Sciences

L'alphabet de la vie

02/12/2012 | par David Klinghoffer

L’ADN est l’une des preuves les plus pertinentes de l’existence d’une réalité spirituelle.

L’ADN… Trois lettres pleines de paradoxes. La plupart des gens ignorent ce qu’elles représentent au juste, mais cela ne les empêche de les employer à tout bout de champ. A cause du verbiage véhiculé par la culture populaire, on en vient à oublier que l’ADN est l’une des indications les plus pertinentes quant à l’existence d’une réalité spirituelle, voire même de D.ieu.

Acronyme d’acide désoxyribonucléique, l’ADN se réfère à la forme prise par les informations biologiques qui dirigent la production de protéines et d’autres composants de la cellule. En 1953, James Watson et Francis Crick ont décrit avec succès sa structure à double hélice. L’information ainsi encodée, appelée le génome, influence la construction d’un corps vivant de l’organisme. Il reste toutefois des questions en suspens quant aux limites et au fonctionnement de ce système.

Nous employons le terme « ADN » aussi couramment que nous parlons de la pluie et du beau temps. L’idée voulant nos gènes déterminent notre sensibilité à des maladies et des dépendances est un thème classique des débats populaires sur la santé. Dans les séries policières télévisées, les agents de la force publique utilisent sans arrêt l’ADN pour résoudre des enquêtes en tous genres, comme d’ailleurs la vraie police.

Moyennant paiement, un test ADN peut retracer votre ascendance génétique, en déterminant entre autres si vous possédez des « gènes juifs. » On avance l’existence d’un « gène de D.ieu » qui renvoie à la prédisposition à la croyance religieuse, d’un « gène homo ». J’en passe et des meilleures.

Mais tout ceci est bien trivial comparé aux conclusions largement méconnues du Projet du Génome humain, achevé en 2003. Ses résultats sont troublants. Si l’ADN définit les constituants de la cellule, les informations nécessaires à l’édification du reste de la créature semblent, dans une large mesure, absentes.

Pensez aux pseudos gènes « dominants » qui déterminent soit-disant la configuration spatiale de la partie antérieure et postérieure de créatures aussi diverses que les grenouilles, les souris et les êtres humains. Comme l’écrit le physicien britannique James Le Fanu dans un nouvel ouvrage fascinant : Why us ? How Science Rediscovered the Mystery of Ourselves (Pantheon), le biologiste suisse Walter Gehring a démontré que : « ce sont les mêmes gènes "dominants" dirigent les structures en trois dimensions de tous les êtres vivants… Les mêmes gènes dominants qui confèrent à la mouche sa forme de mouche et à la souris sa forme de souris. » Les informations physiquement encodées pour former une souris et non pas une mouche, ne sont pas présentes. Au lieu de cela : « C’est comme si "l’idée" de la mouche (ou de tout autre organisme) devait d’une manière ou d’une autre s’infiltrer dans le génome qui lui donne naissance. »

Une telle interprétation, celle d’une nature dirigée par une force extérieure à la nature, était dominante dans la biologie pré-Darwin. Le Baron Georges Cuvier (1769-1832), directeur du Musée d’Histoire naturelle de Paris, soutint qu’il y avait une « impulsion formatrice » biologique inconnue, un principe organisationnel d’un certain genre qui dirigeait la formation de diverses formes de vie.

Ce concept remonte encore plus loin. Ce que Cuvier appela « l’impulsion formatrice », était dénommée par les rabbins « la sagesse » de D.ieu. La Bible enseigne : « Le Seigneur a créé la terre avec sagesse » (Proverbes 3:19).

Avec la découverte de l’ADN, cette réalité peut sembler moins accessible. Mais à la réflexion, elle l’est davantage. Car si l’ADN ne peut nous renseigner totalement sur l’organisation des corps, le fait qu’au cœur de chaque cellule, se cache un code secret demeure hautement suggestif. Comment s’y est-il retrouvé ?

Un thème cher à la couverture médiatique de l’ADN est le cas de tel ou tel scientifique ayant réussi à synthétiser les précurseurs moléculaires de l’ADN (ou son partenaire génétique, l’ARN), prouvant de ce fait que les informations biologiques auraient pu arriver sur terre toutes seules. Le problème de ces démonstrations tient à ce qu’elles dépendent toujours d’une direction intelligente, celle du scientifique dans son laboratoire, suggérant ainsi précisément la leçon opposée à celle voulue.

La seule source connue capable de produire « un système de traitement intégré des informations » comme celui de la cellule est une source doué d’intelligence.

Dans un autre ouvrage : Signature in the Cell: DNA and the Evidence for Intelligent Design (HarperOne), mon collègue  Stephen Meyer, un philosophe scientifique formé à l’Université de Cambridge, nous rappelle l’échec par lequel s’est soldée chaque tentative de la science d’expliquer l’origine des informations génétiques requises pour la vie première. Des explications dépendant exclusivement de processus matériels non dirigés s’effondrent généralement en raison d’un paradoxe de de l’œuf et de la poule : notamment le fait que « les informations spécifiées dans l’ADN codent pour les protéines, mais que des protéines spécifiques sont nécessaires pour transcrire et traduire les informations sur la molécule d’ADN. »

L’ADN agit comme un code informatique, ou comme un langage composé de lettres et de mots, disposés en séquences spécifiques pour accomplir une tâche spécifique ou véhiculer un sens particulier. Comme le remarque le Dr. Meyer, la seule sorte de source connue pouvant produire « un système de traitement des informations intégré fonctionnellement » comme celui contenu dans la cellule est une source douée d’intelligence.

En tant que Juif, je trouve pour le moins fascinant que la tradition juive a anticipé le genre de preuves que Meyer traite dans son livre. L’ADN se réfère aux lettres d’un « alphabet » génétique qui, avec les combinaisons correctes, encodent la diversité de toute forme de vie. La Cabale évoque aussi un tel alphabet, comprenant les lettres de l’alphabet hébraïque, grâce auxquelles le verbe divin D.ieu renouvelle constamment le monde. 

Diverses combinaisons de lettres produisent différentes créatures. Un siècle et demi avant Watson et Crick, le Rabbin Shnéor Zalman de Liadi s’employa à rendre Cabale accessible aux communs des lecteurs. Dans le Tanya (1796), il écrit que « les créatures sont divisées en catégories [à la fois] générales et particulières par des changements de combinaisons, de substitutions et des transpositions [de lettres] ».

Il y a là une force surnaturelle qui guide le destin des créatures vivantes. Que nous l’appelions Dieu ou un autre agent inconnu fait une grande différence. Mais quoiqu’il en soit, nous sommes témoins d’un pas majeur dans la bonne direction : un progrès de la science qui considérait l’existence comme purement matérielle, sans but - comme l’évolution darwinienne décrit encore les choses - et qui, de plus en plus, tend vers des descriptions biologiques plus éclairées.

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