Franc Parler

Réveille-toi !

Vayikra (Lévitique 1-5 )

Pourquoi le fauteur devait-il offrir un sacrifice au Temple? La réponse tient en deux mots: Réveille-toi!

Parmi les différentes offrandes mentionnées dans la section de cette semaine se trouve le « sacrifice expiatoire », appelé ‘hatat en hébreu. Ce dernier était offert par la personne qui avait commis par inadvertance une faute passible de peine de mort. L’exemple que l’on pourrait donner est celui d’un homme qui aurait eu des relations intimes avec sa sœur.

Ce qui soulève la question évidente suivante : comment un homme pourrait-il commettre une telle faute par inadvertance ? Première possibilité, il pourrait ignorer qu’une telle chose est interdite. Autre option, il pourrait, par un tragique concours de circonstance, ignorer que la femme avec laquelle il est en train d' avoir des relations s’avère être sa sœur.

Mais quoiqu’il en soit, le fond du problème est que cet homme a fait preuve d’une négligence hors-pair. Il devait être plongé dans une profonde léthargie pour avoir commis une telle faute par accident. Il devait sans doute être enfermé dans son petit monde peuplé de fantasmes.

La Torah se charge donc de lui asséner un « coup sur la tête ». Il va devoir apporter une vache au Saint Temple de Jérusalem. Il va devoir observer le prêtre abattre la bête, la dépecer puis la réduire en cendres sur l’autel. Une expérience des plus frappantes qui l’éveillera brutalement au caractère fragile et éphémère de la vie. Et qui, espérons-le, devrait le secouer de la torpeur morale dans laquelle il s’est plongé. C’est ainsi qu’il prendra conscience que la vie est courte, qu’il y a tant de choses à accomplir dans ce monde, et qu’il ne peut donc pas se permettre de passer son existence à rêvasser.

Comme avec chaque rituel juif, cette prise de conscience ne se produit qu’à la mesure où la personne la laisse opérer en elle. Si elle sommeille tout au long de son ‘hatat, comme elle le fait durant le reste de sa vie, l’offrande n’aura pas le moindre effet sur elle. Car la Torah n’a rien d’une formule magique, du genre fais tel rituel et tu obtiendras tel effet spirituel... Elle ne fait que placer la personne dans un environnement propice dans lequel elle pourra s’éveiller à la valeur de la vie, pour peu qu’elle le souhaite. Mais le choix reste toujours le sien.

Un dernier point, j’ai entendu dire que le concept des sacrifices serait un tantinet barbare. Soit. Mais selon la même logique, abattre un animal et faire ripaille avec sa chair ne me paraît pas bien plus civilisé. Pourquoi serait-il admissible de tuer un animal pour marcher sur sa peau, mais inadmissible de tuer un animal pour éveiller sa propre conscience au sens de la vie ? Alors, lequel sonne plus humain ? J’ai ma p’tite idée sur la question…

Related Articles

Donnez du pouvoir à votre voyage juif

Inscrivez-vous à l'e-mail hebdomadaire d'Aish.com

Error: Contact form not found.

linkedin facebook pinterest youtube rss twitter instagram facebook-blank rss-blank linkedin-blank pinterest youtube twitter instagram