riche voulait se marier. Celui-ci partit à la recherche de l'époux qui correspondrait le mieux à sa chère fille. Afin de déterminer quel garçon serait le mieux adapté, il conçut une question difficile de Torah qui exigeait la connaissance d'une vaste gamme de sources juives. Quel qu’il soit, le jeune homme qui connaitrait la réponse deviendrait son gendre.

L'homme riche se rendit dans la meilleure Yechiva afin de trouver un jeune génie qui pourrait répondre à l’énigme. Les élèves les plus âgés et les plus intelligents se présentèrent, cherchant à impressionner l'homme grâce à leurs connaissances érudites. Chaque prétendant, cependant, fut renvoyé par un « Non » sans appel.

Tout derrière se trouvait un jeune homme frêle qui s’avança en hésitant pour offrir sa solution. « Désolé, dit l'homme, mais ce ne est pas la bonne réponse ». L'étudiant s’éloigna abattu.

L'homme rangea ses livres et monta sur son cheval. Il était presque au galop lorsqu’il entendit une voix crier derrière lui : « Attendez, revenez! ». L'homme arrêta son cheval un instant. Le jeune homme se tenait à côté de lui à bout de souffle, haletant. Avec un visage interrogateur, il demanda : « Je ne pouvais pas vous laisser partir sans me dire quelle est la réponse à la question ».

L'homme le regarda et dit : «Vous êtes le jeune homme que je cherche pour ma fille ! »

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