Torah de Vie

Transparence

Bamidbar (Numbers 1:1-4:20 )

Une réflexion contemporaine sur la Paracha de la semaine

Il existe un principe exégétique voulant que l’agencement des versets bibliques réponde à une logique bien précise. Si tel verset côtoie tel verset, c’est parce qu’il existe entre eux un lien chargé de profonds enseignements. Or pour certains commentateurs, ce principe se retrouve également dans l’enchaînement des noms des cinq livres de la Torah, lequel serait aussi porteur d’une richesse insoupçonnée. Alors que nous entamons ce Chabbat la lecture du quatrième livre de la Torah, le Séfer Bamidbar (Nombres), il y a lieu de s’interroger sur le lien entre ce nom et celui des deux autres livres de la Torah qui le précèdent : le Séfer Chémot (Exode) et le Séfer Vayikra (Lévitique).

La trilogie Chémot-Vayikra-Bamidbar

Le nom Chémot signifie littéralement « noms ». D’une manière générale, le fait d’attribuer un nom à un individu ou à un événement permet de le définir ou de le localiser. Dans tout processus éducatif, cette étape est essentielle car elle permet, entre autres, de distinguer le Bien du Mal, c'est-à-dire les limites entre les deux. De fait, cette étape est vitale pour l’équilibre moral et psychologique d’un être humain. On peut dès lors aisément comprendre pourquoi le livre Vayikra (« Il appela ») vient à la suite de Chémot. Quand un homme s’est forgé une identité propre en ayant clairement tracé ses repères éthiques, il peut alors être appelé par D.ieu pour entreprendre la mission pour laquelle il a été créé. Toutefois cette mission n’est pas sans risques. De nombreuses embûches peuvent le faire trébucher, notamment celle d’avoir un ego démesuré ; de se prendre pour une entité à part entière alors qu’il n’est que le délégué de D.ieu !

Être humble

Pour prévenir cette attitude erronée, D.ieu attribua le nom de Bamidbar au quatrième livre de la Tora. Quand l’Éternel nous confie une mission, il faut, en tout premier lieu, nous résoudre à l’accomplir avec beaucoup d’humilité. C’est la notion à laquelle fait allusion le mot Bamidbar : « dans le désert », un lieu qui renvoie à l’idée d’humilité et d’intériorité. En mettant en pratique les valeurs éthiques de la Torah nous devenons les « ambassadeurs » de D.ieu sur terre. Nous sommes en quelque sorte sa vitrine, au sens propre comme au sens figuré. Tout comme une vitrine a tout intérêt à être transparente, l’être humain doit pouvoir refléter la présence divine à travers ses pensées, actions et paroles. En revanche, s’il accorde à son ego une place démesurée, la vitrine qu’il incarne devient opaque, et masque la présence divine.

Connaître sa place

L’un des thèmes de la parachat Bamidbar est celui de l’emplacement des tribus d’Israël autour du Tabernacle lors de leurs campements et de leurs déplacements. La Torah nous livre ici un enseignement essentiel : chacun d’entre nous possède une place et une fonction qui lui est propre. Nous devons vivre et évoluer en fonction de cette place et de cette fonction qui forment notre mission dans la société. Si nous nous écartons des responsabilités qui nous incombent, nous risquons alors de pervertir notre mission. Et quelle est la meilleure qualité à adopter pour ne pas tomber dans cet écueil ? C’est l’humilité, incarnée par le désert, qui constitue le plus efficace des garde-fous. 

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