Souccot

J’ai dansé avec le Rabbi

13/10/2014 | par Yerachmiel Milstein

L’histoire vraie d’un géant de la Torah dans la tourmente de la shoah. Le Rabbi de Klausenbourg continue à danser…

Il y a dix-neuf ans, mon père âgé de 64 ans, de mémoire bénie, décéda assez brusquement juste avant les fêtes de Tichri. Inutile de dire qu’il m’était difficile de me concentrer lorsque je priais. Durant Sim'hat Torah à la synagogue, je ne pouvais me résoudre à rejoindre les autres hommes qui dansaient avec les rouleaux de la Torah. Je me tenais dans un coin, désolé et triste. Puis je me suis souvenu de l'histoire incroyable qui suit.

Une des grandes figures héroïques qui traversa l'Holocauste est le Rabbi Yehouda Yekusiel Halberstam, le grand rabbin hassidique de Klausenbourg, en Roumanie. Avant, après et même durant les épreuves infernales qu'il subit aux mains des nazis, le Rabbi Klausenbourg fut aimé et vénéré pour son pur génie, son dévouement désintéressé au service du bien-être des plus malheureux, sa piété et sa détermination courageuse qui faisait de lui un véritable Maître.

Les gens dans les camps étaient attirés par lui et lui demandaient son avis et ses conseils

En raison de sa réputation de grand Rabbin datant d'avant-guerre, les gens dans les camps étaient attirés par lui et lui demandaient son avis et ses conseils. Cela n'échappa pas aux Allemands et ils réservèrent au Rabbi un « traitement d’exception » d’une cruauté particulière. Le rabbin se mit en danger et ignora sa santé précaire afin de ne pas manger une nourriture qui n'était pas cachère et utilisait régulièrement sa petite part d'eau potable pour se laver les mains avant de consommer du pain, tout en exhortant les autres de ne pas suivre son exemple afin qu’ils puissent préserver leur propre vie en mangeant tout ce qu'ils pourraient obtenir.

Une punition d’une violence inouïe

Ses admirateurs et disciples cherchèrent à le protéger et risquaient leur vie pour l'aider dès qu'ils le pouvaient. Ils firent tout leur possible pour lui permettre de respecter le Chabbath et les fêtes juives en assumant ​​sa charge de travail en plus de la leur.

Grâce au dévouement de ses compagnons d’infortune, il parvint même une fois à éviter de travailler les derniers jours de Souccot. Les Nazis eurent connaissance de cet arrangement et obligèrent ses disciples à regarder la sauvage punition qu’ils lui administrèrent. Personne ne pensa qu’il se remettrait de la pluie de coups qu’il reçut, tellement ils furent féroces. Les nazis le laissèrent pour mort et ne permirent à personne d'aller lui porter secours. Ils ordonnèrent alors à tous les prisonniers de se mettre en route pour le travail, laissant le Rabbi comme une masse inerte et brisée sur le sol du baraquement.

Ils constatèrent que leur Maître avait miraculeusement survécu.

À la nuit tombée, les prisonniers revinrent dans le camp en pleurant pour le décès prématuré du Rabbi. Au lieu de cela, ils constatèrent que leur Maître avait miraculeusement survécu. Il s’était traîné vers un pilier sur lequel il s’était appuyé pour se relever. Courbé, il se balançait d'avant en arrière tout en remuant les lèvres et chuchotait. « Rabbi que faites-vous ? » s'écrièrent ses disciples. « Laissez-nous vous aider à vous assoir pour vous reposer ! »

Le Rabbi fit un geste de la main et murmura : « Les enfants, ce soir, c'est Sim'hat Torah ! Venez danser avec moi ! »

J’observais la danse joyeuse des hommes qui tenaient fermement la Torah sur leur cœur. Cette nuit-là fut une sim'hat Torah particulier. Je leur emboîtais le pas alors que dans mon esprit, je dansais avec le Rabbi.

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