Sciences

La comète 67P et les secrets des molécules mères

13/11/2014 | par Franck D. Lévy

La sonde Rosetta, après dix ans de voyage et 6 milliards de kilomètres parcourus, a lancé le module Philae sur la comète 67P pour des analyses. De nombreuses questions seront-elles résolues ?

Philae, le robot d’une centaine de kilos qui doit être largué par la sonde Rosetta, doit se poser sur la comète 67P, ce qui constitue une grande première. Sa mission : faire des prélèvements afin que les scientifiques puissent analyser les molécules organiques et répondre à certaines questions : sont-elles de même nature que celles présentes sur terre ? La glace qui la compose est-elle de même composition que l’eau que nous connaissons sur la planète bleue ?

À l’aube des temps, ne comprenant pas le monde, on croyait en une multitude de forces, en une pléiade de divinités. Il y a plus de deux mille ans, on pensait que chaque phénomène de la nature avait sa propre loi et qu’il n’y avait pas de lien entre ces différentes lois. Cela allait d’ailleurs de pair avec le paganisme qui régnait alors dans la plupart des peuples du monde. Il y avait autant de lois que de phénomènes observés et autant de divinités que de lois. Plus on progresse et mieux on parvient à dégager des lois générales, des principes fondamentaux. Démocrite déjà, avait eu l’idée des atomes. On sait à présent que tout ce qui nous entoure, des corps simples aux macromolécules et aux organismes les plus complexes, est constitué d’éléments de base : les atomes. Et il n’y a pas une infinité d’éléments de base mais seulement une centaine : hydrogène, oxygène, fer, or… Relié entre eux, les différents atomes forment des corps composés : les molécules, comme l’eau par exemple. À leur tour, les atomes sont constitués d’un petit nombre de particules élémentaires.

Ainsi, la physique a permis de comprendre que la matière est toujours formée des mêmes éléments de base. Pourtant, même avec ces données, quand on a observé provenant de l’espace un rayonnement inconnu, la première réaction a été d’imaginer qu’il émanait de particules inconnues.

De nouvelles formes de matières ?

Il y a près d’un siècle, on avait observé dans l’espace des radiations venant du soleil qui, d’après l’analyse du rayonnement, ne correspondaient pas à celles observées sur terre. Les scientifiques ont alors supposé qu’il y avait des éléments inconnus dans l’espace, de nouvelles formes de matière. Et c’est l’idée que l’on se faisait jusqu’à ce que l’on découvre d’autres processus d’émission. L’analyse du rayonnement est une technique de recherche qui s’applique au rayonnement électromagnétique, dont la lumière visible n’est qu’une toute petite partie. On examine les fréquences de ce rayonnement pour déterminer de quels atomes est constituée sa source. Grâce à de nouvelles recherches, un savant suédois a découvert il y a une cinquantaine d’années que ce mystérieux rayonnement, appelé « raies interdites », provenait lui aussi d’atomes déjà observés sur terre mais extrêmement ionisés, et évoluant dans un milieu très peu dense (la couronne solaire).

Ces radiations sont émises par des éléments connus selon des processus de transitions particuliers. Mieux encore, à partir de toutes les observations les plus récentes (notamment à partir des laboratoires spatiaux) et là encore grâce à l’analyse du rayonnement, on a pu observer que, même dans les galaxies les plus éloignées (à des milliards de kilomètres), on retrouve les mêmes éléments que ceux de notre système solaire. En réalité, on est autorisé à penser aujourd’hui que l’univers est constitué des mêmes éléments.

Une seule et unique loi

Cette découverte s’inscrit bien dans l’orientation qu’a prise la science actuelle. Aujourd’hui, les savants sont en quête de principes de plus en plus généraux qui gèrent le monde physique. On parvient à dégager des théories générales, unifiées, qui expliquent les lois observées les plus diverses. On est arrivé aujourd’hui à réduire toutes les lois physiques à autre types d’interactions : la gravitation, l’électromagnétisme, l’interaction nucléaire forte (à l’origine de la cohésion des noyaux atomiques) et l’interaction faible. Les savants sont en quête à présent d’une super-théorie unique qui les engloberait toutes. Y arriveront-ils ? Nous l’avons vu, tous les corps qui existent, toute matière, l’univers dans son ensemble n’est composé que d’atomes, eux-mêmes constitués de particules élémentaires. Et les scientifiques y décèlent aujourd’hui l’unité de la création, source de la plus grande diversité. Les chercheurs tendent à identifier une seule et unique loi, un élément initial. Et le complexe jaillit du simple… La mission de Rosetta confirmera-t-elle les conclusions des scientifiques ? L’unicité qui transparaît dans l’univers ne reflète-t-elle pas l’unicité du Créateur ?

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