Kabbale

La Kabbala 15 - Tiféret

14/02/2012 | par Shimon Leiberman

Parmi les dix séfirot, Tiferet – qui veut dire littéralement “beauté” ou “splendeur” – occupe la place la plus centrale car elle sert d’intermédiaire entre le ‘hessed (bienveillance) et la guévoura (force).

Parmi les dix séfirot, Tiferet - qui veut dire littéralement “beauté” ou “splendeur” - occupe la place la plus centrale car elle sert d’intermédiaire entre le ‘hessed (bienveillance) et la guévoura (force).

Pris à la lettre, le mot “milieu” implique un compromis, “un peu de ceci et un peu de cela”. Mais il acquiert une connotation beaucoup plus positive et beaucoup plus marquée quand il sert à décrire la tiferet. Il évoque une voie qui est de nature complètement différente des deux séfirot précédentes - celles-ci sont utilisées mais en quantités adaptées à un mode totalement distinct d’activité.

Par exemple, tout pays a pour tâche des plus importante de survivre parmi les autres nations. C’est le devoir assigné à son premier ministre, à son président ou à son roi. Dans ce but, le dirigeantdu pays a à sa disposition un ministère des affaires extérieures qui s’efforce de construire des relations amicales et plaisantes avec différents Etats. Il a aussi un ministère de la défense dont la fonction est de préparer le pays à la guerre contre des pays ennemis.

Si l’on pénètre séparément dans ces deux ministères, on découvre que leurs idéologies et leurs visions du monde sont absolument incompatibles. Le ministère des affaires extérieures agit en fonction du principe que les nations aiment la paix, que l’état de belligérance est dû à un malentendu, que les échanges culturels et économiques sont les plus grands garants de la paix et que les compromis et les concessions sont des présages de stabilité.

Le ministère de la défense, d’autre part, prend pour hypothèse que, sous certaines conditions, même les alliés le plus proches peuvent devenir des ennemis et que la guerre est un instinct tout à fait humain. La force et la puissance sont les seuls facteurs réalistes qui déterminent la position d’un pays dans le monde et qu’en se montrant intransigeant et impitoyable, on assure la stabilité et la paix. Son but est de s’attacher à acquérir la puissance.

Par conséquent, afin d’être efficace, chaque ministère non seulement opère d’une certaine manière mais possède une vision interne du monde prenant en compte ses buts et ses philosophies.

C’est à l’échelon supérieur - le premier ministre, le président ou le roi - que se trouve une appréhension globale du monde qui considère ces ministères, non pas comme seulement une fin en soi mais plutôt comme des outils permettant d’atteindre des objectifs “plus élevés”, les idéologies qui les sous-tendent n’étant que le sous-ensemble d’un tout.

Ainsi, dans la vision du président, ce n’est ni la force en elle-même ni l’amitié en elle-même qui sont l’ultime but d’un pays en tant que pays. L’objectif final est plutôt la survie et le développement et les outils qui sont disponibles pour ce propos sont la force et l’amitié. C’est en fonction de chaque cas que le président utilisera l’un ou l’autre outil afin d’assurer l’objectif qu’il a en vue.

Quelquefois, le plus adéquat est d’employer la force et quelquefois, c’est de cultiver l’amitié et de d’étendre la coopération. Mais, dans les deux cas, qu’il utilise le ministère des affaires extérieures pour la diplomatie ou le ministère de la défense pour la guerre, il ne s’identifie pas avec tous leurs concepts mais plutôt avec sa propre idéologie plus large et plus globale.

Une synthèse

Le ‘hessed, la guévoura et la tiferet suivent un processus analogue.

Le ‘hessed est par essence une “idéologie” de bonté. Donner pour le plaisir de donner est tout ce qu’il veut . Il y voit son objectif final et plus on donne - sans considérer si la personne qui reçoit le don en est digne ou non -, plus cela est grand et meilleur.

La guévoura, au contraire, considère cela comme pernicieux. Seules les choses acquises au moyen d’un travail de même valeur et honnête sont “bonnes”. Par conséquent, son idéologie s’affirme au moyen du concept de “réciprocité” et “rien pour rien”. Il considère que le but ultime de la création est que chaque créature gagne par elle-même sa subsistance.

La Tiferet en est une synthèse. Elle les inclut tous les deux car elle s’est fixée un objectif plus large et par conséquent les emploie tous les deux ensemble. Son but est “que l’être humain se développe pour accéder à son potentiel le plus élevé.”

Souvent, ce but est atteint en le laissant libre de pourvoir seul à ses besoins alors que parfois il est nécessaire de lui “injecter” gratuitement une dose de cadeau non mérité. Ni l’idéologie de “Rien pour rien” ni celle de “du don continuel et inconditionnel” ne sont des philosophies valables. En réalité, chacune d’elles est un élément utilisable pour atteindre un idéal plus haut et plus étendu.

En fait, une personne sensée se comporte de cette manière avec ses enfants. Son but est qu’ils grandissent le mieux qu’ils puissent. Généralement cela signifie qu’ils doivent employer leurs propres capacités. Mais s’ils ont une défaillance, le père ou la mère leur injecte un peu “d’immérité”, à savoir de l’amour, de l’argent ou des louanges, afin que le processus continue.

La tiferet n’a rien d’un “compromis”. Celui-ci, de part la vision qui prédomine en lui, n’est pas capable d’intégrer divers éléments. Au contraire, quand deux cerfs sont confinés inexorablement dans une même pièce, le compromis consiste à leur rogner les cornes suffisamment pour qu’ils ne s’exterminent pas mutuellement. La Tiferet agit, quand à elle, sur un champ plus étendu et plus unifiant en donnant à chaque bête la place qui lui est due, de telle sorte qu’elles ne se trouvent plus emmêlées dans le combat.

C’est pourquoi elle est appelée tiferet, beauté car c’est en intégrant divers facteurs et en les montant l’un contre l’autre qu’on atteint la beauté. Le blanc et le noir sont deux couleurs opposées; en les intégrant de manière appropriée, on crée la beauté. Son action n’est pas de brouiller les contrastes pour changer toutes les couleurs en gris. Au contraire, la beauté intègre à la fois le noir et le blanc pour produire une image toute faite de profondeur.

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