Éducation

Élever des enfants différents

24/06/2012 | par Aish.fr

Vous ne pouvez changer la personnalité de votre enfant. Adoptez-la.

Ne rien faire est hautement déprécié, en particulier lorsqu’il est question de l’art d’être parent.

« Rien ? » demandez-vous.

Oui, rien.

Avant de me reléguer dans le marais « toxique » où les vieux conseillers prennent leur retraite, il ne s’agit pas de ne « rien » faire lorsque le petit David s’élance sur la route, ou qu’il prend la tête du bébé comme objectif de tir.

Je parle de la notion assez récente (et étrange) selon laquelle de « bons » parents doivent sans cesse faire preuve de vigilance, « s’impliquer » inlassablement ou façonner leur progéniture selon ce qu’ils estiment qu’elle devrait « être » - pour leur propre bien, bien entendu.

Non seulement cette mission s’avère généralement insatisfaisante, mais les conséquences en sont souvent malheureuses : notre progéniture pourra finir par vouloir embrasser la carrière d’éleveur de crocodiles.

Les personnalités de nos enfants sont tenaces, démontrant plus de constance qu’une migraine

Lorsque nous plongeons plus profondément dans la biologie du cerveau, et ce concept insaisissable que nous nommons « personnalité », nous apprenons que nos enfants viennent au monde avec une « carte routière » qui les caractérise. Leurs personnalités sont tenaces, démontrant plus de constance qu’une migraine. Seules les circonstances les plus extrêmes (pensez à Wolf Boy) peuvent fondamentalement l’altérer. Autrement, nous ne pouvons en saisir la logique, ou la discipliner pour la faire disparaître.

En dépit de l’ADN des mêmes parents, combien de fois nous sommes-nous étonnés : « Mais, d’où cette tendance lui vient-elle ? » (Ou : blâmez un gène capricieux de la piscine de votre copain.)

Certains viennent au monde gazouillants, dociles, doux, conciliants, calmes et ils le resteront jusqu’à ce qu’ils attendent patiemment leur tour devant le bureau de la Sécurité sociale. D’autres font brusquement irruption dans le monde en gueulant et en braillant, leurs petits corps perpétuellement en mouvement. Ce sont eux qui vont chercher un nouveau chemin pour les Indes lorsque vous les amenez au parc.

Or, en dépit des preuves scientifiques et de nos expériences anecdotiques, nous parents, croyons bêtement que nous disposons de plus de pouvoir que nous n’en avons réellement. Ce n’est pas vrai.

Pire : toute tentative de manipuler le « cœur » de notre enfant, ou son esprit bien à lui, ne conduit qu’à des luttes de pouvoir : à côté, la politique étrangère ressemble à un jeu de pêche.

Bien entendu, nous ne pouvons lui permettre de foncer à toute allure dans l’existence, sans prêter attention à ce qui l’entoure, tel un typhon, fixer ses propres lois de politesse, être un tyran ou un chef, ou s’emparer de notre voiture pour une joyeuse virée après son discours de Bar Mitsva : « Maintenant, je suis un homme. »

Le grand défi ici consiste à savoir, quand, comment et combien intervenir avec la Mère Nature. Ce qui marche avec Dina, ce qui est efficace avec elle et ce que l’on attend d’elle peut très bien faire partir Marc en vrille. Nous assurer que nous inculquons une conduite polie et éthique tout en travaillant avec et non contre les différences de nos enfants, représente un immense défi pour nous. Même les parents les plus aimants admettront qu’ils se sentent plus « en synchro » avec un enfant qu’avec un autre, en particulier si ce dernier est plus difficile.

Oui, nous devons différencier. Accepter la personnalité innée de l’enfant, ses aptitudes et faire preuve de tolérance est non seulement recommandable, mais c’est un outil de survie – pour eux et pour nous. Ensuite, travailler pour affiner ces traits, considérer chaque enfant comme un travail sur mesure, ayant à l’esprit que le cliché « mieux vaut se contenter de moins », n’a jamais été aussi vrai qu’avec les enfants.

Ceux d’entre nous qui gèrent des relations avec des enfants soi-disant « difficiles » ou « à problèmes », manquent souvent que « le problème » peut avoir été exacerbé lorsque les parents tentent d’introduire trop de « changements », « d’interférences », de « façonnages » et oui, même de « diagnostics ». Oui, combien de fois avons-nous tremblé sur un problème potentiel, nous sommes-nous (nos amis, les enseignants, les proches et les gens au supermarché) rendus fous, uniquement pour découvrir que le problème s’était résolu tout seul ? Et combien de fois sommes-nous intervenus pour finir par découvrir que nous avons créé de nouveaux problèmes, plus graves que les premiers ? Pire : de nouvelles théories et des médecins ont conduit les parents et certains praticiens à créer une nation d’enfants sur- diagnostiqués, surtraités qui sont trop vite étiquetés THADA (troubles d’hyperactivité avec déficit de l’attention), souffrant de « troubles d’apprentissages », et d’autisme de haut niveau. Tout ceci dès l’âge de cinq ans.

Conseils pour gérer efficacement votre «enfant différent »

1: Décidez s’il y a un problème d’intelligence. Il y a une différence entre « différence » et « troubles. » Si l’enfant fait des progrès, est relativement heureux, fonctionnel et du point de vue du développement, généralement dans les temps, ces « différences » peuvent être une affaire de personnalité.

2: Soyez patients. Les jeunes enfants mûrissent à des rythmes différents. Un petit « problème » à l’âge de trois ans peut disparaître lorsque notre enfant atteint les huit ans.

3: Considérez les traits de personnalités avec neutralité et acceptez les différences. « Un caractère obstiné » peut conduire à la constance. Des activités en solo peuvent mener à un niveau élevé de créativité. Même la « colère » peut conduire au discernement et à des arguments positifs. Notre rôle consiste à diriger et à guider, et non à changer.

4: Ne réagissez pas de manière disproportionnée. Le fait d’être trop inquiet et trop impliqué peut en soi produire des dégâts, rendre l’enfant inutilement anxieux et détruire son image de soi.

5: Travaillez avec la personnalité de l’enfant. Plutôt que de la combattre, affinez ses points positifs, tout en réorientant ses « points négatifs. »

Le parent qui ne fait que le nécessaire pour a) diriger la personnalité de ses enfants pour en faire des êtres empathiques, polis et déterminés et b) offrir des occasions à l’enfant de marcher en fonction de son propre rythme, est réellement un maître dans l’art d’être parent.

Related Articles

Donnez du pouvoir à votre voyage juif

Inscrivez-vous à l'e-mail hebdomadaire d'Aish.com

Error: Contact form not found.

linkedin facebook pinterest youtube rss twitter instagram facebook-blank rss-blank linkedin-blank pinterest youtube twitter instagram