Odyssées Spirituelles

Pourquoi je choisis de m'habiller avec pudeur

16/02/2016 | par Aish.fr

Si les mannequins de Victoria’s Secret se permettent de défiler en petite tenue, pourquoi n’aurais-je pas le droit de couvrir mon corps en public ?

La prochaine personne qui me dit que je devrais être plus « émancipée », je pique une crise.

Voyez-vous, dès que les gens aperçoivent mes membres soigneusement couverts et mes jupes longues, ils me font remarquer combien j’ai l’air étouffée et à quel point je devrais me rebeller contre les règles patriarcales de la pudeur vestimentaire, conçues à leur dire par les hommes pour réfréner leurs impulsions sexuelles.

Que suis-je censée faire ? Défendre mes choix vestimentaires ?

À notre époque ultra-individualiste où chacun est libre de vivre sa vie comme il l’entend, j’ai du mal à me résoudre au fait que moi, fervente adepte de cette école de pensée, doive défendre mon habillement. Je pensais que nous vivions à une époque où chaque femme est libre de s’habiller comme elle le souhaite. Alors je me pose la question suivante : si les Anges de Victoria’s Secret se permettent de défiler en petite tenue, pourquoi serais-je moins libre de couvrir mon corps en public ?

Dans certains milieux, la notion de « pudeur » est devenue synonyme de répression sexuelle et de fondamentalisme religieux. En ce qui me concerne, j’aime à penser que je ne représente aucune de ces deux tendances.

La pudeur n’est pas synonyme de laideur. C’est un code vestimentaire et comportemental qui prône le respect de soi.

En tant que juive pratiquante moderne, j’apprécie et respecte les valeurs de ma religion tout en évoluant dans la société actuelle. Je ne m’habille pas comme une vieille fille, contrairement à ce qu’on croit. Je peux parfaitement être jolie et tendance avec mes jupes et mes vêtements amples. Je peux parfaitement être séduisante, mais non pas sexy. La pudeur n’est pas synonyme de laideur. C’est un code vestimentaire et comportemental qui prône le respect de soi. Et en ce qui me concerne, ce code éthique relève d’un choix très personnel.

Quand je m’habille avec pudeur, les gens se conduisent différemment avec moi. Au lieu de m’inviter à des boums ou des soirées disco, ils m’invitent à des dîners ou des conférences. Quand je m’habille avec pudeur, je me perçois différemment. Au lieu d’être assujettie aux diktats libertins de la société adolescente, je me sens libre de vivre selon mes propres valeurs et convictions religieuses. Le regard que mon entourage me porte change, et par la même, leur attitude envers moi.

La pudeur vestimentaire contribue grandement à préserver une certaine candeur dans les relations entre les sexes. Parce que les gens me connaissent comme « celle qui s’habille avec pudeur », je me sens dispensée de participer à certaines activités que je risquerais de regretter par la suite.

Et même si je suis une juive religieuse, personne ne me force à m’habiller comme je le fais. Aucune figure masculine ne m’ordonne de me vêtir d’une certaine façon pour assouvir l’éventuel appétit sexuel d’une autre personne.

En réalité, c’est en couvrant mon corps que je me libère du regard et de l’imagination d’hommes dont je ne recherche pas la compagnie, ainsi que de modes vestimentaires de plus en plus sexualisées, lesquelles affichent souvent le corps humain de la manière la plus érotique possible.

Lorsque je m'affranchis des chaînes d’un habillement aguichant et provocateur, j’apparais aux yeux des autres non pas comme une créature faite de formes ou de jambes, mais comme une personne dotée d’un esprit. Un esprit capable de vêtir son corps ou d’évoluer dans la société indépendamment de l’attention masculine ou des excentricités des créateurs de mode.

Je vous l’accorde, l’adolescente ou la jeune femme moyenne prête peut-être moins d’attention à l’image qu’elle projette devant son entourage. Elle est peut-être moins préoccupée par le regard des hommes ou par les arrière-pensées des créateurs de mode que je le suis. Mais je ne suis pas moins émancipée qu’elle. Car en ce qui me concerne, je me libère de la sexualisation de mon corps à travers les vêtements que je porte et dans l’esprit masculin.

Bien sûr, si je crois fermement au pouvoir de la pudeur et de la décence, je ne cherche pas imposer mes propres convictions aux autres. Rappelez-vous, je suis une fervente adepte de l’ultra-individualisme…

Mais en attendant, laissez-moi m’habiller avec pudeur et décence. Laissez-moi vivre ma vie comme je l’entends.

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