Développement Personnel

Devenez l’Isaac du 21e siècle

13/10/2015 | par Millie Salomon

Nous entrons dans le mois de ‘Hechvan. Aucune fête à l’horizon de ce mois qui paraît morne. Pourtant, notre Patriarche Isaac nous donne la clef pour cartonner durant ces trente jours…

Les fêtes de tichri sont passées et nous entrons dans le mois de ‘hechvan avec une question : qu’a-t-il à nous apporter ? Pourquoi l’appelons-nous « amer » (« mar ‘hechvan ») ?

La première idée qui vient à l’esprit est bien entendu que ce mois ne comporte ni fête ni réjouissance. Après les émotions de Roch Hachana, de Yom Kippour et de Souccoth, il apparaît comme le parent pauvre du calendrier. Or, chaque mois a comme rôle de nous aider à nous renouveler (c’est le sens de la néoménie, en hébreu « ‘hodech », qui vient du mot « ‘hadach » nouveau). Car c’est grâce aux événements qui ponctuent chaque mois que nous pouvons nous remettre en question et nous bouleverser afin de progresser.

Alors ‘hechvan, un mois d’automne triste et vide ?

C’est le 11 ‘hechvan que Ra’hel imenou a disparu (http://www.aish.fr/a/Rachel-notre-mere-a-tous.html) et c’est le 15 ‘hechvan que Yerovoam ben Nevat – voulant s’écarter et écarter le peuple de la royauté de Yehouda et du service au Temple – a cherché à remplacer Soucoth par une autre fête, en plaçant une idole sur le territoire de Dan. Ces événements ont plutôt une connotation négative. Que peut donc nous apporter ‘Hechvan ?

Le secret de la fidélité

C’est en ‘hechvan que commence l’histoire des patriarches, piliers du peuple juif. D.ieu a révélé à nos ancêtres le secret de Sa fidélité : « Je me souviendrai de Mon alliance avec Yaakov, de mon alliance avec Isaac, de mon alliance avec Avraham Je me souviendrai… »

(Lévitique 26-42) Après une série de malédictions destinées à réhabiliter le peuple qui s’est mal conduit, D.ieu annonce qu’Il se souviendra des patriarches pour ne pas anéantir le peuple juif.

Par deux fois, D.ieu associe les mots « souviendrai » aux Patriarches Yaakov et Avraham mais le terme est absent à côté du nom « Isaac ». ¨Pourquoi ? Rachi explique que « les cendres d’Isaac sont constamment présentes devant D.ieu » (Il n’a pas besoin de s’en souvenir).

Les sections de la Thora consacrées à Avraham et Yaakov sont nombreuses alors que l’histoire d’Isaac passe presque inaperçue, comme si sa vie n’avait pas grand intérêt. Même lors de la Akéda (la ligature), il semble être « l’objet » de l’épreuve de son père. Il est le seul des patriarches à n’avoir pas changé de nom. Quelle est sa particularité ?

Rav Isaac Hutner, auteur du Pa’had Its’hak, dévoile la spécificité de chacun des patriarches :

  • Avraham invente le monothéisme
  • Yaakov fonde le peuple juif : il n’y a aucun rebus dans sa descendance et deviendra de ce fait Israël.

L’héritage d’Isaac est d’un autre ordre. Rav Israël Salenter explique : « Un Juif agit parce qu’il doit le faire, à titre de mitsva. Ni pour le résultat, ni parce que tout le monde le fait, ni pour être celui qui a le mérite d’avoir agi ». (En effet, si on accomplit une mitsva pour recevoir une récompense, on finira par ne rechercher que la récompense). Certes, les efforts d’Avraham et de Yaakov sont d’une valeur incommensurable et sont dignes de louanges. Ils ont été des initiateurs qui nous ont ouvert la route. Mais Isaac a préservé les valeurs « révolutionnaires » introduites dans le monde par son père, en s’écartant du mal régnant dans la société ambiante. Dans une certaine mesure, ce rôle est plus difficile à jouer.

Le ‘Hazon Ich (Rav Avraham Yechaya Karelitz) explique : « L’homme a la satisfaction de faire le bien mais a davantage de mal à s’éloigner du mal. Il est fréquent de rencontrer des gens capables de faire du bien autour d'eux, de se sacrifier pour les autres et d’être les auteurs de grandes œuvres. Mais ces mêmes personnes, souvent, auront du mal à garder leur contrôle si l'on vient à les blesser dans leur position sociale. »

La grandeur de l’homme

Isaac, alors qu’Avraham s’apprêtait à l'égorger, fait ces recommandations à son père : « Attache-moi bien les mains et les pieds de peur que, par réflexe, je ne bouge et rende ton sacrifice impropre ». Il ajoute à cela une requête : « Veille à ne pas annoncer la nouvelle de ma mort à ma mère alors qu’elle se tient près d’un puits ou en haut d’une terrasse ; elle risquerait d’en tomber et de mourir ».

La grandeur d'âme d’Isaac est immense ! Son seul souci, alors qu’il s’apprête à rendre son dernier souffle, est de permettre à Avraham d’accomplir son devoir et d’épargner la vie de sa mère…

Dans la Parachat Toldot (26, 18) on voit également qu’Isaac a recreusé les puits de son père que les Philistins avaient bouchés.

Son rôle, moins éclatant que celui de son père et de son fils, n’en reste pas moins exceptionnel. Pour s’en souvenir, nul n’a besoin de faire un effort : « ses cendres sont en permanence présentes ».

C’est ici que réside l’enseignement du mois de ‘hechvan : pas de nouveauté, pas de coup d’éclat. Les grandes décisions ont été prises durant Tichri. Mais va-t-on être capable de tenir nos résolutions ? Même si nous aimons tous la nouveauté (la société de consommation sait exploiter au maximum cette caractéristique humaine), il faut également tenir la barre du navire afin de le mener à bon port, en jouant la carte de la régularité, de la constance et de l’authenticité. Garder vivantes les valeurs de nos Patriarches est l’un des grands défis de notre temps. Saura-t-on devenir l’Isaac du 21 e siècle ?

D’après Rav M. Miller

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