Israel

Défendre Israël

10/01/2012 | par David A. Harris

"Israël est une cause libérale, et je suis fier de la défendre"

J'étais assis dans une salle de conférence d’une université britannique. Ennuyé par l’intervenant, j'ai commencé à regarder autour de moi dans la salle. J'ai remarqué quelqu'un qui m’avait l'air assez familier que j’avais connu à une autre époque. Lorsque la session est terminée, je me suis présenté en me demandant si, après des décennies, il se souviendrait de moi. 
 
Il me confirma se souvenir de moi, et je lui dis qu’il n’avait pas vieilli. Ce à quoi il me répondit : «Mais vous par contre, vous avez beaucoup changé." 
 
«Comment ça ?" lui demandai-je avec un certain degré d'appréhension, sachant qu’on n’est pas à 60 ans comme on était à 30 ans.  

: «J'ai lu ce que vous écrivez au sujet d'Israël. C’est détestable »

Me regardant droit dans les yeux, il proclama, pendant que d'autres personnes qui se trouvaient à proximité écoutaient: «J'ai lu ce que vous écrivez au sujet d'Israël. C’est détestable. Comment pouvez-vous défendre ce pays? Qu'est-il arrivé au gentil libéral que je connaissais il y a 30 ans? " 
 
Je lui ai répondu: «Le jeune libéral n'a pas changé son point de vue. Israël est une cause libérale, et je suis fier de la défendre. " 
 
Oui, je suis fier de défendre Israël. Un récent voyage m'a une fois de plus rappelé pourquoi.
  
Parfois, c’est à cause de choses en apparence minimes, de choses que beaucoup peuvent n’avoir même pas remarqué, ou qu’on tient tout simplement pour acquises, ou qui sont peut-être délibérément ignorées, de peur de gâcher notre mode hermétique de pensée. 
 
Pour moi ce fut à cause d’une leçon de conduite à Jérusalem, avec au volant une femme religieuse musulmane, et à ses cotes un moniteur Israélien portant la kippa. À en juger par les rapports des médias à propos des interminables conflits intercommunautaires, une telle scène aurait dû être impossible. Pourtant, il était si banale que personne d’autre que moi semblait-il, ne lui a même jeté un coup d'œil en passant. Il va sans dire que la même femme n'aurait pas eu le luxe d’apprendre à conduire, et moins encore avec un professeur juif orthodoxe, si elle avait habité en Arabie Saoudite. 
 
C’est à cause de la foule du vendredi dans une mosquée de Jaffa. Les musulmans sont libres d'entrer comme il leur plaît pour prier et affirmer leur foi. La scène se répète dans tout Israël. Pendant ce temps, les chrétiens en Irak sont la cible de d’attaques meurtrières; De même les Coptes en Egypte, confrontés quotidiennement à leur marginalisation; l'Arabie Saoudite interdit toute manifestation publique de christianisme, et les Juifs ont été depuis longtemps chassés du Moyen-Orient arabe. 
 
C’est à cause de la gare routière centrale de Tel-Aviv. Elle comprend une infirmerie gratuite mise en place pour les milliers d'Africains qui sont entrés en Israël, certains légalement, d'autres illégalement. Ils sont originaires du Soudan, d’Érythrée et d’ailleurs. Ils sont chrétiens, musulmans ou animistes. De toute évidence, ils savent quelque chose que les détracteurs d'Israël, qui protestent contre son prétendu «racisme», ne savent pas. Ils savent qu’avec un peu de chance ils pourront prendre un nouveau départ en Israël. C'est pourquoi ils contournent les pays arabes le long de leur chemin, par peur de l'emprisonnement ou de la persécution. Et pendant que le minuscule Israël se demande combien de ces réfugiés il pourra absorber, les professionnels médicaux israéliens donnent bénévolement de leur temps à la clinique. 
 
C’est à cause de Sauver le Cœur d'un Enfant, une autre institution israélienne que les médias internationaux n’ont pas remarquée, même si elle mérite une nomination pour le Prix Nobel de la paix. Ici, les enfants ayant besoin de soins cardiaques avancés viennent, en passant souvent en dessous du radar. Ils arrivent d'Irak, de Cisjordanie, de Gaza, et d'autres régions arabes. Ils reçoivent un traitement de première classe. C'est gratuit, offert par les médecins et les infirmières qui souhaitent affirmer leur engagement en faveur de la coexistence. Pourtant, ces mêmes personnes savent que, dans de nombreux cas, leur travail ne sera pas reconnu. Les familles ont peur d'admettre qu'elles sont allées chercher de l'aide en Israël, alors même que, grâce aux Israéliens, leurs enfants ont reçu un nouveau bail pour la vie. 

Israël est un pays de bonté, et le voir de près ne manque jamais de me rappeler pourquoi

C'est à cause au dynamisme du débat israélien sur à peu près tout, y compris, en leur centre, le conflit en cours avec les Palestiniens. On dit que le Président américain Harry Truman avait rencontré le président israélien Chaïm Weizmann, peu après la création d'Israël en 1948. Ils ont eu une discussion sur qui avait eu le plus d’ennuis. Truman avait déclaré: «Sauf votre respect, je suis président de 140 millions de personnes». Weizmann répliqua: «. C'est vrai, mais je suis moi président d'un million de présidents" 
 
Que ce soit les partis politiques, la Knesset, les médias, la société civile, ou dans la rue, les Israéliens sont décidés, capables d'autocritique et de réflexion sur un large éventail de points de vue. 
 
C’est à cause de ces Israéliens qui sont en train de planifier la restauration de la forêt du Carmel, après un incendie mortel qui a tué 44 personnes et détruit 8000 hectares de nature magnifique. Ces Israéliens ont pris une terre aride et stérile, et, malgré des conditions incroyablement difficiles, y ont amoureusement planté un arbre après l'autre, afin qu'Israël puisse légitimement prétendre aujourd'hui être un des rares pays à avoir davantage de terres boisées que ce qu'il avait il y a un siècle. 
 
C'est à cause aux Israéliens qui, avec détermination, calme et courage, sont déterminés à défendre leur petite bande de terre contre toutes les menaces imaginables – l’arsenal grandissant du Hamas dans la bande de Gaza; l'accumulation dangereuse de missiles par le Hezbollah au Liban; l’aspiration à l’arme nucléaire de l'Iran pour obtenir un monde sans Israël, l'hospitalité de la Syrie aux dirigeants du Hamas et son transbordement permanent d’armes vers le Hezbollah, et tous les ennemis qui utilisent sans vergogne des civils comme boucliers humains. Ou la campagne mondiale pour contester la légitimité même d'Israël et son droit à l'auto-défense; ou la bizarre coalition antisioniste entre les extrémistes de gauche et les islamistes ; ou la majorité automatique numérique à l’ONU prête à approuver, à tout moment, n’importe quelle accusation contre Israël, même les plus tirée par les cheveux ; ou tous ces experts incapables - ou presque - de saisir les immenses défis stratégiques auxquels est confronté Israël. 
 
Oui, c'est à cause de ces Israéliens qui, après avoir enterré 21 jeunes assassinés par des terroristes dans une discothèque de Tel-Aviv, endossent l'uniforme des forces armées israéliennes pour défendre leur pays, et de proclament, dans un même souffle, qu’ «ils ne nous empêcheront pas de danser non plus. " 
 
C'est le pays que je suis fier de défendre. Non, je ne dirais jamais qu'Israël est parfait. Il a ses défauts et ses faiblesses. Il fait sa part d'erreurs. Mais tous les pays démocratiques n’en font-ils pas, tous libéraux et qu’ils soient ? Or peu d'entre eux, que je sache, ont été confrontés à des défis existentiels quotidiens depuis leur naissance. 
 
Le mieux est l'ennemi du bien, c'est ce qu’on dit. Israël est un pays du bien. Et le constater de près, plutôt que par le filtre de la télé ou des journaux, ne manque jamais de me rappeler pourquoi.

 

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