Spiritualité

Cinq principes que le judaïsme voudrait que vous reteniez

01/05/2016 | par Eliahou Yaakov

Petit condensé de cinq notions philosophiques incontournables du judaïsme.

1. Vous êtes unique.

Vous connaissez peut-être le célèbre adage juif : « Si je ne suis pas pour moi, qui le sera ? » (Éthique des Pères, 1 :14) À première vue, il semblerait que cette maxime soit destinée à motiver l’être humain, un peu comme un parent qui dirait à son enfant : « Sors du lit ! Ne sois pas paresseux ! Si tu ne prends pas ta vie en main, personne d’autre ne le fera à ta place ! »

Il existe toutefois une interprétation plus profonde selon laquelle ce proverbe ne serait pas seulement un appel à l’action, mais définirait aussi la quintessence du Juif.

Reflet du caractère unique de notre potentiel, cet adage nous enseigne que chacun d’entre nous peut apporter sa pierre à l’édifice du monde. Chacun d’entre nous peut accomplir une mission spécifique que nous, seul, pouvons mener à bien. Et ce sont là des propos galvanisants puisqu’ils suggèrent que vous et moi avons quelque chose d’unique à apporter au monde, que Moïse lui-même n’a pas accompli.

2. Vous êtes maître de vos choix.

Si chacun d’entre nous est spécial et unique au monde, rien d’étonnant, donc, à ce que l’ensemble des circonstances de notre vie soient, elles aussi, taillées en fonction de notre essence profonde et de notre personnalité. C’est la raison pour laquelle le Talmud enjoint tout un chacun à proclamer à son réveil : « Le monde a été créé pour moi. » Loin d’une ode au narcissisme, cette déclaration reflète la prise de conscience que tout le déroulement de notre existence – depuis la famille dans laquelle nous avons grandi jusqu’à la personne assise en face de nous dans le bus – a été conçu précisément pour moi, en tenant compte de la nature de mon âme et de ma mission sur terre.

Ayant intégré cet axiome de base, la question qui se pose à moi est la suivante : comment vais-je réagir face aux circonstances qui m’entourent. Nous ne pouvons pas choisir le lieu et moment de notre naissance, ni le statut social de notre famille. Nous ne pouvons pas non plus choisir notre aspect extérieur ni notre quotient intellectuel. Plus encore, on ne nous a même pas laissé le choix de venir ou non au monde. Mais à l’instar d’un livre-jeu dont nous sommes le héros, nous sommes libres de choisir la direction que nous donnerons à notre vie. Chaque choix précis que nous opérons nous place face à un autre éventail d’options et ainsi de suite.

Lorsque notre existence touche à sa fin, nous incarnons l’ensemble des choix que nous avons faits. Plutôt que de nous apitoyer sur notre sort, efforçons-nous de faire les bons choix de vie, et ne perdons pas de vue la récompense qui nous attend.

3. Partez en quête de l’authentique liberté.

Certains individus assimilent la liberté à la possibilité d’agir comme bon leur semble. Mais une telle forme de liberté n’est en rien supérieure à celle des animaux qui vivent au gré de leurs instincts. 

Nos Sages nous enseignent : « Qui est fort ? Celui qui domine ses penchants » (Éthique des Pères, 4:1) La liberté, l’authentique liberté, c’est tenir les rênes de sa propre existence. Certes, la possibilité de satisfaire la moindre de ses envies peut procurer un sentiment instantané de bien-être, mais cela ne s’appelle pas être libre. Cela s’appelle être esclave de ses désirs. Et c’est donc une forme de liberté auto-contradictoire.

En outre, à quoi servirait la liberté si elle se réduisait au simple fait de mener sa vie comme on l’entend ? À quoi rimerait une existence vécue au simple gré de ses desiderata ? Au bout de 70 ans d’un tel mode de vie, quelle force de caractère ai-je eu l’occasion de manifester ? Quel défi m’a-t-il été donné de relever ? Mon existence ne s’est-elle pas limitée à une longue suite de scènes dans lesquelles j’ai été une marionnette manipulée par mes désirs ? En quoi ai-je affirmé mon véritable « moi » ?

4. Cultivez votre ouverture d’esprit.

Afin de cultiver son vrai « moi », l’homme doit s’arracher aux idées préconçues qui se sont infiltrées en lui à travers sa nature et son éducation. Tant qu’il ne s’est pas débarrassé des multiples conditionnements et manipulations qu’il a subis au cours de sa vie, il ne possède pas la clarté d’esprit nécessaire pour entamer son propre parcours. Ce n’est qu’après avoir dépassé ses réflexes et automatismes qu’il pourra accéder au stade de conscience de soi qui marquera le point de départ de son épanouissement personnel.

Les sources juives mystiques assimilent cette étape de développement et de maturité personnels au fait de devenir « semblable au désert. » La Torah fut donnée dans le désert, car c’est un lieu de néant, un endroit stérile et dégagé qui invite donc à la découverte de soi. Tout comme le peuple juif n’accéda au désert – et au don de la Torah dont il fut le théâtre – qu’une fois s’être affranchi de la servitude d’Égypte, l’être humain ne peut accéder à l’immensité de son « désert personnel » qu’après s’être libéré du joug de « l’Égypte » qui sommeille en lui. Et lorsqu’il sera parvenu à devenir semblable au désert, en cultivant son ouverture d’esprit, il sera à même de transformer chaque nouvelle information ou mode de vie en un tremplin vers un changement réel et durable.

5. Assumez la responsabilité de vos choix.

Il y a quelques jours, je conduisais aux côtés de mon épouse ‘Hanna quand soudain, aux abords d’un magasin de fruits et légumes, un livreur laissa tomber un cageot de pastèques qui s’éparpillèrent dans toute la rue. Immédiatement, il chercha autour de lui un coupable qu’il pourrait accuser de cet incident, mais il ne trouva personne. Et ‘Hanna de remarquer : « Nous sommes tous ainsi faits, nous cherchons constamment à mettre la faute sur le dos des autres. »

Les gens ont souvent peur d’endosser leurs responsabilités. Ils redoutent d’effectuer des choix majeurs qui bouleverseront le cours de leur existence. Car ce faisant, ils courrent le risque d’échouer. Auquel cas, ils n’auront personne d’autre à accuser qu’eux-mêmes.

Il faut une grande dose de conscience et de conscience de soi-même pour rompre avec de tels habitudes et automatismes et assumer la responsabilité de nos choix. Mais lorsque nous y parvenons, au lieu d’escamoter notre vie et d’éluder notre mission, nous commençons à aspirer au progrès et au changement. Délivrés de nos peurs et nos insécurités auto-infligées, affranchis de nos conditionnements, nous sommes désormais libres de déployer notre potentiel suprême. Et, savourant le goût suave de la véritable indépendance, nous commençons à vivre au plein sens du terme.

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