Spiritualité

Qu’est-ce qu’une bonne personne ?

22/02/2017 | par Aish.fr

Demandez à deux individus, l'un bon et l'autre mauvais: "Êtes-vous quelqu’un de bien ?" A votre avis, qui répondra par l'affirmative?

Nous aspirons tous à être des gens biens, mais ce n’est guère chose aisée. Si vous demandez à deux individus, l’un bon et l’autre mauvais: "Êtes-vous quelqu’un de bien ?", qui à votre avis, répondra par l’affirmative ? Le gentil ou le méchant ?

Le méchant, bien sûr ! Il pourrait donner un grand coup de poing dans le ventre de sa propre mère et penser néanmoins qu’il est quelqu’un de bien. Vous diriez alors : "C’est horrible ! Comment pouvez-vous faire une chose pareille ?" Il se justifierait en disant : "Vous ne comprenez pas. Elle m’a demandé d’aller jeter les ordures. Si je le fais, qui sait ce qu’elle va me demander par la suite ? Ça ne peut pas durer ainsi éternellement !" 

Quant au gentil, il irait jeter les ordures, mais si vous lui dites : "Je vois que vous êtes quelqu’un de bien", il vous répondra : "Détrompez-vous, je ne suis pas aussi bon que vous le croyez. N’avez-vous pas remarqué qu’au moment d’aller jeter les ordures, j’ai asséné à ma mère un coup de poing dans le ventre?" 

– Comment ? Mais qu’est-ce que vous racontez ? J’ai regardé attentivement ce que vous faisiez et j’ai bien vu que vous n’aviez donné aucun coup de poing à votre mère !

– Oui, en fait, je ne lui ai pas vraiment donné de coup de poing, mais je suis parti jeter les ordures en rouspétant. Je voulais que ma mère regrette de m’avoir imposé cette corvée. J’étais en train de lire un bon bouquin et si je ne faisais pas état de mon mécontentement, qui sait ? Elle pourrait me redemander la même chose demain !

Voyez-vous la différence ? Le méchant dira toujours qu’il a raison. Il ne se donne même pas la peine d’essayer d’être bon, il ne ressent donc pas le besoin de faire des efforts. Il se considère tout simplement comme quelqu’un de bien. 

Mais la personne qui essaye vraiment d’être bonne sait à quel point ce n’est pas chose facile et elle s’efforce en permanence d’atteindre un niveau plus élevé. 

Il existe également un troisième type d’individu : celui qui est parfaitement droit, le Tsadik. Lequel va jeter les ordures en disant : "Avec plaisir, Maman. Tu te fatigues tellement pour prendre soin de nous. Alors, merci de me donner l’occasion d’exprimer ma reconnaissance !" 

Deux cœurs : "vouloir" et "avoir envie"

Le fait qu’il faille fournir des efforts pour avoir une bonne conduite provient de l’existence de deux penchants contradictoires dans tout être humain. Une personne possède deux cœurs : l’un qui aime faire ce qui est bien et l’autre qui préfère faire preuve d’égoïsme. Il est impératif de prendre conscience du combat qui se déroule en vous. Par exemple : 

  • Vous voulez faire bon usage de votre temps, mais en même temps vous avez envie de remettre au lendemain ce que vous avez à faire.
  • Vous voulez manger sainement, mais en même temps vous avez envie d’un gâteau au chocolat. 
  • Vous voulez acquérir la sagesse, mais en même temps vous avez envie de regarder la télé. 

Le premier cœur aspire à faire le bien. Le second préfère faire preuve d’égoïsme.

"Vouloir", c’est pour toujours. C’est une aspiration ancrée dans la réalité. "Avoir envie", c’est la recherche du plaisir instantané, sans se préoccuper des conséquences futures. C’est un moyen d’évasion.

Ce conflit se déroule entre votre corps et votre âme. Votre âme éternelle recherche la permanence. Elle veut accomplir tout ce qui est bien : aimer l’humanité, rechercher la justice, être altruiste, sensé, honorable et responsable. Votre âme s’efforce de réaliser son potentiel. 

Pendant ce temps, votre corps, qui est destiné à mourir, recherche la satisfaction instantanée. Attiré par le confort et la facilité, il veut manger, dormir, convoiter. 

Vous savez que ce n’est pas bien de refuser d’aller jeter les ordures et votre cœur veut réellement faire le bien, mais votre autre cœur, celui qui a des envies, préférerait rester à l’intérieur, bien au chaud, confortablement installé devant un bon livre.

Même au moment où vous êtes en train de lire ces lignes, votre âme vous donne un petit coup de coude : "Prête attention à tout ce qui est écrit, cela me permettra de m’élever !" Mais votre corps contredit ces propos : "Tout ce travail et cette concentration, c’est trop dur. J’étais parfaitement bien dans ma peau avant de commencer !" 

A chaque décision, les deux cœurs s’opposent et créent un dilemme.

A chaque décision, les deux cœurs s’opposent et créent un dilemme. Pour sortir victorieux de cette bataille, vous devez vous focaliser sur votre désir inné d’être quelqu’un de bien. Rappelez-vous chaque matin que vous voulez être quelqu’un de bien et ne laissez pas cet état de conscience tomber en désuétude. Qu’il fasse partie de votre état d’esprit et vous en verrez les effets tout au long de votre journée : vous prendrez des décisions plus matures et efficaces.

Faire la distinction entre les deux cœurs 

Faire le tri entre ce dont nous avons envie et ce que nous voulons peut nous plonger dans un océan de confusion. 

Demandez à quelqu’un :

– Qu’est-ce qui est le plus important pour vous, le bonheur ou l’argent ?

– Le bonheur. Donnez-moi juste la nourriture de base, des habits et un endroit pour m’abriter et je serais certainement le plus heureux du monde ! Après tout, quel idiot voudrait être un millionnaire malheureux ?

 – Ok, accordez-moi une semaine et je vous garantis que je ferai de vous un homme heureux.

– Bon, et bien, c’est une offre intéressante... Un de ces jours, je pourrais bien la prendre en considération.

– Très bien, faisons un marché : si, dans un mois, vous êtes plus heureux que maintenant, je vous donnerai un bonus de 10 000 €.

Et alors là, vous verrez ce type arriver en courant !

Pourquoi ? Quelle valeur est la plus importante à ses yeux, le bonheur ou l’argent? 

Le bonheur, bien sûr. Mais, il s’agit juste d’une perception intellectuelle de l’âme. Le corps, lui, est distrait par la vue de cette grosse liasse de billets ! 

Les désirs du corps perturbent notre pensée. Le matérialisme peut nous paraître si attractif que nous en venons à penser que c’est ce que nous voulons vraiment ! 

Si vous ne fournissez pas l’effort de faire la distinction entre ce que vous voulez et ce dont vous avez envie, et de cerner lequel de ces aspects influence vos actes, il est fort probable que vous laissiez passer de précieuses occasions de réaliser votre objectif. 

Prenez connaissance de la nature du conflit en vous posant simplement ces deux questions : que veux-je faire, opposé à qu’ai-je envie de faire ? Ce que vous voulez faire est généralement la bonne chose à faire, tandis que ce que vous avez envie de faire est souvent la chose la plus agréable à faire. 

Votre réveil sonne de bon matin. Vous voulez sortir du lit et entamer votre journée, mais vous avez probablement envie d’éteindre l’alarme de votre réveil et de vous réveiller plus tard. Il s’agit d’une véritable lutte, sortir du lit constitue un dilemme moral !

Votre victoire ou votre défaite dépend de la voix qui crie le plus fort au moment de prendre la décision : la voix qui dit : "je veux" ou celle qui dit : "j’ai envie".

Une fois que vous aurez pris conscience du conflit et que vous garderez à l’esprit qu’il nécessite une véritable lutte de votre part, vous serez en mesure d’écouter plus attentivement la voix du cœur animé par le bien et d’écarter celle du cœur égoïste. 

Définir le "bien" 

Une définition adéquate du "bien" constitue le point de départ de tout ce que vous faites dans la vie. Bien évidemment, vous ne pouvez pas vous contenter d’inventer votre propre définition de ce qu’est le "bien". Vous devez examiner des sources fiables, puis analyser laquelle décrit le mieux la condition humaine et la réalité. 

Faites bien attention ! Si vous ne vous efforcez pas de trouver votre propre définition, vous finirez par adopter l’idée du bien de quelqu’un d’autre ! 

A Gaza, la définition du "bien" serait peut-être d’accepter d’attacher une bombe à son ventre pour se faire sauter au beau milieu d’une place de marché bondée d’Israéliens.

A Gaza, la définition du "bien" serait peut-être d’accepter d’attacher une bombe à son ventre pour se faire sauter au beau milieu d’une place de marché bondée d’Israéliens. 

Dans le monde occidental, une définition ordinaire du "bien" serait la réussite financière. Des personnes se retrouvent brisées par la dépression parce qu’elles n’ont pas réussi sur le plan financier.

"Qu’est-ce qui ne cloche chez moi, je suis incapable de trouver du boulot ! Ça ne va pas du tout. Je dois me faire suivre !" 

Ce sentiment a des conséquences sur notre manière de consommer. Notre métier, notre superbe maison, notre nouvelle voiture représentent pour un tiers, une commodité et pour deux tiers, un statut. Nous voulons montrer que nous convenons à l’idée du "bien" que s’est faite la société. (Discrètement, bien sûr, nous ne voulons quand même pas passer pour des m’as-tu-vu !) 

Vous devez toujours vous poser la question suivante : Est-ce que ma définition du "bien" correspond à ce qui paraît bien au groupe social qui a fait du fast-food, du câble et de Hollywood, ses vraies valeurs ou à tout ce qui contient un message profond avec un sens réel et qui apporte une précieuse contribution à la société ? 

Si nous n’y prêtons pas garde, nous pourrions finir comme ces personnes riches et célèbres qui se raccrochent à la drogue et qui souffrent de dépression. Pourquoi l’image typique d’une star de cinéma correspond-elle toujours à celle d’une personne mêlée à des conflits juridiques, qui ne parvient pas à préserver son mariage et qui passe un nombre incalculable d’heures chez son psychanalyste ? 

Dans le Judaïsme, la définition du bien se trouve dans la Torah qui explique très clairement comment agit quelqu’un de bien envers ses amis, sa famille et la société en général. 

Alors travaillez assidûment votre définition et soyez attentifs car la définition de la société pourrait bien finir par devenir votre condamnation à mort.

Conformez-vous à votre définition 

Une fois votre définition établie, vous devez ensuite vous y tenir partout où vous irez, quoi que vous fassiez. Les autres essayeront toujours de changer votre définition du « bien » surtout lorsqu’elle les met mal à l’aise avec eux-mêmes, mais vous devez vous raccrocher à votre propre définition, même si les autres vous tournent en dérision pour cela.

Pourquoi un individu joue-t-il à la roulette russe ? Parce qu'il a peur des sarcasmes, de se faire traiter de lâche. Mais, en fait, qui est le vrai lâche ? Celui qui n’a pas le courage d’affronter ces railleries ! En fin de compte, au lieu de vivre comme un lâche, il meurt comme un lâche ! Le comble de l’ironie : c’est l’image qui l’emporte sur la réalité ! 

Ne laissez pas tomber vos certitudes. 

Faire le bien : une volonté impérieuse

Imaginez que vous soyez un brillant chirurgien. Vous êtes célèbre, vous êtes riche, vous avez une séduisante épouse et des enfants merveilleux. Vous êtes président de votre synagogue et vous venez juste d’être choisi pour recevoir un doctorat honorifique de l'Université de la Sorbonne. La vie est belle !

Puis, vous faites un voyage en Extrême-Orient avec des amis. Une nuit, alors que vos compagnons de voyage sont sortis voir un film, la Police Secrète s’introduit dans votre chambre d'hôtel et vous dit : "Vos amis ont été reconnus comme de dangereux espions. Dites-nous où ils sont ou nous vous tuons!"

Alors là, qu’est-ce que vous faites ? 

Naturellement, trahir ses amis est un acte terrible. Par ailleurs, vous ne voulez pas mourir - et personne ne saura jamais que vous avez dénoncé vos amis. (La Police Secrète n’ira certainement pas le crier sous les toits !) Vous avez encore la possibilité d’être un brillant chirurgien, de garder votre magnifique famille et d’être riche et célèbre - et même de rentrer chez vous à temps pour recevoir votre prix de la Sorbonne ! 

Alors, que faites-vous ? 

A présent, on va faire monter les enchères. Et si la Police Secrète vous demandait de tuer 1 000 enfants en échange de votre vie ? "Tuez 1 000 enfants et vous pourrez retourner en France reprendre votre magnifique existence." Pensez-vous pouvoir être jamais capable d’accomplir un tel acte ? 

Absolument pas. Nous n’avons tout simplement pas ce qu’il faut pour être méchant. (Et même si vous parveniez à vous forcer à commettre un tel crime... vous retourneriez probablement chez vous pour vous tirer une balle dans la tête.) 

Ce scénario révèle quelque chose de très profond dans le caractère de chaque être humain : Etre quelqu’un de bien est si important que nous serions même prêts à mourir pour cela. 

Bien que ce scénario soit quelque peu extrême, il met à jour un principe essentiel : Si vous êtes prêts à renoncer à la vie pour être quelqu’un de "bien", c’est qu’il ne peut y avoir de but plus élevé dans l’existence que celui-là ! 

Alors, allez-y et vivez pour cette cause ! Exploitez cette force qui est en vous ! 

Recherchez la sagesse pour comprendre comment devenir quelqu’un de bien. Faites du bien votre but dans la vie. Soyez prêts à renoncer à tout. Les autres vous prendront peut-être pour un imbécile, mais vous serez toujours gagnant lorsque que vous faites ce qu’il faut. Vous ne rendez aucun service à qui que ce soit en étant quelqu’un de bien, vous ne faites qu’accomplir la volonté de votre "moi intérieur". 

Chaque être humain voudrait être quelqu’un d’exceptionnel 

Notre désir d’être quelqu’un de bien n’est en fait que la partie émergée de l’iceberg. En réalité, nous nous efforçons tous d’être encore plus que quelqu’un de "bien" : devenir quelqu’un "d’exceptionnel". 

Personne ne veut être moyen. Essayez un peu, pour voir, de dire sincèrement : "Je veux être médiocre." Vous ne pourrez même pas sortir ces mots de votre bouche ! Parce que nous voulons tous être quelqu’un d’exceptionnel, pas seulement quelqu’un de bien. 

Voudriez-vous être celui qui découvrira le remède contre le cancer ou qui réduira à néant la menace d’une guerre nucléaire ? Bien sûr ! Nous serions tous fous de joie de débarrasser le monde de ses problèmes et d’unir l’humanité dans la paix et l’harmonie. Tel est le concept juif du Messie, il réunifiera le monde. 

Un jour, dans un cours, j’ai posé la question suivante : "Répondez-moi honnêtement. Au plus profond de votre cœur, n’entretenez-vous pas le désir d’être le Messie en personne ?" 

Toute la classe a répondu par l’affirmative. 

Nous sommes là en présence d’un secret de grande profondeur spirituelle : l’âme, l’étincelle divine qui réside en chacun de nous, a terriblement envie d’être unie à la source de toute vie, le Dieu Tout Puissant. Et pour cette raison, tout être humain ne se satisferait même pas d’être le Messie. Notre âme désire être comme Dieu Lui-même. 

Alors, pourquoi ne visons-nous pas cet objectif ? 

Ce n’est pas parce que nous ne voulons pas changer le monde, mais parce que l’effort à fournir semble trop important. 

La Torah, notre manuel d’instructions pour la vie, nous indique une manière de travailler à la réalisation de cet objectif. L’une des 613 mitsvot consiste à être comme Dieu, imiter Ses manières d’agir. 

Nous avons tous la capacité d’apporter une contribution majeure à la société. Nos Sages nous enseignent que toute personne est censée se dire : "Le monde entier a été créé pour moi !" Cela ne veut pas dire que vous pouvez piller impunément la propriété d’autrui, mais plutôt, que tout individu est responsable du monde. Agissez en conséquence : vous êtes là pour le réparer.

Il y a du pain sur la planche, mais c’est ce but-là que nous poursuivons réellement et, en chemin, vous ne deviendrez pas simplement quelqu’un de bien, mais quelqu’un d’exceptionnel !

Qui suis-je pour changer le monde ?

Demandez à n’importe quel jeune d’aujourd’hui : 

"Quelles sont les chances de voir une guerre atomique mondiale se déclencher au cours des 20 prochaines années ?"

Vous obtiendrez toutes sortes de réponses. Certains vous diront 90%, d’autres 20%. 

Quel malheur !

Alors, qu’avez-vous l’intention de faire à ce sujet ? 

"Moi ? Que puis-je faire pour changer les choses ? C’est au président de s’en occuper ! Moi, je ne suis qu’un simple citoyen et rien d’autre !"

Et si le bon dieu vous promettait de vous aider, que pourriez-vous faire pour changer les choses ?

Absolument tout !

Alors, j’ai une bonne nouvelle à vous annoncer : Dieu se tient juste derrière vous. Dieu vous dit : "Si tu essayes, Je t’aiderai. Je veux que tu répares le monde." 

Le Judaïsme affirme que nous avons l’obligation de devenir quelqu’un d’exceptionnel. Il s’agit de notre mission en tant que nation que de réaliser le "Tikoun Olam," de réparer le monde. Si nous nous dérobons à nos responsabilités, nous aurons, un jour, à répondre de cette décision. 

Dans le Judaïsme, il n’y a pas de place au découragement. Vous voulez être quelqu’un d’exceptionnel, vous pouvez être quelqu’un d’exceptionnel et vous devez être quelqu’un d’exceptionnel. Alors, allez-y, donnez tout ce que vous avez en vous. Exploitez votre puissant désir de grandeur. C’est lui qui vous dirige que cela vous plaise ou non. 

Accomplissez tous les efforts que vous pourrez et Dieu vous aidera certainement à atteindre votre objectif.

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