Société

New Age

24/01/2012 | par Rosally Saltsman

Je viens de fêter mes 50 ans, suis-je sur la pente descendante ?

A mon dernier anniversaire, j'ai eu 50 ans. Ça n'a pas été aussi traumatisant que je le craignais, ou du moins pas plus traumatisant que tout autre anniversaire depuis que j’ai 21 ans. Mais mon employeur dans la société ou je travaille depuis quatre ans a choisi ce jour pour m’informer qu’en raison d’une réduction d’effectifs, j’étais congédiée.

Je ne suis pas la seule personne sans emploi. Dans le climat actuel de crise économique, les baby-boomers ne vivent pas vraiment un boom. Et pour couronner le tout, les patrons sont réticents à embaucher des employés plus de 35 ans. Ceci, malgré le fait que les employés matures sont susceptibles d'être plus loyaux, plus expérimentés (mon CV de 3 pages est disponible sur demande), plus fiables, moins distraits par les objectifs de carrière et les besoins d'une jeune famille - et qu’ils peuvent encore fournir 15 à 20 ans de bons et loyaux services avant de partir en retraite.

Mais la jeunesse a toujours été très prisée dans la culture occidentale. Personne ne se rajoute des années quand il a 25 ans. Les publicités et les magazines présentent toujours les images de la jeunesse et de la sensualité comme un but et un idéal. Ironiquement, pour pouvoir travailler, de nombreuses personnes sont maintenant obligées d’accepter le genre d’emploi qu'ils avaient quand ils ont rejoint le marché du travail il y a trois décennies (et malheureusement pour le même salaire) parce que l’on ne valorise pas suffisamment la maturité, l'expérience et la sagesse qui viennent avec l'âge.

Cette idolâtrie des jeunes est en contraste complet avec la façon dont le judaïsme définit la maturité:

« A 40 ans, on atteint la compréhension, à 50 ans, on peut donner des conseils, à 60 ans on atteint la sagesse...» (Maximes des Pères) 

L'âge est appréciable. L'âge est un avantage.

Le Judaïsme donne de la valeur à l’âge, car il indiquque la personne a eu plus de temps pour acquérir une expérience de sagesse et de la vie. Le judaïsme nous oblige à honorer les personnes âgées en nous levant quand ils entrent dans une pièce, en donnant à notre siège pour une personne âgée dans le bus, etc. L’âge sert à beaucoup plus que de marquer le passage d'une année à une autre.

Si les possibilités d'emploi et les échelles salariales se basaient sur les principes de la Torah, les personnes âgées seraient la main d’œuvre la plus recherchée. Quelqu'un avec de l’ancienneté ne serait pas soudainement dévalué uniquement parce que les circonstances l’exigent.

Mais les employeurs ne sont pas les seuls coupables d’avoir des préjugés sur l’âge. Un récent trajet en bus m'a appris qu’on n’est nulle part à l'abri du danger du vieillissement.

- Voulez-vous un ticket pour personne âgée? m'a demandé le chauffeur, innocemment.

- Un ticket pour personne âgée! Ai-je hurlé, vous croyez que j’ai 65 ans?

- Le tarif senior commence à 60 ans, a-t-il répondu placidement.

Les jours suivants, une demi-douzaine de personnes m’ont assuré que j'ai toujours l’air d’avoir 40 ans. Et puis j’ai compris: peu importe que nous ayons 50, 60 ou 90 ans - nous avons tous l’air vieux à leurs yeux! En Israël, où j'habite, 83 ans est l’espérance de vie moyenne pour les femmes (cela signifie qu'il y en a qui vivent plus longtemps). Moïse sortit les Juifs d'Égypte à l'âge de 80 ans et Myriam entraina les femmes à chanter à 86 ans. Il me reste une bonne trentaine d’années à vivre. Alors, mon petit gars, qui traites-tu de vieille ? 

Le terme "personne âgée" indiquait que je devrais passer mes journées dans un fauteuil à bascule.

Pourquoi ais-je été si bouleversée par le faux-pas du chauffeur d'autobus, il avait juste besoin de lunettes ! Parce que le terme "personne âgée" implique que j’ai l’air d’une vieille, plus que d’une personne vénérable, l’air d’une personne qu’on peut jeter à la poubelle et non dont on recherche l'expérience. Cela signifie que je devrais passer mes journées dans un fauteuil à bascule, au lieu de chercher un nouvel emploi, un conjoint ou une nouvelle carrière.

D’un point de vue juif, le vieillissement est une source de fierté, une étape de la vie digne d'honneur.

Le vin est le symbole par excellence pour marquer le passage du temps - une Brit-mila, le dais nuptial, les repas de fêtes - parce que le vin, comme les gens, s'améliore avec l'âge. Lorsque nous quitterons ce monde, nous serons jugés sur ce que nous serons à la fin du voyage, et non pas sur ce que nous étions lorsque nous étions plus attirants, plus énergiques, ou au mieux de notre potentiel.

Les Juifs sont les gens de l'esprit et de l’âme - deux domaines où l’âge ne compte pas. Le corps est juste un véhicule pour les abriter.

Si c'était la référence aujourd'hui, à chaque fois qu'un chauffeur de bus me tendrait un ticket senior, je serais ravie.

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