Torah de Vie

Ressembler à Dieu

Béréchit (Béréshit 1:1-6:8 )

À la différence de toutes les autres langues, l’hébreu peut être défini comme une « langue réalité » dans le sens où chaque mot incarne dans sa structure interne l’essence de l’objet qu’il définit. Prenons par exemple « adama » qui signifie « terre ». Sa racine verbale est « damo » c'est-à-dire « ressembler ». En étudiant le lien unissant ces deux racines nous mettrons en évidence l’une des composantes fondamentales de la nature humaine.

Cette dualité peut être d’abord comprise sur un plan vertical : le rapport de l’homme par rapport à D.ieu. La créature doit ressembler à son Créateur. Mais paradoxe suprême ; cette ressemblance ne deviendra possible qu’en réduisant la dimension « créateur ». En d’autres termes, plus l’individu accordera de l’importance à son égo moins il ressemblera à D.ieu. En effet, on doit parvenir à ancrer en soi la qualité de la « terre » qui est d’être constamment foulée par les pieds des êtres humains. Pour prétendre à la ressemblance divine il faut faire preuve d’humilité.

A ce propos, on peut citer le Talmud. Au traité Sota 5a, nos maitres discutent de la vertu de l’humilité et de son contraire, l’orgueil. Les rabbins rapportent les propos de D.ieu qui déclare : « Moi et lui (l’orgueilleux) nous ne pouvons demeurer ensemble dans ce monde ».  Comme le dit le Prophète Isaïe (6 :3): « Toute la terre est remplie de Sa Gloire ». On ne peut concevoir une autre existence indépendante en dehors de D.ieu. Bien qu’à nos yeux le monde paraisse doué d’une autonomie, il reste en fait dépendant à chaque instant de la Volonté créatrice de D.ieu.

L’illusion générée par notre pouvoir de créer ou de transformer le monde nous fait rapidement oublier que D.ieu reste pleinement le Maître de l’univers, même s’il est vrai que nous disposons du libre-arbitre.

Il ne peut y avoir de réelle progression spirituelle quand un individu valorise trop son « moi ».

Une création multiple

Mais le rapport entre les mots « terre » et « ressembler » peut être également perçu sur le plan horizontal. Celui de l’homme par rapport à son prochain. L’être humain n’a pas été créé unique. Sa vie en société l’oblige à des devoirs envers son prochain. Non seulement par impératif moral mais aussi pour l’équilibre de la société.

Il existe encore un autre type de devoir qui incombe à l’être humain. Celui d'être un exemple pour ses semblables. Le monde fut créé par D.ieu de telle sorte que nombreux sont ceux qui recherchent un héros ou un être d’exception auquel ils souhaitent ressembler parce qu’il incarne un idéal élevé.

D’une certaine façon, le judaïsme exige de chacun d’entre nous d’être ce « héros ». Cela signifie que nous devons avoir une attitude, dirons-nous, pratiquement parfaite pour inciter ceux qui nous côtoient à imiter.  L’impératif de faire le Bien est une nécessité individuelle intrinsèque. Mais il a également une valeur sociale.

Notre comportement peut à lui seul inciter d’autres personnes à adhérer aux valeurs qui nous sont chères.  Nous devons donc faire effort pour améliorer notre comportement en société et adhérer pleinement aux idéaux de la Tora.  Ceci implique de notre part un grand effort d’humilité (allusion à la terre).  Ainsi tous ceux que nous côtoyons auront l’envie de nous ressembler.

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