Société

Terrorisme à Tel-Aviv et Orlando : la grande différence

22/06/2016 | par rabbin Benjamin Blech

Ce n’est que lorsqu’il est question de juifs que des meurtriers dépravés peuvent se transformer en figures emblématiques d’héroïsme et de bravoure.

Au premier abord, ces deux attentats semblent similaires. L’attaque terroriste du marché Sarona à Tel-Aviv et la fusillade dans un club de nuit d’Orlando sont deux exemples atroces, survenus en l’espace de deux semaines seulement, de massacres d’innocents au nom d’une idéologie du mal.

« Voyez-vous, monsieur le rabbin, m’a confié quelqu’un, cela n’arrive pas seulement en Israël. La même chose arrive en Amérique. Nous sommes tous confrontés au même terrorisme. »

Il existe, toutefois, une énorme différence entre les deux pays, comme me l’a si justement fait remarquer un ami israélien.

Les Américains ont pleuré et porté le deuil après qu’Omar Mateen a assassiné 49 personnes au nom d’une cause corrompue et maléfique à laquelle il s’était voué. Nous partageons leur douleur. Mais Dieu merci, les Américains n’ont pas à subir l’ignominie qui succède inévitablement aux actes de terrorisme perpétrés contre nous, citoyens israéliens. Les Américains ne doivent  pas endurer la glorification consécutive de leurs assassins par la société environnante.

Nous en revanche, m’a dit cet ami israélien, devons affronter la mort atroce de nos êtres chers puis ensuite faire les frais de la joie dépravée de nos voisins qui érigent nos meurtriers en héros.

Imaginez pendant un instant qu’à la suite de l’attentat, des parcs, des établissements et des événements sportifs américains soient nommés en l’honneur d’Omar Mateen. Imaginez que son épouse reçoive des cadeaux et des récompenses de dizaines de milliers de dollars. Imaginez que le portrait d’Omar Mateen soit affiché en public pour encourager la jeunesse à suivre sa voie. Ce serait impensable, n’est-ce pas ?

Et pourtant en Israël, les terroristes – qu’ils soient morts ou vifs – se voient instantanément transformer en héros populaires portés aux nues pour leur martyre.

Deux terroristes ont été impliqués dans le carnage de Tel-Aviv. L’un a été interpellé vivant, l’autre a succombé à ses blessures. L’Autorité palestinienne s’est aussitôt chargée des versements qu’elle effectue aux personnes participant à ces « actes de résistance glorieuse ».

L’AP accorde de généreuses subventions aux assaillants et à leurs familles. Un terroriste peut commettre un meurtre tout en ayant la certitude qu’en cas d’arrestation il recevra un salaire. S’il est tué, c’est sa famille qui aura droit à une pension mensuelle. Si sa maison est détruire, sa famille recevra une allocation généreuse pour la reconstruire.

Au lieu d’être dissuadés par les réactions sévères d’Israël aux attentats qu’ils perpètrent, les terroristes sont encouragés et motivés par les dirigeants palestiniens. Selon une étude publiée par l’Institut Gatestone, « les terroristes incarcérés perçoivent un salaire moyen supérieur aux fonctionnaires et militaires de l’AP ».

Pas plus tard que le mois dernier, un différend révélateur a opposé l’Autorité palestinienne à l’Iran. Pour encourager le terrorisme, l’Iran a promis de verser 7000 dollars en espèce aux familles de chaque terroriste tué par Israël, et 30 000 dollars supplémentaires si Israël démolit leurs maisons. Depuis la levée des sanctions, l’Iran semble en effet disposer d’importants fonds en vue de poursuivre ses infâmes intérêts. Mais cet arrangement a causé l’indignation de l’OLP. Non pas parce qu’elle s’opposait d’un point de vue éthique à ces subventions monétaires destinées à promouvoir le terrorisme, mais parce que cela les privait d’une opportunité rêvée de corruption et de détournement de fonds (les versements étant adressés directement aux familles).

Ce n’est que lorsqu’il est question de juifs que des meurtriers dépravés peuvent se transformer en figures emblématiques d’héroïsme et de bravoure.

Aussi odieux soient leurs crimes, les martyrs palestiniens peuvent s’attendre à une gloire et une célébrité qui dépassent l’entendement.

Ainsi, un tournoi de football pour adolescents porte le nom d’Abd Al-Baset Udeh, lequel a tué 30 personnes lors du massacre du Séder de Pessa’h à Netanya. Et l’homme ayant reçu l’honneur de décerner les trophées n’est autre que le frère de ce terroriste.

Dans le même esprit, plusieurs camps d’été, écoles, cérémonies de fins d’études et événements sportifs ont repris le nom de Dalal Mughrabi, la terroriste responsable de l’attaque la plus mortelle d’Israël qui a eu lieu en 1978, dans laquelle elle et d’autres terroristes ont tué 37 civils, dont 12 enfants. Les journaux palestiniens la glorifient souvent en la présentant comme l’héroïne de « la page d’histoire la plus glorieuse de la lutte palestinienne. »

Thaer Hammad qui, à lui seul, a tué 10 Israéliens en 2002 a été sacré « héros de l’intifada » par le quotidien officiel de l’AP.

En mai 2016, un tournoi d’échecs a été appelé au nom d’un terroriste responsable de nombreux attentats terroristes, dont la mort d’un nourrisson dans sa poussette. Bien entendu, les terroristes les plus honorés dans la société palestinienne sont ceux qui ont tué le plus d’infidèles.

Quand Israël restitue, dans un geste de compassion, les dépouilles des terroristes à leurs familles pour que celles-ci les enterrent, on assiste inévitablement à une gigantesque célébration de la populace lors des funérailles, lesquelles sont présentées comme un mariage entre le défunt et ses vierges nouvellement acquises, et accompagnées d’appels adressés aux participants à suivre les traces glorieuses du héros enterré.

À Orlando, les Américains ont constaté de leurs propres yeux les résultats terrifiants du type de fanatisme religieux si fréquemment dirigé contre les juifs en Israël. La réaction fut l’indignation collective, la condamnation de toutes parts et la dénonciation universelle.

En Amérique, tout le monde est d’accord avec le fait que les terroristes ne sont pas des héros et qu’Omar Mateen ne peut en aucun cas devenir le modèle de quiconque. Le défi d’Israël est bien plus difficile. Parce que pour une raison ou pour une autre, lorsqu’il est question de juifs, les terroristes sont plus volontairement compris que condamnés. Ce n’est que lorsqu’il est question de juifs que des meurtriers dépravés peuvent se transformer en figures emblématiques d’héroïsme et de bravoure.

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