Ce Qu'en Dit Une Mère Juive

La réalité de l'avortement

15/01/2012 | par Emouna Braverman

MTV, et d’autres, ont fait tomber les masques en exposant la réalité du sujet sans crainte.

Les chercheurs ont réussi à isoler le gène qui cause certaines formes héréditaires de cancer. Les conséquences de ce progrès pour les porteurs de ce gène, et leurs enfants, sont énormes. Ces enfants courent le risque de naitre avec ce cancer et jusqu’à maintenant les solutions étaient très limitées. Mais à présent de nombreux parents conçoivent un enfant, font tester l’embryon, et avortent s’il s’avère porteur de la maladie. Ou bien ils font faire une fertilisation in-vitro et n’implantent que ceux qui sont sains. Ils auraient aussi pu, bien entendu, mener à terme la gestation de l’enfant malade et traiter la maladie après la naissance. 

D’un point de vue de Torah, une telle décision ne pourrait être prise que par un grand décisionnaire. 

Récemment, j’ai fait part des avancées de cette thérapie à un médecin qui m’a répondu quelque chose de très intéressant. La plupart de ses patients choisissent d'emblée la méthode de l’avortement. Cela leur parait plus facile, un peu plus naturel, et peu d’entre eux sont gênés par des scrupules d’ordre moral ou religieux. Mais quand les choses commencent à se gâter, tous découvrent soudain que le choix n’est pas si facile, et qu’il s’agit d’une procédure bien plus traumatisante qu’ils ne l’avaient anticipé. A la prochaine tentative, tous optent pour la solution in-vitro. 

Après cela je suis tombée sur un article publié dans le New York Times écrit par Ross Douthat intitulé « Le paradoxe du non-né ». Il remarque qu’en dépit de l’esprit de libéralité ambiant, rares sont les émissions ou les films qui parlent de l’avortement. Personne ne veut confronter cette réalité. Les gens ne sont pas aussi à l’aise avec cette idée qu’ils le prétendent, et s’avèrent moins blasés ou cruels que ce qu’ils racontent à leurs amis. Je crois que c’est la raison pour laquelle les gens parlent de « fœtus » et non de bébé. Quand la grossesse est voulue, on parle tout de suite du bébé, et dans le cas inverse on dit « interrompre la grossesse » et pas « tuer le bébé »… (Là il se peut que je laisse trop voir mes sentiments) 

Une récente émission de reality-show sur MTV citée par Ross Douthat dans son article, décrit cette pénible expérience. L’émission, intitulée « Une décision difficile » met l’accent sur le fossé qui sépare la réalité de ce qui se passe et l’attitude insouciante que la société voudrait que nous adoptions. 

Pire encore, il apparait que d’innombrables parents auraient voulu adopter ces enfants, pour peu que la grossesse ait été menée à terme. Les gens dépensent des fortunes dans des cliniques de fertilité, essayant désespérément d’amener un enfant au monde, pendant qu’une femme sur cinq aux États-Unis détruit le sien. 

Peut-être que l’article de Ross Douthat servira à les réveiller. Peut-être allons-nous prendre conscience du mal que nous faisons, sans raison. Peut-être pourrons-nous inverser, ou au moins freiner, cette tendance. 

Il m’est insupportable de voir des parents prier pour qu’ils puissent entendre le battement d’un nouveau cœur, pendant que d’autres veulent l’éteindre à tout jamais. 

Nous nous protégeons par l’emploi d’euphémismes. Nous prétendons que ça n’arrive que chez des mères pauvres, seules ou mineures. Nous cherchons des raisons pour affirmer que c’est « mieux » pour l’enfant, tout en remerciant le Ciel que ça ne nous soit pas arrivé.

Mais il semble que MTV, et d’autres, aient fait tomber les masques, en exposant la réalité du sujet sans trembler.

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