Réflexions - Chavouot

Un Big Bang nommé Sinaï

19/05/2015 | par Shraga Simmons

Retour sur la gigantesque explosion de valeurs morales et spirituelles qui n’en finit pas d’ébranler l’univers.

Imaginez que vous viviez à l’époque prébiblique, quand l’infanticide, les sacrifices humains et l’idolâtrie figuraient parmi les valeurs dominantes. Un paysage humain chaotique, dénué de tout ancrage moral, où la barbarie et la loi du plus fort régnaient en maîtres.

Puis, quelques 3300 ans en arrière, le peuple juif se tint au Sinaï et – bang ! – lors d’une révélation, l’humanité acquit un code de conduite divin qui ne tarda pas diffuser ses idéaux révolutionnaires de sainteté, justice, compassion, famille, éducation et paix.

Au cours du millénaire qui suivit, divers facteurs d’influence – comme le christianisme et l’islam – contribuèrent à ancrer fermement les valeurs de la Torah dans la conscience humaine.

À l’instar de l’univers physique qui entra en expansion à partir d’un instant initial, le Big Bang spirituel que fut le Sinaï retentit jusqu’aujourd’hui. Par exemple, avec la Déclaration d’indépendance des États-Unis, c’est la voix du Sinaï qui résonna à travers les idéaux: « tous les hommes sont créés égaux », « en Dieu nous croyons » ou « proclamez la liberté à travers le pays ». Ce sont autant de pierres angulaires du monde civilisé qui émanent directement de ce verset du Livre de la Genèse (1, 27) affirmant que chaque être humain est « créé à l’image de Dieu.

Et tout au long de l’histoire humaine, les paroles des plus grands dirigeants, philosophes et historiens attestent de l’impact retentissant du Sinaï. Ainsi, John Adams, le deuxième président des États-Unis, écrivait : « J’insiste sur le fait que les Hébreux ont davantage contribué à civiliser les hommes que toute autre nation. » Une idée que l’on retrouve dans une déclaration d’un autre président américain, Lyndon Johnson : « Notre société est illuminée par l’éclairage spirituel apporté par les prophètes hébreux. »

La fête de Chavouot, qui célèbre la révélation du Sinaï, offre une opportunité inouïe d’accéder au pouvoir spirituel sans pareil de la Torah.

Les quatre impératifs de Chavouot

Mais comme le suggère son nom même – Chavouot signifie littéralement « semaines » – cette fête nécessite une période d’intense préparation spirituelle d’une durée de sept semaines. À travers ce processus d’introspection, nous atteignons un nouveau degré de clarté d’esprit et d’engagement religieux dans quatre domaines primordiaux :

(1) L’acceptation de la Torah

Au mont Sinaï, tous les Juifs se tinrent humblement dans un désert aride, face à une humble montagne, et déclarèrent à l’unisson : « Naassé vénichma – nous acceptons la Torah, avec joie et sans la moindre hésitation.

De nos jours, nous prouvons notre acceptation de la Torah en nous engageant à étudier ses paroles, de jour comme de nuit. À notre époque plus que jamais, quand la propension à la distraction est si forte, l’étude constante et passionnée de la Torah est le meilleur moyen de nous aider à faire les bons choix de vie.

(2) L’observance de la Torah

Au-delà de simples « devoirs », les 613 mitsvot – ces instructions de vie définies par Dieu – ont un impact tangible sur notre qualité de vie. Par exemple :

  • Le Chabbat – Véritable cure de remise en forme, ce repos hebdomadaire resserre nos liens familiaux et communautaires.
  • La Cacherout – Le respect des lois alimentaires cultive notre autodiscipline, ce qui nous permet de privilégier les plaisirs humains nobles et altiers aux jouissances immédiates et éphémères.
  • Le Mikvé et les lois de la pureté familiale insufflent au sein du couple vitalité, proximité et appréciation mutuelle.

(3) La diffusion de la Torah

Quand on est emprunt d’amour pour Dieu et la Torah, il est tout naturel de vouloir partager ces idéaux avec autrui.

La Torah ne fut pas transmise à une poignée d’individus privilégiés mais bien à un peuple. Ceci nous enseigne que c’est uniquement en tant que groupe que l’on peut parvenir à ses plus nobles degrés d’accomplissement.

Le message juif est totalement universel. La porte est ouverte tous, et chaque être humain vertueux a une place garantie dans l’au-delà.

(4) L’unité

Enfin, la Torah est le rassembleur suprême. L’unité est une condition préalable à la réception de la Torah, comme le laisse entendre l’Écriture : « Israël campa en face de la montagne – comme un seul homme, d’un seul cœur » (Exode 19, 2 et commentaire de Rachi). Ce n’est qu’en se considérant partie intégrante d’un tout organique que chaque individu peut s’épanouir pleinement.

Un Big Bang permanent

En dépit de leurs nombreuses analogies, le Big Bang physique et son corollaire spirituel du Sinaï sont loin d’être identiques.

En effet, le Big Bang cosmologique fut un événement ponctuel, sur lequel aucune intervention humaine ne pourra jamais avoir d’impact.

L’influence du Sinaï, par opposition, est une voix constante, qui invite chacun d’entre nous à choisir la Torah.

La Torah n’a rien d’un texte abstrait et abscons ; elle nous offre tous les ingrédients nécessaires pour mener une vie saine et épanouie.

L’étude et l’observance de la Torah constituent l’acte même de la découverte de soi.

En nous aiguillant constamment vers notre mission unique sur terre, l’étude et l’observance de la Torah constituent l’acte même de la découverte de soi.

Le premier soir de Chavouot, nous restons éveillés durant toute la nuit pour célébrer ce Big Bang nommé Sinaï et proclamer que la Torah – à l’imagie de l’eau – est l’ultime source de vie.

N’est-ce pas là une raison suffisante de faire nuit blanche ?

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