Roch Hachana

Comptabilité spirituelle

19/08/2013 | par Noa'h Weinberg

Dans la vie comme dans les affaires, pour réussir, il est indispensable d’avoir un bon comptable !

Si vous demandez à quelqu’un s’il mange pour vivre ou s’il vit pour manger, il vous répondra presque inévitablement qu’il mange pour vivre et non l'inverse. Par contre, si vous lui demandez pourquoi il vit, il n’aura pas forcément de réponse mais vous aurez au moins le mérite de le faire réfléchir à ce genre de considération.

Malheureusement, la plupart des gens sont tellement pris dans la course à l’accomplissement qu’ils prennent rarement le temps de s’interroger sur le but de leur vie.

Nous sommes tous, un jour ou l’autre, confrontés à des événements qui nous bousculent et nous amènent à nous interroger : « Qu’ai-je fait de ma vie jusqu’à présent ? » Sur le moment, nous sommes pris de court mais, la plupart du temps, plutôt que d’essayer de répondre à cette question, nous nous y soustrayons en allumant la télé ou en pianotant sur notre Smartphone.

J’ai un ami à Jérusalem qui a été touché par une balle perdue et en est devenu paraplégique. Pendant sa longue hospitalisation, il s’est beaucoup interrogé sur le sens de sa vie. Aujourd’hui, ce même homme affirme que Dieu lui a fait une faveur en le frappant de paralysie car, dit-il, sans ce malheur, il aurait certainement fini sa vie sans jamais s’être posé cette question cruciale et fondamentale.

Poser la question

Si votre médecin vous annonce qu’il ne vous reste plus que six mois à vivre, vous vous interrogerez certainement sur le sens de votre vie. Le fait est ; un jour viendra où il ne nous restera vraiment plus que six mois à vivre mais il sera alors trop tard pour se poser cette question. C’est la raison pour laquelle nous devons nous la poser dès maintenant.

Nous avons beaucoup de chance parce qu’à travers la Torah, Dieu nous a révélé notre mission sur terre. Finalement, ce que nous voulons, c’est aimer Dieu et pour y parvenir, nous devons nous connecter au désir de notre âme et mettre au point un plan qui nous permette d’atteindre cet amour de Dieu. Nous le disons deux fois par jour dans le Chéma (c’est aussi écrit dans la mézouza) « savoir que Dieu est un et l’aimer avec tout ce que nous possédons ».

Utilisons notre intelligence pour nous assurer que c’est bien ce que nous souhaitons dans la vie. Si c’est le cas, demandons-nous « Qu’est-ce que je fais pour y arriver ? »

C’est la procédure que vit chaque juif à Roch Hachana.« Pour quelle raison vis-je ? Que fais-je pour atteindre ce but ? » Si on se pose ces questions, on est sur la bonne voie pour atteindre des sommets.

Le meilleur garde-fou pour ne pas rater notre vie est le ‘hechbon hanéfech, le bilan spirituel. Nous avons besoin d’un système fiable qui nous permette d’évaluer nos performances et savoir où nous en sommes dans notre vie.

Chaque soir avant de dormir nous devons passer en revue les évènements de la journée et évaluer nos réussites et nos échecs. Cela permet de mettre au point une stratégie pour être plus productif le jour suivant.

Posons-nous les questions suivantes :

  • Qu’ai-je accompli aujourd’hui ?
  • Ai-je fait tout ce que j’avais prévu de faire ?
  • Comment vais-je m’améliorer demain ?
  • Quels sont mes points forts, mes points faibles ?
  • Quels sont mes réussites et mes échecs ?
  • Où en suis-je dans mes objectifs à long terme ?
  • Qu’est-ce qui m’empêche d’avancer ?

Relisez la liste de vos erreurs et localisez « l’ennemi » qui vous a fait faillir à vos devoirs : cela peut être la paresse, la jalousie ou encore la mauvaise humeur. Localisez votre talon d’Achille et concentrez-vous dessus. Si vous relisez votre liste chaque jour et que votre propre stupidité vous agace, cette colère vous donnera la force d’opérer des réels changements.

Bilan annuel

A Roch Hachana, nous effectuons un bilan sur l’année écoulée. Nous réfléchissons sur nos bonnes et nos mauvaises actions ainsi que sur la conduite à tenir afin de réparer nos erreurs.

D’autre part, nous devons continuellement passer en revue nos actions quotidiennes ; en effet chaque petite action a son importance. Nous ne pouvons nous contenter de rêver et de fantasmer sur nos objectifs, nos ambitions, sans faire ce qui est nécessaire pour les atteindre. Les personnes qui ont réussi sont aussi parties du bas de l’échelle et ont travaillé dur pour devenir ce qu’elles sont. Sans bilan, nous sommes perdus. Nous devons constamment gérer notre temps et réévaluer les priorités. Si nous le faisons régulièrement c'est-à-dire chaque soir, nous pourrons véritablement progresser.

Chacun doit prendre ses responsabilités car personne ne le fera pour nous. Nous avons tous été crées à l’image de Dieu et nous avons tous le potentiel d’atteindre des sommets. Le plus important, pour y parvenir, est de se poser la question : « Pour quoi je vis ? »

Dans son ouvrage de morale juive « La voie des Justes », Rabbi Moché Haim Luzzato écrit : « La base de toute bonne action et du vrai service de Dieu est que l’homme doit savoir quel est son but dans ce monde ». C’est la devise du Judaïsme. Si une personne sait clairement où elle va, elle y arrivera sûrement ; sinon, elle restera toute sa vie dans un état de confusion.

C’est le dénominateur commun de « libre arbitre » dont disposent tous les êtres humains.

Comprenez pourquoi vous vivez et vous êtes surs de devenir quelqu’un de grand.

Le chofar sonne comme un réveille-matin. Nous pouvons soit nous réveiller et nous poser les bonnes questions, soit continuer à mener toute notre vie dans un état de torpeur. Le Tout-Puissant, cela va sans dire, attend de nous que nous nous réveillions et que nous vivions.

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