Réflexions

Les 8 enseignements de Hanouka

10/11/2011 | par Matisyahou

Deviens un héros !

Ce ne sont pas les balles qui font gagner les guerres, ce sont les idées. 

Le soulèvement de ‘Hanouccah a eu lieu parce que l’empire grec des Séleucides (une branche du vaste empire qu’Alexandre de Macédoine avait laissé derrière lui) s’efforçait d’helléniser une nation qui croyait en un Dieu unique. Les Grecs apportaient les jouissances et la ‘bonne vie’ d’une civilisation portée sur la sensualité et le culte du corps, avec ses multiples dieux et divinités. Tentant non ? C’était une civilisation attirante, mais qui ignorait les profondeurs de la quête humaine. Les hommes cherchent des idées, des sources d’inspiration, ils cherchent à s’unir dans un grand espoir rédempteur. C’est cela qui s’exprime dans la foi en un Dieu unique, par opposition aux dieux querelleurs de l’Olympe. Même si un panthéon de dieux embourbés dans leur politique et leurs problèmes reflètent mieux la société humaine… 

Mais les hommes ont une âme. Nous sommes tous à la recherche d’un esprit suprême qui nous réunisse, comme les Prophètes de la Bible d’il y a 3000 ans qui proclamaient que le jour viendra où toutes les nations réunies serviront le Dieu unique. Cette idée d’une unité qui nous unit profondément est ce qui donne à l’humanité le courage et l’espoir nécessaires pour combattre les régimes totalitaires et toutes ces forces sombres obsédées par la mort qui rôdent dans le monde. Malgré  le terrorisme et l’intimidation, c’est cette idée qui vaincra : la foi des hommes en un Dieu qui nous a tous créés à son image. Les dieux païens sont plus tangibles, plus visibles, plus accessibles, alors que le Dieu unique ne peut être représenté ni décrit, mais c’est cette vision de l’unicité qui prévaudra. Aucune arme, aucune attaque terroriste ne pourra étouffer cet espoir. 

Si les Maccabées avaient perdu, le monde que nous connaissons n’aurait pas existé.  

Nous aurions continué à  vivre avec d’innombrables dieux occupés à s’entretuer sur leur Olympe, au lieu d’un monde où les hommes croient en un Dieu unique. 

Nous voulons raviver la flamme de l’inspiration, de l’espoir et de la sagesse. 

Voici l’observation émise par Bertrand Russell. Il a fait remarquer que si les Maccabées avaient été  défaits et que l’élégant paganisme des Grecs ait balayé la foi en un Dieu unique et invisible, l’idée du monothéisme aurait disparu de l’Histoire. Si cela était arrivé, nous serions aujourd’hui fragmentés en innombrables factions persuadées que la guerre est la seule solution, puisque les dieux eux-mêmes la pratiquent dans l’Olympe. Un monde qui croit en un Dieu unique est un monde qui sait que nous partageons le même monde et que nous vivons tous dans le même univers. 

Les Grecs étaient intelligents mais ils refusaient la spiritualité.  

Ils croyaient au corps, pas en l’âme. Un corps sans âme est un corps mort. Une sagesse sans flamme est aussi privée de vie. Nous ne voulons pas seulement que nos enfants soient intelligents, nous voulons qu’ils soient vivants. 

L’allumage de la Ménorah, le chandelier à huit branches, fait référence aux huit jours où le candélabre du Temple tout juste restauré est resté allumé avec une minuscule quantité d’huile. Mais l’huile qui brule n’est pas seulement le symbole de la victoire, c’est aussi celui de la Lumière revenue au Temple. Même si les forces du Mal détruisent le Temple, le souillent et le réduisent en ruines, la première chose que nous faisons lorsque nous le rétablissons est de rallumer la flamme de l’inspiration, de l’espoir et de la sagesse. 

Les Grecs représentaient la civilisation de l’esprit, de la philosophie, de la technologie et du progrès. Mais ils ne croyaient pas à la spiritualité telle  que nous connaissons. Au bout du compte, l’humanité a besoin de spiritualité, de cette flamme qui brûle dans le Temple et que nous devons maintenir allumée tous les jours. Nous ne voulons pas seulement que nos enfants réussissent,  nous voulons qu’ils aient le sens du sacré, qu’ils connaissent la sainteté de la vie, de l’amour, des relations, et de l’humanité. 

Avoir la lumière ne va pas toujours de soi. Dans ce monde obscur et froid, il vaut parfois la peine de se battre, voire de mourir, pour la lumière. 

Pour toute réponse aux ténèbres s’assombrissent autour de nous, nous soupirons et courrons nous enfermer dans notre petit univers qui nous tient occupés. Pourquoi n’avons nous pas le courage de reconnaître que la lumière existe dans ce monde, qu’on peut la rallumer ? Sommes-nous prêts à risquer notre vie pour l’espoir que notre monde devienne un endroit meilleur ? 

Même quand on ne possède qu’un tout petit peu de lumière, il faut la brandir ! Si l’on attend pour cela qu’elle grandisse d’elle-même, elle risque de s’éteindre. 

Après leur victoire, les Maccabéens trouvèrent le Temple en ruine et souillé. Les restes des sacrifices païens et de leurs idoles jonchaient tous les parvis. Ils commencèrent par nettoyer l’endroit, puis se mirent à la recherche d’une fiole d’huile qui serait restée pure. Ils en trouvèrent une, mais elle ne suffirait que pour l’allumage d’une journée. Un sérieux dilemme se présentait à eux : ils pouvaient choisir d’attendre une semaine, le temps de préparer une nouvelle huile pure, ou bien ils pouvaient utiliser l’huile qu’ils avaient trouvée, et risquer de décevoir le peuple lorsqu’elle se finirait après une journée seulement. Ils décidèrent néanmoins de l’allumer, et le miracle de ‘Hanouccah se produisit : la fiole dura huit jours entiers, jusqu’à ce qu’elle soit relayée par la nouvelle huile, et non un jour seulement ! 

Voici ce que nous en retirons : nous possédons une petite flamme, mais elle ne peut suffire à illuminer le monde entier ? Allumons ne serait-ce qu’une petite bougie, sans attendre ! Si nous attendons, rien ne va jamais se passer. Faisons maintenant le peu que nous pouvons. 

Chaque jour doit rajouter à la lumière du monde. Si la lumière d’aujourd’hui est la même que celle d’hier, le monde s’assombrit. 

Nous avons la coutume d’ajouter une bougie à celles que nous allumons, chaque soir de la Fête de ‘Hanouccah. Ainsi le premier jour nous en allumons une, et le dernier jour huit. C’est une manière de rappeler le que  miracle et l’émerveillement qu’il à inspiré ont augmenté  de jour en jour. Mais c’est aussi une manière d’exprimer une idée simple : la lumière d’hier ne suffit plus aujourd’hui, ce qui suffisait hier n’est pas assez aujourd’hui. Nous avons besoin de davantage de lumière, davantage d’amour, d’avantage de vérité, chaque jour davantage. Parce que nous changeons, et que nous ne sommes pas les mêmes qu’hier. Et si nous sommes aujourd’hui ce que nous étions hier, alors cet aujourd’hui ne compte pas. 

Partager sa flamme avec d’autres demande du courage. Le courage de croire à la lumière, car malheureusement, nombreux sont ceux qui cèdent a l’obscurité. 

On allume les lumières de Hanouccah à la tombée de la nuit, près d’une voie publique, ou pour le moins dans un endroit où les passants les verront. Il est facile de refaire le monde dans son salon entre amis. Mais quid de sortir de son petit confort  apporter un peu de lumière à ceux qui dans la rue en ont besoin ? ne pourrait-on éclairer un peu leur nuit ? 

Tentons notre chance de devenir des héros ! 

En général, on baisse les bras en se disant : « qui suis-je pour faire cela ? Je suis assez bien comme je suis, je vais me contenter de terminer ma vie en trainant les pieds, entre la routine et le désespoir. » Non ! On peut se rebeller ! On peut choisir de vivre sa vie pour la vérité ! 

Cet article a paru dans le Jewish Week

Related Articles

Donnez du pouvoir à votre voyage juif

Inscrivez-vous à l'e-mail hebdomadaire d'Aish.com

Error: Contact form not found.

linkedin facebook pinterest youtube rss twitter instagram facebook-blank rss-blank linkedin-blank pinterest youtube twitter instagram