Israël et Jérusalem

Disparition d'Ariel Sharon

12/01/2014 | par Sara Debbie Gutfreund

J'ignorais à quel point son cœur vibrait d'amour pour Israël et le peuple juif.

Quand Ariel Sharon est tombé dans le coma en 2006, je me rappelle avoir pensé combien il était étrange que cette attaque survienne quelques mois seulement après le désengagement d’Israël de Gaza. Des profondeurs de son coma, Sharon pouvait-il voir ce qui se passait autour de lui ? Allait-il se réveiller et reconnaître sa décision politique comme une erreur ? J’attendais avec impatience son réveil, le jour où il rendosserait son rôle d’héros militaire et lancerait à la ronde : « Et si on reconstruisait toutes ces maisons ? »

De temps en temps, la presse égrenait quelques nouvelles quant à la présence d’une certaine activité cérébrale en réaction aux voix de ses fils, et je ne pouvais m’empêcher de m’interroger sur son coma. Mais où se trouvait donc Sharon en ce moment ? Était-il présent, parmi les siens, conscient de tout ce qui se déroulait autour de lui, mais enfermé en lui-même ? Ou peut-être avait-il déjà un pied dans l’au-delà, d’où il observait le monde avec distance. Quoi qu’il en fût, 8 ans de coma ne sont pas une mince affaire. Aussi, lorsque la nouvelle de son décès parvint à mes oreilles, je fus surprise par la vague de tristesse qui m’envahit, puisque pour la plupart d’entre nous, il avait déjà disparu depuis 2006.

Sharon fut un dirigeant puissant et dévoué du peuple juif pendant de nombreuses années, (même si durant ses dernières années, il déçut beaucoup d’entre nous). Depuis ses premiers pas dans la Hagana où il protégeait les Kiboutzim, à sa nomination à la tête d’une unité de commandos en 1953, Sharon a toujours risqué sa vie pour protéger notre peuple.

En 1967, il fut l’état major de l’armée israélienne pendant la guerre des 6 jours et dirigea ses troupes sur le front égyptien. Quant Israël remporta la guerre des 6 jours, Sharon se rendit aussitôt au Kotel et y déclama le Chéma de toutes ses forces, louant Dieu pour cette miraculeuse victoire.

En 1973, Sharon servit en tant que général-réserviste, dirigeant les troupes qui encerclèrent les forces égyptiennes pendant la guerre de Kippour. Le portrait de Sharon dans le désert, vêtu de son uniforme d’armée et la tête recouverte d’un bandage devint le plus célèbre cliché de la  guerre.

Pour finir, Sharon fut élu premier ministre en 2001. Peu de temps après, il ordonna des frappes contre les installations sécuritaires palestiniennes afin de lutter contre la montée du terrorisme. Sharon ne céda pas pendant la terrible intifada qui suivit, défendant les droits d’Israël à protéger ses citoyens.

Les citations suivantes révèlent la profondeur de l’amour que Sharon vouait à Israël et au peuple juif durant ses années de leadership :

« Je suis la dernière personne qui diviserait Jérusalem. Je l’ai répété plus d’une fois. Je ne compte pas débattre d’aucune division de Jérusalem. »

« Israël a peut être le droit de traduire en justice les autres, mais il est certain que personne n’a le droit de traduire en justice le peuple juif et l’État d’Israël. »

« Tant qu’on a besoin de moi, je suis prêt à servir. Je vois l’avenir avec optimisme. Nous avons besoin des juifs ici. Montez en Israël ! Montez en Israël ! »

« Je suis né dans une ferme. Ma force n’est pas liée à l’appareil politique. Je la tire de la nature, des fleurs. »

« Il n’y a pas de gilet pare-balles de ma taille. »

J’ignorais tout de l’amour profond qui liait Sharon à Israël et au peuple juif. Et j’ignorais les tragédies personnelles qu’il traversa : sa sœur unique, qui avait déménagé à New York et ne lui adressait presque pas la parole. Le fait que Sharon avait épousé son amour d’enfance, Margalit, et qu’il l’avait perdue dans un tragique accident de voiture quand leur fils avait à peine 5 ans. Et comment six ans après la mort de sa première femme, son fils Gour fut accidentellement tué par un ami qui jouait avec un fusil dans leur cour. (Son fils mourut dans ses bras dans l’ambulance qui le menait à l’hôpital.) Et j’ignorais qu’il avait perdu sa deuxième femme en 2000, emportée par un cancer. Tellement de douleur. Tellement de choses que j’ignorais quand je pensais à Ariel Sharon.

Mais ce que je sais avec certitude c’est que Sharon fut un héros et un combattant hors-pair pour notre nation. Ce fut un juif fier qui cria le Chéma au Kotel après la guerre des six jours. Il perdit des amis très proches au front et affronta de nombreuses blessures dans sa vie. Mais jamais il ne baissa les bras. Il a peut-être commis des erreurs. Mais il n’a jamais abandonné le peuple juif. Il voulait servir son peuple tant qu’on avait besoin de lui. Et c’est ce qu’il fit.

Alors aujourd’hui, Ariel Sharon, nous tenons à saluer ton dévouement et ton courage. Nous tenons à te remercier pour ta volonté de lutter contre le terrorisme et tes positions fermes quant au statut de Jérusalem.

Je n’oublierai jamais tes paroles : « Pour ma part, je suis un juif avant tout. Et c’est la chose la plus importante à mes yeux. »

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