Torah de Vie

Au-delà de la raison

Michpatim (Exode 21-24 )

Lorsque les enfants d’Israël reçurent la Torah, ils s’exclamèrent à l’unisson : « Naassé vénichma, nous ferons et nous comprendrons ». Cette fameuse profession de foi aurait dû apparaître dans la parachat Yitro qui décrit la révélation du Sinaï. Mais, curieusement, elle n’est mentionnée que plus tard, dans la Parachat Michpatim. Nous savons que rien n’est fortuit dans la Torah. Bien au-delà d’un simple agencement du texte, cette particularité vient nous enseigner une leçon.

Une question supplémentaire nous vient à l’esprit. Comment tous les membres d’un peuple peuvent-ils proclamer cette idée à l’unisson, d’un seul élan, sans même se concerter ?

Pour répondre à ces différentes questions, il nous faut revenir sur la notion du « bitoul hayech », littéralement l’annulation du soi. C’est ce comportement qui précéda le  don des dix commandements.

Globalement, cette attitude peut être vécue sur deux modes. Le premier est celui que ressent un serviteur devant son maître. Il s’efface et annule effectivement tout ce qui fait sa personnalité. Mais bien que cette soumission soit très forte, elle n’est pas totale.  En effet le serviteur dont il est question reste une entité à part entière. Malgré sa soumission, il garde sa personnalité humaine.

Par contre, dans le second mode, celui que les enfants d’Israël épousèrent lors du don des Dix commandements, la soumission à D.ieu fut totale. Non pas comme celle d’un serviteur devant son maître (les Enfants d’Israël devant D.ieu) mais comme conséquence du dévoilement de l’Infinité de D.ieu. En effet, au Mont Sinaï, le peuple intégra alors le fait que rien n’existe véritablement, si l’on peut s’exprimer ainsi, « en dehors »’ de D.ieu.

Tous comme un

C’est cette profonde prise de conscience qui entraîna la fameuse proclamation à l’unisson de « nous ferons et nous comprendrons ». En règle générale, quand l’humilité est absente et que chacun met son égo en exergue, les opinions de tout un chacun divergent. Mais quand le Moi disparaît, nous prenons alors conscience que, devant D.ieu, nous n’existons pas véritablement. Il n’y a plus « des hommes » mais « un seul » peuple. Le « nous » est l’expression d’une profonde unité. A contrario, l’orgueil est source de division entre les hommes.

Mais quand l’Infini se révèle, chacun ressent de la même façon qu’il n’est rien et que D.ieu est tout. La soumission à la volonté divine produit alors un élan unitaire où toutes les individualités s’annulent totalement. 

Viser plus haut

Jusqu’à là on pourrait penser avoir ainsi atteint un niveau exceptionnel. Mais il faut encore viser plus haut. Viser plus haut signifie ici, intégrer ce niveau dans notre conscience et dans tout ce qui est rationnel. C’est pourquoi l’exclamation « Naassé vénichma » fut intégré dans la Parachat Michpatim. Les Michpatim sont une catégorie de lois de la Tora que l’esprit humain peut parfaitement intégrer du fait de leurs valeurs sociales. Ne pas tuer, ne pas voler ou dédommager une victime d’un préjudice sont des commandements qui sont tout à fait rationnels et quasiment naturels dans notre vie quotidienne.

L’enseignement fondamental qui ressort de la Parachat Michpatim est donc le suivant.

Les lois sociales qui sont la base de toute vie en société sont elles aussi l’expression de la volonté divine. La dimension transcendante de la Tora doit être vécue comme une donnée immédiate de la conscience. 

Et ainsi, D.ieu deviendra partie intégrante de notre vécu quotidien.

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