Société

Accident de train en Espagne

29/07/2013 | par Sara Debbie Gutfreund

Il suffit parfois d’une imprudence pour que notre vie déraille complètement.

Le conducteur de train chevronné, qui avait une passion pour la vitesse, a été arrêté avant-hier dans sa chambre d’hôpital au nord-ouest de l’Espagne. Les enquêteurs sont toujours occupés à investiguer la conduite imprudente qui est à l’origine de l’accident de train qui a fait 80 victimes et blessé plus d’une dizaine mercredi dernier. Le conducteur, Francisco Jose Garzon, s’était vanté l’an dernier sur sa page de Facebook d’avoir dépassé des vitesses de 200 km/heure. Francisco avait aussi mis par écrit son rêve de conduire encore plus vite sur cette page désormais effacée. Les boîtes noires de l’accident ont été retrouvées et pourraient aider à clarifier les raisons pour lesquelles le train est sorti des rails au moment où il s’engageait dans un virage serré, à proximité de Saint-Jacques-de-Compostelle à une vitesse deux fois supérieure à celle autorisée.

Le gout de la vitesse d’un homme semble être à l’origine de cette tragédie. 80 personnes ont perdu la vie parce que Francisco voulait dépasser les 200 km/h. Il n’a pas tenté de tuer qui que ce soit, mais son imprudence a fini par tuer des dizaines de personnes. Le plus effrayant pour moi, en lisant cette histoire, c’est que cette catastrophe aurait pu m'arriver à moi.

Je me souviens encore du jour où j’ai passé mon permis à l’âge de seize ans. A peine avais-je reçu le papier rose indiquant que j’avais obtenu le permis que je me suis mise en route avec quatre copines proches, pour leur exhiber mes nouveaux talents de conduite. J’ignore si j’allais trop vite ou si je m’étais retournée pour parler à mes amies alors que j’étais censée regarder la route - je ne m’en souviens pas vraiment. Mais j’ai eu de la chance, beaucoup de chance : lorsque j’ai percuté la voiture devant moi, personne n’a été blessé et la voiture devant moi ne semblait pas endommagée. 

La conductrice de la voiture que j’avais percutée a demandé à échanger des informations sur mon permis et mon assurance. Son visage s’est assombri lorsque je lui ai répondu : « Je viens juste de passer mon permis il y a quelques heures alors je n’ai que ce papier rose. »

Elle a pris le papier, puis a jeté un coup d’œil dans la voiture remplie de quatre adolescentes de seize ans au bord de la crise de nerfs.

« Ecoute-moi bien. Si tu me promets de rentrer chez toi immédiatement, je ferme les yeux sur cet incident » a-t-elle dit avec un demi-sourire avant de regagner sa voiture, secouant sa tête avec incrédulité.

Le chemin du retour a été rythmé par les moqueries de mes amies quant à mes prétendus dons de conductrice. Et très vite, cet incident est tombé dans l’oubli…

 Ce n’est que des années plus tard que j’ai pris conscience des torts qui auraient pu être causés, les vies qui auraient pu être fauchées par ma propre insouciance, mais qui, par bonheur, ne l’ont pas été.

Il ne faut pas réserver la gratitude uniquement pour les choses que nous possédons. Elle s’applique également aux événements qui ne se sont pas produits, mais auraient pu si facilement se dérouler. Les accidents tout proches. Les collisions évitées de justesse. Les jours où nous rentrons chez nous et où tout est miraculeusement en ordre.    

Et cette catastrophe ferroviaire m’a fait penser à toutes les fois où nous sommes pressés. En retard pour un rendez-vous. Ou pour un cours. Ou pour chercher un enfant à l’école. Et nous conduisons plus vite que nous devrions. Pour gagner du temps. Nous ne réfléchissons pas aux conséquences, car dans le passé, nous y avons échappé. Mais l’excès de vitesse peut tuer. Gagner du temps peut conduire à perdre la vie. Peu d’entre nous rêvent d’établir des records de vitesse en train, mais beaucoup d’entre nous nous demandent à quelle vitesse nous pouvons conduire sans dérailler dans nos propres vies. Ce récent accident de train peut tous nous servir d’avertissement.

La vie est précieuse. Nous ne pouvons maîtriser les conséquences de tout ce qui se produit dans nos vies, mais nous pouvons – et devons – faire de notre mieux pour vivre prudemment. Regarder devant nous. Ralentir. Prendre conscience que plus souvent que nous le pensons, nos propres vies et celles de nos proches sont entre nos mains.

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