Kabbale

La Kabbala 17 - Histoire de la Kabbala I

14/02/2012 | par Shimon Leiberman

Un dialogue mystérieux entre Dieu et Moïse nous donne des indications sur les “Voies divines”. Une connaissance mystique profonde qui enrichit notre compréhension de la Tora, nous est ainsi révélée.

 

Un dialogue mystérieux entre D.ieu et Moïse nous donne des indications sur les “Voies divines”. Une connaissance mystique profonde qui enrichit notre compréhension de la Torah, nous est ainsi révélée.

Avant d’étudier le reste des dix Séfirot, je voudrais dans cet article et dans le prochain approfondir les sources de la Kabbale, la manière dont elle s’est développée au cours du temps et les raisons de son “mystère”.

Une des causes pour laquelle la tradition mystique du Judaïsme est appelée Kabbale (c’est-à-dire “reçu”) est afin de souligner que cette compréhension mystique de la Torah doit être reçue. Les éléments de la Kabbale furent révélés par D.ieu en même temps que le reste de la Torah et puis transmis d’initié a initié, à l’encontre des autres aspects de la Tradition Orale qui nécessite une interprétation.

Si l’on explique un certain aspect de la Torah ou de la Loi juive d’un point de vue rationnel (opposé à une perspective mystique), il n’est pas besoin de se référer à une source directe. Il suffit que l’interprétation soit conforme à l’esprit de la Torah et ait un sens dans le contexte donné. Elle doit également être confirmée dans d’autres endroits du texte.

En ce qui concerne la Kabbale, la possibilité de proposer une telle interprétation qui soit “nouvelle” ou “originale” est des plus limitées. Car on a affaire à une discipline dont les rincipes ont été dévoilés par D.ieu à l’homme, à la manière dont toute la Torah fut révélée et puis transmise de personne en personne tout au long de sa route.

Examinons certaines des étapes qui ont jalonné jusqu’à nos jours la révélation de la Kabbale.

Dialogue mystérieux

C’est dans la Torah elle-même qu’on trouve le premier jalon. Dans le Livre de l’Exode (33, 18-23), figure un très mystérieux dialogue entre D.ieu et Moïse.

Moïse reprit: “Découvre-moi donc Ta gloire.”

Il (D.ieu) répondit: “C’est ma bonté tout entière que Je veux dérouler à ta vue et Je proclamerai le nom de l’Eternel devant toi; alors Je ferai grâce à qui Je ferai grâce, et Je serai miséricordieux pour qui Je devrai l’être.” Il (D.ieu) ajouta: “Tu ne saurais voir Ma face; car nul homme ne peut me voir et vivre.” Le Seigneur ajouta: “Il est une place près de Moi: tu te tiendras sur le rocher ; puis quand passera Ma gloire, Je te cacherai dans la cavité du roc, et Je t’abriterai de Ma main jusqu’à ce que Je sois passé. Alors Je retirerai Ma main , et tu Me verras par derrière; mais Ma face ne peut être vue.”

Aussi ésotérique et peu clair que soit ce dialogue, on peut en déduire quelques points très importants.

Il faut tout d’abord tenir compte du fait que cet entretien a eu lieu très peu de temps après le don de la Torah. Moïse l’a reçue dans son intégralité, et rien n’y manquait. (Voir Maimonide, “Les bases de la Torah” 9,1) Aussi, que réclamait Moïse de plus de la part de D.ieu?

En fait, il ne demandait pas d’avoir une nouvelle Torah mais suppliait que sa compréhension de la révélation qui lui avait déjà été faite, acquière de la profondeur. Sa demande nous montre qu’il nous a été retiré une partie de notre faculté d’appréhender la Torah et que de l’avoir telle qu’elle a été transmise à Moïse sur le mont Sinaï, ne garantit pas qu’on puisse la saisir dans toute sa profondeur.

La réponse que lui fait D.ieu nous indique que la nature de cette profonde compréhension ne concerne pas D.ieu à proprement parler mais Son interaction avec notre monde.

Selon l’explication de nos Sages, Moïse désirait comprendre la raison ultime de “Pourquoi le juste souffre et le méchant prospère.” La réponse de D.ieu, “Je serai miséricordieux pour qui Je devrai l’être”, montre que c’est justement le sens de la question de Moïse. La manière dont D.ieu dirige le monde - Ses desseins et Ses mœurs - constitue la substance de cette connaissance profonde recherchée par Moïse.

D.ieu a limité le niveau de compréhension de l’homme. Certains (habitués aux effets spéciaux du cinéma hollywoodien) s’imaginent que “nul homme ne peut voir D.ieu et vivre” à cause de la lumière aveuglante et du son retentissant! Ce verset n’a rien à voir avec une conscience physique de D.ieu. D’après nos Sages, son interprétation correcte est la suivante: “Nul homme ne peut comprendre totalement D.ieu et vivre.” L’homme - aussi raffiné soit-il - demeure un être physique ainsi que, pratiquement, la majeure partie de son entendement. Cela l’empêche de saisir les choses qui sont, à un certain degré, intégralement métaphysiques.

Et c’est ce que veut dire : “et tu Me verras par derrière”. De même que quand on fait face à une personne, on saisit pleinement ce qu’elle dit et ce qu’elle fait, de même le fait de se trouver devant D.ieu “face à face”, signifie qu’on peut comprendre parfaitement les voies divines. L’homme ne peut pas le faire. On ne peut voir D.ieu que par derrière - c’est-à-dire avoir une idée de ce qu’Il fait mais sans clarté absolue.

“Le nom de l’Eternel” donne accès à cette compréhension. C’est pourquoi, pour D.ieu, cette révélation se fait au moyen de “la proclamation du nom de l’Eternel devant Lui”.

En fait, les différents noms de D.ieu qui constituent le cœur de la Kabbale ne sont pas des mots imprononçables et gutturaux, capables de bouleverser l’univers mais plutôt décrivent certains aspects de l’interaction de D.ieu avec l’homme.

Ainsi, quand Moïse demande de percer plus profondément les mystérieux desseins divins, c’est la révélation de Son nom qui en est le chemin primordial.

Bien que située au-delà  de notre capacité de compréhension, la bonté est la connaissance de D.ieu la plus explicite qui ait pu être atteinte à ce moment précis.

Considérons cela dans le contexte des événements qui ont accompagné ce dialogue énigmatique.

En raison du grave péché  du Veau d’Or qu’ils ont commis, le châtiment que les enfants d’Israël méritent, est d’être complètement anéantis. Moïse n’arrive pas à énoncer la prière qui pourrait améliorer la situation. Par conséquent, il demande à D.ieu de lui révéler Sa bonté extrême qui permettrait d’ajourner et de réviser le décret. Car la gravité de leur faute était si grande qu’elle exigeait un niveau extraordinaire de miséricorde. Ce niveau n’était pas encore dévoilé jusqu’ici, aussi personne ne pouvait revendiquer sa mise en application.

D.ieu a donc révélé “Sa bonté toute entière” devant lui. De la sorte, cela donna à Moïse (et à nous aujourd’hui) la possibilité d’implorer D.ieu - de faire appel aux treize attributs de Sa prodigieuse bienveillance.

Ces “Treize Attributs” (mentionnés dans les versets 34, 6-7 du Livre de l’Exode) forment la base de nos prières le Jour du Grand Pardon (Kippour), les jours de jeûne et à l’occasion de prières solennelles spéciales.

Les comprendre est un autre aspect important de la connaissance cabalistique et de son enseignement ainsi que nous l’expliquerons dans les futurs articles de cette série.

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