Torah de Vie

À l’origine

Vayigach (Genèse 44:18-47:27 )

Une réflexion contemporaine sur la Paracha de la semaine.

Dans la paracha Vayigach, nous lisons comment Yossef, vice-roi d’Egypte, révèle à ses frères sa véritable identité. Pressé de retrouver son père, il leur demande de le faire venir en Égypte. Quand il arrive dans ce pays, Yossef le présente au Pharaon et là, le patriarche le gratifie d’une bénédiction très étonnante qui a troublé de nombreux commentateurs…

« Yaavov bénit le Pharaon puis se retira » (Genèse 47, 10).  Reprenant les premiers mots de ce verset, Rachi nous révèle le contenu de sa bénédiction : « Les eaux du Nil monteront à ses pieds car l’Égypte ne reçoit pas d’eau de pluie. C’est le Nil qui arrose ce pays grâce à ses crues et chaque fois que le Pharaon se présentait devant le Nil, ses eaux montaient et irriguaient le pays ».

Ce commentaire de Rachi a laissé un grand nombre de nos Maîtres dans la perplexité. Comment Yaacov a-t-il pu bénir Pharaon et renforcer de la sorte, l’idole de tout un peuple ? On sait, en effet que le Nil était l’idole de l’Égypte puisque ce fleuve était devenu la source de vie des Égyptiens.

Entre le ciel et la terre

Pour comprendre le sens particulier de cette bénédiction, il faut revenir sur la différence qui existe entre la terre d’Israël et la terre d’Égypte. Alors que la prospérité de la terre d’Israël ne dépend que de la pluie du ciel, l’Égypte n’est abreuvée que par le Nil. Pour expliciter cette distinction, les Maîtres du Midrach expliquent que cette dépendance nous oblige à lever constamment les yeux vers le ciel et reconnaître ainsi l’origine de notre gagne-pain. Bien plus, cette conscience permanente de l’origine de toute chose est un précieux garde-fou contre l’orgueil.  Avant de se mettre à labourer son champ et semer, même dans l’opulence, le paysan doit être conscient qu’il a constamment   besoin de l’aide divine

Cette attitude n’est absolument pas celle des Égyptiens pour lesquels   le règne de la nature est  seul tout puissant. Leurs yeux sont alors dirigés vers le sol, plus exactement vers le Nil. C’est ainsi que peu à peu ils en viennent à penser qu’ils peuvent se passer de D.ieu.

Le Pharaon intérieur

À présent , il est possible de comprendre, le sens profond la bénédiction de Yaacov. En bénissant le Pharaon, Yaacov voulut affaiblir la force du Nil en tant qu’idole et montrer que toute la création ne dépendait que de D.ieu (par la bénédiction de Yaacov).

À première vue, le fleuve nourrissait l’Égypte mais subitement les Égyptiens prirent conscience de l’origine véritable de leur subsistance.

Au second degré, ce bouleversement nous offre un enseignement dont la portée touche chacun d’entre nous. Le Pharaon dont il est question ici est un personnage historique mais c’est aussi un symbole. Celui de l’idolâtrie qui sommeille en chacun d’entre nous. Nous avons tous un Pharaon intérieur, une Égypte miniature qui nous font oublier, à chaque détour de l’existence, que chaque centime que nous gagnons ne dépend en vérité que des bienfaits de la Providence divine. Nous pourrions lever les yeux au ciel mais la gloire, la richesse et la jouissance de ce monde alourdissent nos paupières et obscurcissent notre horizon. Pour le rendre plus lumineux, un seul moyen existe : l’étude de la Tora. Mais pas n’importe laquelle. Une étude constante, régulière et profonde. Elle seule permettra de rester constamment branché sur l’Infini. D’ailleurs,  l’allusion est présente ici puisque c’est Yaacov qui nous donne cet enseignement. Or, on sait que des trois patriarches, Yaacov symbolise l’étude de la Thora.

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