Éducation

Dire non au Lashon harah

16/04/2012 | par Aish.fr

Un mode d’emploi pour aider nos enfants à voir l’aspect positif des choses et parler favorablement des autres.

Le pouvoir des mots

Les êtres humains ont une capacité unique, la Parole, c’est-a-dire la faculté de transmettre idées et sentiments par des mots. Elle peut être une immense bénédiction, mais peut tout aussi bien se révéler l’outil parfait pour abuser l’autre ou le dénigrer.

Les mots choisis par nos enfants pour s’exprimer, aident à créer leur espace et forger leur vision du monde.

Une manière de s’exprimer positive peut ainsi aider nos enfants à devenir des adultes optimistes qui aborderont le monde avec espoir et générosité. A l’inverse, des expressions négatives, comme des propos diffamatoires ou blessants engendreront des sentiments eux aussi négatifs et un regard cynique sur le monde qui les entoure.

Les mots malfaisants

Il est facile de tomber dans ce piège que représente l’habitude destructrice de parler du mal d’autrui et médire des autres – au point que cela devienne un sport national! Pour nous permettre d’apprécier ceux qui nous entourent et partagent nos vies, nous devons cesser de traduire par des mots ce qui est négatif et nous concentrer au contraire sur leurs traits de caractère positifs. Cela demande énormément d’efforts mais est essentiel pour élever des enfants heureux.

Si nous ne voyons chez l’autre que ses défauts, nous serons toujours enclins à l’insatisfaction, toujours déçus et mecontents et nos enfants le deviendront également.

Elever des enfants heureux exige de nous que nous leur transmettions une vue positive sur les événements, endroits, situations, et objets divers. Mais ce qui reste essentiel est le regard qu’ils portent sur les autres.

La Torah qualifie de "mauvaise langue" tout propos négatif, même si celui-ci est vrai.

Le terme hébreu pour parler mal des autres est Lashon hara, littéralement « la langue du mal » ou « mauvaise langue ». Il est intéressant de noter que la Torah qualifie de « mauvaise langue » tout ce qui est négatif, même si cela est vrai. (La médisance, malfaisance ou fausse information est appelée Motzi Shem ra, littéralement « donner un mauvais nom »)

Pour la culture occidentale, les mots “ne sont que des paroles en l’air”. Contrairement à cet adage, le Judaïsme juge avec une extrême gravité la mauvaise utilisation de la parole. Notre tradition nous enseigne que le Lashon hara peut détruire plusieurs vies en même temps. Commis intentionnellement ou non, plusieurs personnes s’en trouvent affectées :

·          Celui qui parle,

  • Celui dont on parle,
  • Celui à qui l’on parle.

En voici les raisons : 

  • Celui qui parle: S’il est vrai que l’on devienne toujours, même brièvement, le centre d’attention dès que l’on divulgue ragots et informations juteuses, les gens finissent toujours par se méfier de celui qui les répand. "Je me demande bien ce qu’elle raconte derrière mon dos." Les gens n’attachent pas foi aux ragots et éviteront de se confier à vous. Au bout du compte, vous ne détruisez que votre réputation. Pire encore, en utilisant à mauvais escient le don de la parole que Dieu vous a confié, vous ne faites que vous abaissez à Ses yeux.
  • Celui dont on parle: Celui dont on parle est sans nul doute, détruit aux yeux de tous. Que l’information soit vraie ou fausse, il est difficile de revenir sur des propos diffamatoires une fois qu’ils sont prononcés et annuler l’assassinat qui vient d’être perpétré. La réputation de la personne reste à jamais entachée.
  • Celui à qui l’on parle: Il est, de manière surprenante, le plus coupable, même s’il semble à priori innocent. Il n’a fait après tout qu’écouter! Or, le Talmud précise qu’écouter le Lashon hara est pire que le dire. Car il est possible pour celui qui écoute de l’arrêter et s’il ne le fait pas, sa transgression est totale.

Exceptions à la règle

Bien entendu, il y a des moments où nous devons partager des informations négatives sur quelqu’un. En fait, nous en avons parfois l’obligation. Prenons l’exemple d’une de nos connaissances sur le point de s’associer avec quelqu’un que nous savons être malhonnête ou une autre impliquée sentimentalement avec quelqu’un que nous savons être abusif ou violent, ou encore celui d’un enfant détenant une information servant à prévenir un drame.

Erreurs les plus répandues

Il faut se méfier des excuses que se trouvent enfants et adultes pour justifier le Lashon hara:

  • "Mais c’est vrai!" Lashon hara concerne le partage d’informations qui sont vraies. Répandre des mensonges est une transgression bien pire!
  • "Si elle était en face de moi, je le lui dirai en face" Peut-être le feriez-vous mais peu importe car dans tous les cas, c’est interdit.
  • "Tout le monde le sait" Cela justifie t-il d’ajouter de l’huile sur le feu ? Même si l’information figure en première page du journal, il est tout de meme interdit d’en parler.

Outils pour les parents

Enseigner les enfants à ne pas faire du Lashon hara demande de la réflexion et un effort de tous les instants. Essayez certains de ces conseils:

  1. Prêcher par l’exemple. L’enseignement primordial est de montrer à vos enfants qu’il s’agit pour vous d’une priorité. Ne les laissez pas vous entendre partager ragots et commérages avec vos amis et vos proches. Ne les laissez pas vous voir rire aux dépens de quelqu’un. Le moyen le plus efficace pour ne pas les laisser vous entendre est de vous abstenir de le faire. Vous n’aurez ainsi plus à vous soucier de les savoir hors de portée d’oreilles !
  2. Discuter avec eux de l’importance d’éviter le Lashon hara. Aidez vos enfants à distinguer les propos qui constituent du Lashon hara. Expliquez-leur comment des paroles inappropriées peuvent causer du tort à quelqu’un et détruire aussi celui qui les prononce.
  3. Décourager les “commérages": Lorsque vos enfants vous rapportent les actions ou propos des autres, dites-leur que vous n’êtes nullement intéressés par ces rapports sur la mauvaise conduite des autres mais uniquement par l’aide ou les conseils que vous pouvez leur apporter si le besoin se manifeste.
  4. Habituez- vous à ne pas nommer les gens: Vous n’avez nul besoin de connaitre les noms des étudiants posant problèmes à l’école sauf en cas d’implication directe de votre part pour tenter de les résoudre. Axez la conversation plutôt sur les émotions de votre enfant, ses inquiétudes et ses préoccupations. S’il s’avère qu’il ait besoin d’une protection et que votre intervention s’impose, expliquez-lui alors la nécessité de connaitre le nom de celui posant problème.
  5. Evitez le piège du Lashon hara anodin. Lors du diner et autres moments en famille, munissez-vous de livres ou d’articles pour discuter d’événements ou de faits d’actualité. Lorsque chacun raconte sa journée, concentrez-vous sur ce qu’il a appris et ressenti. Montrez à vos enfants qu’il existe des sujets de conversation plus intéressants que les mauvaises manières des autres.
  6. Offrez encouragements et approbations. N’hésitez pas à complimenter vos enfants lorsque, racontant ce qui s’est passé à l’école ou dans le quartier, ils évitent de mentionner le nom des personnes concernées. Faites-leur savoir combien vous êtes fiers d’eux – et Dieu aussi.
  7. Pense-bêtes! Collez des affichettes sur le téléphone: "Non au Lashon Hara!" ou des notes sur le frigo et autres endroits stratégiques de la maison.
  8. Etudiez. Lisez quotidiennement une brève section des lois du Lashon hara lors du diner ou à la table de Chabbat. Encouragez la discussion et recourez à des exemples concrets pour les illustrer.

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