Roch Hachana

Introduction au mois d'Eloul

10/07/2013 | par Shraga Simmons

Ce qu'on doit absolument savoir sur le mois qui précède Rosh HaShana

Si vous aviez une date d'audience importante au tribunal – déterminante pour votre avenir financier, ou même pour votre vie personnelle – vous vous prépareriez certainement plusieurs semaines à l'avance.

A Roch Hachana, chaque individu est jugé en fonction du mérite de ses actes. Vivra-t-il au-delà de l’année écoulée ou non ? Réussira-t-il sur le plan financier ou ira-t-il à la ruine ? Sera-t-il en bonne santé ou malade ? Tous ces éléments sont déterminés à Rosh Hachana. 

Eloul est le début d’une période de clarification des objectifs de la vie, et de rapprochement de Dieu

Eloul - le mois qui précède Roch Hachana – est le début d’une période d'introspection intensive, de clarification des objectifs de la vie, et de rapprochement de Dieu. C’est une période qui permet de réaliser les buts de l’existence - plutôt que de se laisser porter par sa vie en amassant de l'argent ou en recherchant des gratifications diverses. C'est un moment où l’on prend du recul et où l’on se remet en question avec honnêteté, comme les Juifs l’ont toujours fait, dans l'intention de s’améliorer. 

Les quatre lettres hébraïques du mot Eloul (alef-lamed-vav-lamed) sont les premières lettres des quatre mots du verset "Ani LéDodi véDodi Li" "Je suis à mon bien-aimé et mon bien-aimé est à moi" (Cantique des Cantiques 6,3). Ces mots résument la nature de la relation entre Dieu et son peuple.

En d'autres termes, le mois précédant Roch Hachana est un temps particulier. Dieu s'adresse alors à nous dans un effort de créer une atmosphère d’inspiration, capable de stimuler la Techouva (retour vers Dieu).

Séli’hot

Motsa’ei Rosh ‘Hodesh Elul (mercredi soir prochain), nous commencerons à réciter les "Séli’hot", des prières spéciales qui invoquent la miséricorde de Dieu. 

Dieu nous a donné carte blanche et nous a placés dans un monde rempli d’opportunités

Après la faute du veau d'or, Moïse demanda à Dieu de lui expliquer le fonctionnement de sa relation avec le monde. La réponse de Dieu, connue sous l’appellation des « 13 Attributs de la Miséricorde », constitue l'essence même de la prière des Séli’hot. Ces « 13 attributs » traitent de "la patience" de Dieu. Ce même Dieu qui nous donné carte blanche et qui nous a placés dans un monde rempli d’opportunités, nous offre une occasion supplémentaire de nous rattraper si nous avons échoué lors de notre première tentative. 

Les «Séli’hot » doivent être lues en minyan (quorum de 10 hommes). Lorsque cela s’avère impossible, on récitera les « Séli’hot » seul, tout en omettant les parties en araméen ainsi que le passage des « 13 Attributs de la Miséricorde. »

En définitive, l'aspect le plus important du mois d’Eloul est la planification de notre existence. Car lorsque le Grand Jour (Yom Kippour) arrive, et que chaque individu se tient devant le Tout-Puissant pour solliciter une année supplémentaire, à nous d’être bien conscients de ce que nous demandons !

Passages additionnels dans les prières

A partir du deuxième jour de Roch 'Hodech Eloul, on a la coutume de sonner du Shofar chaque matin après l’office. Sa sonorité nous éveille à profiter pleinement de l’opportunité du mois d’Eloul pour nous rapprocher de Dieu.

A partir du mois d’Eloul également, nous lisons le Psaume 27 aux offices du matin et du soir. Dans ce psaume, le roi David s'exclame: « Une seule chose je demande... de pouvoir séjourner  dans la maison de Dieu tous les jours de ma vie." Nous mettons l’accent sur la force unificatrice de Dieu dans nos vies, et nous nous efforçons de renforcer notre lien avec sa dimension transcendantale et infinie.

La période de 40 jours 

Faisons un retour en arrière. Il y a 3000 ans, dans le désert du Sinaï, Dieu proclama des Dix Commandements, puis les juifs firent le veau d'or. Moïse plaida de toutes ses forces auprès de Dieu pour que la nation juive soit épargnée.

Le premier jour du mois d'Eloul, Moïse remonta sur le mont Sinaï, et 40 jours plus tard - le jour de Yom Kippour - il redescendit vers le peuple, tenant les nouvelles Tables dans ses mains. 

Quarante est un nombre qui évoque la purification

Pour nous également, le début du mois d'Eloul constitue le point de départ d’une période de quarante jours, dont le point culminant est le jour le plus Saint de l’année : Yom Kippour. Pourquoi le chiffre quarante ? Quarante est un nombre qui évoque la purification. Le déluge de Noé dura lui aussi quarante jours, et le mikvé - bain rituel de purification - contient quarante mesures d'eau.

Le mois d’Eloul est une opportunité exceptionnelle. Pendant cette période, certains étudient davantage la Torah et font davantage de bonnes actions. Beaucoup procèdent à un examen de conscience quotidien - une comptabilité des pertes et des gains spirituels.

Evènements de l'année 2448

La plupart des fêtes juives sont basées sur des événements survenus au cours d'une année cruciale dans l'histoire juive – l’an 2448, ou 1312 avant l’ère commune. 

Au Sinaï, les Juifs retrouvèrent l’état d’immortalité qu'Adam et Eve avaient connu dans le Jardin d'Eden

Il y a 3.300 ans environ, en l’an 2448 du calendrier hébraïque, le peuple juif a été libéré de l'esclavage d’Egypte – suite à la plaie des premiers-nés. La date de cette libération fut le 15 Nissan, qui fut aussi celle de la première célébration de la Pâque. Une semaine plus tard, alors que l’armée égyptienne était à leur trousse, la mer Rouge s’ouvrit - et le peuple juif la traversa à pied sec. Cet évènement eut lieu le septième et dernier jour de la fête de la Pâque.

Les Dix Commandements sur le mont Sinaï. Cinquante jours plus tard, soit à la fête de Chavouot, Dieu remit les Dix Commandements au peuple juif sur le Mont Sinaï. Au Sinaï, les Juifs retrouvèrent l’état d’immortalité qu'Adam et Eve avaient connu dans le Jardin d'Eden.

La Première ascension de Moïse. 

Suite à la révélation divine, Moïse monta sur le mont Sinaï pour apprendre directement de Dieu la Torah dans ses détails. Au terme de ces quarante jours, Dieu remit à Moïse deux tables de saphir de taille et de forme identiques - sur lesquelles les Dix Commandements étaient gravés. 

Le 16 Tammouz, voyant que Moïse n'était toujours pas redescendu de la montagne, le peuple juif fut pris de panique

Le Veau d'Or - Le 16 Tammouz, voyant que Moïse n'était toujours pas redescendu de la montagne, le peuple juif fut pris de panique. En quête d’un nouveau «leader», il se fit le veau d'or. Immédiatement, les Nuées de Gloire, la protection constante de Dieu, disparurent. Suite à cette faute, les Juifs perdirent leur grandeur spirituelle et redevinrent mortels. Le 17 Tammouz, Moïse redescendit de la montagne, brisa les tables de la loi, détruisit le veau d’or, et punit les coupables. 

Deuxième ascension de Moïse.

Le 19 Tammouz, Moïse remonta sur le Mont Sinaï afin de plaider la cause du peuple juif. Il pria avec une ferveur, et au bout de 40 jours, Dieu accepta de pardonner au peuple juif au nom du mérite de leurs ancêtres. Le dernier jour du mois d'Av, Moïse redescendit vers le peuple. Les vies furent épargnées, mais le péché n’était pas encore pardonné.

Troisième et dernière ascension de Moïse. 

A Yom Kippour Dieu accepta de répartir la punition méritée pour le Veau d'or sur plusieurs générations

Moïse remonta sur le mont Sinaï à Roch Hodech Eloul et séjourna dans le camp céleste quarante jours (ce qui porte à cent vingt le nombre total de jours passés avec Dieu). Depuis lors, le mois d'Eloul est devenu un moment privilégié pour le rapprochement avec Dieu. Au terme de ces quarante derniers jours – le 10 Tichré – Dieu accepta de répartir la punition méritée pour le Veau d'or sur plusieurs générations. Il remit ensuite à Moïse deux nouvelles Tables de pierre. 

Moïse descendit de la montagne avec de bonnes nouvelles pour son peuple : La réunification était complète, et la relation avec Dieu, restaurée. Plus tard, le 10 Tichré fut désigné comme un jour de pardon pour toutes les générations à venir : Yom Kippour, le Jour du Pardon.

Sources midrachiques: Exode Rabba 32:7, 51:8; Midrach Tan’huma - Ki Tissa 35

Lectures suggérées :

Rabénou Yits’hak Abohav dans l’ouvrage «Ménorat HaMaor":

« Toute personne sensée qui est assignée à un procès devant un roi mortel, passera certainement des nuits blanches et des jours entiers à constituer son dossier. Il demandera l'avis de chaque personne qu'il sait être bien informée et qui pourrait l'aider à préparer son dossier. Il sera prêt à de grands efforts pour obtenir un verdict favorable, même lorsque ce qui est en jeu n'est qu'une infime partie de sa fortune et qu’il n’encourt aucun risque sur le plan personnel.

Ne convient-il pas d’en faire au moins autant, nous qui sommes amenés à être jugés devant le Roi Suprême, le Roi des Rois, le Saint béni soit-il, lorsque outre notre propre personne, ce sont nos enfants et toute notre fortune qui sont en jeu?! »

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